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Call for Papers / Contributions

Appel à communications: Le spectacle du crime féminin sur la scène et dans le cinéma européens
10 April 2018 - 7:11pm
Rouen (14-16 novembre 2018), avant le 30 avril 2018

Colloque international organisé par l’Université de Rouen-Normandie et le CÉRÉdI avec le soutien de CLARE (Université Bordeaux Montaigne) de l’ICD (Interactions culturelles et discursives, Université François Rabelais Tours) et de l’IRET (Institut de Recherche en Études Théâtrales de la Sorbonne Nouvelle)

Campus Mont-Saint-Aignan Maison de l’Université Salle des conférences

COMITE D’ORGANISATION

Ariane FERRY, Sylvie HUMBERT-MOUGIN, Judith LE BLANC, Gwénaëlle LE GRAS et Sandra PROVINI COMITE SCIENTIFIQUE DU PROJET « LA FORCE DES FEMMES » Éric AVOCAT (Université d’Osaka, Japon), Anna BELLAVITIS (Université de Rouen-Normandie), Anne DEBROSSE (SIEFAR), Diane DESROSIERS (Université McGill, Canada), Myriam DUFOUR-MAITRE (Université de Rouen-Normandie), Marie FRANCO (Université de la Sorbonne Nouvelle), Véronique GELY (Université de la Sorbonne), Nathalie GRANDE (Université de Nantes, SIEFAR), Claudine POULOUIN (Université de Rouen-Normandie), Jean-Marie ROULIN (Université Jean Monnet, SaintÉtienne). COMITE SCIENTIFIQUE DU COLLOQUE Adrienne BOUTANG (Université d’Amiens), Noël BURCH (Université Lille 3), Gille DECLERCQ (Université de la Sorbonne Nouvelle), Florence FIX (Université de Rouen-Normandie), Loic GUYON (Mary Immaculate College, Université de Limerick, Irlande), Claire LECHEVALIER (Université de Caen), Sylvain LEDDA (Université de Rouen-Normandie), Raphaëlle LEGRAND, (Université Paris Sorbonne), Raphaëlle MOINE (Université de la Sorbonne Nouvelle), Sarah NANCY (Université de la Sorbonne Nouvelle), Geneviève SELLIER (Université Bordeaux Montaigne), Stella SPRIET (Université de Saskatchewan, Canada), Ginette VINCENDEAU (King’s College).

APPEL A COMMUNICATION

Ce colloque, programmé pour novembre 2018 par l’Université de Rouen-Normandie et le CÉRÉdI, avec le soutien du CLARE de l’Université Bordeaux Montaigne et de l’ICD de l’Université François Rabelais de Tours, sera le deuxième volet d’un projet intitulé La Force des femmes, hier et aujourd’hui, qui est piloté par le CÉRÉdI et marrainé par la SIEFAR (Société Internationale pour l’Étude des Femmes de l’Ancien Régime).

Ce projet consiste en une enquête collective sur les représentations littéraires, théâtrales et cinématographiques de la force féminine – envisagée à travers ses actualisations violentes et inquiétantes (le meurtre, le combat, la torture, l’action terroriste, etc.) et ses actualisations admirables (le courage, la résistance, la ténacité) – et les présupposés idéologiques qui les ont accompagnées à travers les siècles. Le texte cadre du projet est consultable sur le Carnet Hypothèses « Force des femmes » : http://forcedesf.hypotheses.org/41

Les deux premiers colloques s’interrogent sur la femme criminelle, appelée parfois déviante, dans les genres littéraires et les arts qui lui ont fait la part belle. Ils ont pour titres : Figures et personnages de criminelles, des histoires tragiques au roman policier (juin 2017) et Le Spectacle du crime féminin sur la scène et dans le cinéma européens (novembre 2018).

Après avoir exploré la représentation des criminelles dans le mode narratif et des genres divers, nous proposons une enquête diachronique portant sur la représentation de la violence criminelle féminine sur la scène (théâtre et opéra) et à l’écran essentiellement en Europe (XVIe-XXIe siècles).

Nous avons choisi de prendre en compte une définition large de la « criminelle » : femme meurtrière au premier chef, mais aussi infanticide et avorteuse, suicidée, adultère, femme criminalisée – cette criminalisation variant au cours de l’histoire et du contexte religieux, social et culturel. L’objectif de ce second colloque sera donc d’examiner comment les personnages de criminelles sont constitués en objets de spectacle ou font spectacle, à la scène comme à l’écran, mais aussi d’interroger les objectifs propres à ces représentations visuelles et spectaculaires du crime féminin sur un plan moral, politique, esthétique. S’agit-il de provoquer chez le récepteur un sentiment d’horreur et d’obtenir sa condamnation morale ? S’agit-il au contraire de mettre en valeur la façon dont telle ou telle société ou communauté va criminaliser la femme adultère, la jeune mère infanticide, pour affirmer ses propres valeurs, et faire entendre la voix de celle qui est ainsi désignée coupable, par exemple dans des scènes de procès ? La coupable désignée apparaît alors comme la victime d’un système social qui la pousserait à mettre fin à ses jours ou à ceux de son enfant pour ne pas subir le déshonneur et l’exclusion. La femme meurtrière présente des visages plus variés peut-être et qui vont de la femme de pouvoir (reine, magicienne) qui fait tuer ou tue à la femme qui assassine pour de l’argent en passant par les femmes qui se vengent ou se débarrassent d’un obstacle.

La particularité de ces arts – théâtre, opéra, cinéma – est de donner aux personnages de criminelles/femmes criminalisées un visage (parfois beau et séduisant, parfois effrayant, parfois ordinaire), une voix (dont le pouvoir de séduction peut être puissant) et un corps en mouvement qui sont créateurs de nouvelles représentations. Comment s’articule la relation entre une actrice / une chanteuse à la voix magnifique et les personnages de criminelles qu’elles construisent et offrent au public selon le double point de vue de la création et de la réception ? Le spectacle du crime féminin dans les arts de la scène et à l’écran semble fasciner autant qu’il révulse ; il contribue aussi à produire sinon des exemples à suivre, au moins des conduites et un rapport à l’existence où se trouvent tantôt valorisées la détermination et l’action féminines, tantôt interrogée sur le mode critique la victimisation des femmes. Entre admiration et empathie, horreur et fascination, ces criminelles incarnées suscitent chez le spectateur des émotions dont il conviendra d’examiner la nature et les manifestations, notamment dans le discours de réception critique, et les enjeux. L’histoire du théâtre est riche en représentations de femmes criminelles et/ou criminalisées. On songe bien sûr au développement extraordinaire de la figure de Médée sur la scène européenne, mais aussi à d’autres personnages mythiques ou bibliques comme Déjanire ou Athalie, à des personnages historicolégendaires comme Cléopâtre, Messaline, Lady Macbeth, Catherine de Médicis, Lucrèce Borgia qui ont connu de nombreux avatars dramatiques. Shakespeare, Corneille, Hugo ou Dumas1 ont construit des personnages de femmes de pouvoir n’hésitant pas à tuer ou à faire tuer. En ce qui concerne les femmes criminalisées, mises en procès et condamnées, on songe aux figures d’Antigone du côté de la Fable, de Jeanne d’Arc ou de Marie Stuart du côté de l’Histoire, mais aussi à la Gretchen de Goethe qui tue involontairement sa mère avec un somnifère, puis son enfant lorsqu’elle est abandonnée, enceinte, par Faust : leur succès sur les scènes européennes a été immense.

Les suicidées de la scène sont aussi légion, qu’elles aient une origine mythique, historique ou fictionnelle2 : Phèdre, Didon, Lucrèce, Cléopâtre encore, mais aussi Hedda Gabler chez Ibsen. Et puis il y a les meurtrières du quotidien, celles qui tuent dans le cadre de leurs activités domestiques ou professionnelles, celles qui viennent du fait divers notamment : on pense aux Bonnes de Genet, au Malentendu de Camus et plus récemment à l’adaptation par Simon Stone de la Médée d’Euripide qui s’inspire également d’un fait divers américain. Les modalités d’action de ces criminelles sont nombreuses : poison, arme blanche, voire « meurtre psychique » pour reprendre la formule de Strindberg. Si la mort de la femme est un topos du genre opératique d’Eurydice à Isolde en passant par Didon et Violetta, l’opéra, considéré comme un hyperthéâtre, est aussi le genre spectaculaire où le crime féminin peut s’épanouir avec le plus de force. Dès la tragédie en musique telle qu’elle est créée par Lully et Quinault, la vengeance est une passion essentiellement féminine qui anime les déesses (Junon, Cybèle) et les magiciennes (Médée, Arcabonne ou Armide) jusqu’à les pousser au passage à l’acte criminel. Ce que la tragédie déclamée cache à la vue du public pour des raisons de bienséance et de vraisemblance, la tragédie en musique va l’exhiber pour le plus grand plaisir des spectateurs3. La Médée de Charpentier, fidèle au modèle sénéquéen, représente sans doute le cas le plus spectaculaire de crime féminin sur la scène de l’Opéra à la fin du XVIIe siècle. Médée est en outre divinisée et s’échappe en gloire, hors de toute condamnation morale. Qu’en est-il de la Médée de Cherubini ou de Mayr ? Les héroïnes criminelles, figures historiques ou bibliques (Juditha triumphans, Vivaldi), sont aussi nombreuses sur la scène des Italiens.

À travers des exemples puisés dans des opéras aussi variés que Jenufa de Janacek, Turandot et Tosca de Puccini, Macbeth de Verdi ou Lulu de Berg, est-il possible d’envisager une typologie des femmes criminelles sur la scène lyrique ? Existe-t-il une tessiture de prédilection pour la femme criminelle ? Quel est le langage musical choisi pour mettre en scène le crime ? Il faudra aussi s’interroger sur ses moyens d’actions : la femme criminelle agit-elle seule ? avec quelle arme ? directement ou par voie détournée ? Existe-t-il des criminelles empêchées ? des criminelles malgré elles ? Quelle est la part de l’érotisme et de la séduction dans le crime féminin ? (cf. Judith ou le « Questo è il bacio di Tosca » chanté par l’héroïne lorsqu’elle tue Scarpia d’un coup de couteau). Dans une perspective diachronique, peut-on relever une évolution dans le traitement du crime féminin par les librettistes et les compositeurs d’opéras ? Comment mettre en scène ce qui frôle parfois l’irreprésentable ? Comment la femme passe-t-elle du statut de victime au statut de criminelle ? Enfin, du côté de la réception, comment le public (masculin ou féminin) accueille-t-il le spectacle du crime féminin ? Afin de dépasser l’approche strictement thématique, plusieurs perspectives – esthétique, dramaturgique, musicologique, historique et idéologique – pourront ainsi être envisagées et croisées. À l’écran, les criminels sont légion dans leur déclinaison masculine. Souvent, ils fascinent par leur génie machiavélique et leur pouvoir, qui, pour un temps, défie les lois. Qu’ils soient imaginaires ou inspirés de faits réels, ils ne cessent d’inspirer les fictions.

Ce colloque se propose d’interroger les femmes criminelles qui peuplent de façon croissante les réalisations cinématographiques et télévisuelles européennes et investissent, à l’égal des hommes, de nouvelles représentations criminelles telles que le viol (Baise-moi, Despentes, Trinh Hi, 2000), l’inceste (My Little Princess, Ionesco, 2011) ou les serial killeuses (La Mante, série, 2017). Parce qu’elles mettent en jeu des pratiques, des motifs, des attributs et des idéaux traditionnellement masculins, ces criminelles problématisent un tabou sociétal des femmes symboles de procréation et du care devenues donneuses de mort, qu’illustrait Renaud avec sa chanson vitriol en 19854.

Lorsque plus rarement les femmes s’invitent dans ce bastion de l’hégémonie masculine cinématographique et audiovisuelle5, elles font souvent débat (Nikita, Besson, 1990 ; Elle, Verhoeven, 2016). Sont-elles perçues comme fascinantes ? Intelligentes ? Boucs émissaires, comme dans le cinéma français d’après-guerre qui chargea certaines héroïnes de la responsabilité d’une masculinité nationale en crise (Quai des Orfèvres, Clouzot, 1947 ; Manèges, Allégret, 1950 ; Le Bon Dieu sans confession, Autant-Lara, 1953)6 ? Sont-elles entièrement autonomes dans la fiction, au cœur ou à la marge de celleci, ou prisonnières d’un regard masculin qui les influence (L’Appât, Tavernier, 1995) ou surplombe le récit (Mortelle Randonnée, Miller, 1983) ? Quittent-elles le terrain de la séduction ou au contraire le surinvestissent-elles en filles d’Ève, comme dans les films hollywoodiens (La Mariée était en noir, Truffaut, 1968 ; L’Été meurtrier, Becker, 1983) ? Car il est rare que les femmes criminelles soient envisagées sous un autre angle que l’articulation entre Éros et Thanatos dans l’imaginaire collectif. Leur criminalité est-elle plus souvent motivée par la vengeance ou par l’agression ? Sont-elles construites comme possédant une conscience, politique ou morale ? Bénéficient-elles d’un peu de compassion lorsqu’elles confortent la construction d’une infériorité genrée, qui plus est si elle s’articule à une condition de classe (comme dans Une affaires de femmes, Chabrol, 1988, basé sur l’histoire de l’avorteuse Marie-Louise Giraud, dernière femme guillotinée en France), ou sont-elles dépeintes comme des créatures folles, « contre-nature » (Répulsion, Polanski, 1965) ou des monstres de perversion (L’Ange noir, Brisseau, 1994), parfois amplifiée par un duo mère-fille (Voici le temps des assassins, Duvivier, 1956) ? Dans quelle sphère (publique ou privée) et dans quel registre criminel (empoisonnement, infanticide, victime justicière, escroquerie, attentat politique, crime violent) sontelles le plus souvent présentes ? Lorsqu’elles passent de victime à coupable, les circonstances atténuantes sont-elles prises en compte ou évacuées, gommées par une virilisation de l’héroïne (Les Diaboliques, Clouzot, 1955 ; Liste noire, Bonnot, 1984) ? Organisent-elles l’action et orientent-elles le point de vue de la fiction ? Qu’en est-il lorsqu’elles interviennent au sein d’un couple criminel (Les Amants diaboliques, Visconti, 1943 ; Les Amants criminels, Ozon, 1999) ? Est-ce que la criminalité offre plus facilement un point de vue à un personnage féminin ? De là, peut-être, un intérêt tout particulier des grandes actrices pour ces rôles, qui parfois ont fait des stars, de Musidora à Isabelle Huppert, en passant par Jeanne Moreau, Isabelle Adjani et bien d’autres tout en marquant des univers (Almodovar, Chabrol, Truffaut, Ozon). Est-ce que l’on suit le point de vue féminin ou le point de vue de l’ordre (masculin) ? Sont-elles jugées uniquement pour leurs crimes ou pour être passées à l’acte en tant que femmes ? L’identification ou bien l’empathie envers ces héroïnes sont-elles favorisées lorsqu’il s’agit de crimes relevant de la sphère publique, comme l’escroquerie (les rôles de Françoise Rosay, Edwige Feuillère, Thérèse Humbert, Bluwal, 1983 ; Rien ne va plus, Chabrol, 1997) ? Au contraire, sont-elles mises à distance lorsqu’il s’agit de crimes constituant une transgression majeure des rôles familiaux (la maltraitance de Vipère au poing, Cardinal, 1971 et de Broca, 2004 ; l’infanticide dans A perdre la raison, Defosse, 2011) ? En d’autres termes, sont-elles les égales des hommes en ce domaine dans les représentations qu’en offrent le cinéma et la télévision ? Les représentations proposées par les femmes scénaristes et réalisatrices apportent-elles un autre regard ? Existe-t-il des tendances fortes entre cinéma d’auteur, au fonctionnement plus marqué culturellement en Europe, et cinéma populaire, entre cinéma et télévision ?

Par leur fort impact auprès du public, les fictions criminelles, bâties sur une dialectique entre répétition et innovation, sont un puissant vecteur de la construction sociale des normes sexuées. C’est pourquoi la prise en compte du contexte socioculturel, articulé avec l’analyse du texte filmique, permet de décrypter les rapports et les identités de sexe construits par les genres, et les enjeux dont ils sont le lieu : l’analyse des avatars de la figure de la femme criminelle dans les fictions européennes éclaire en effet les conflits et les contradictions propres aux sociétés, en ce qui concerne les identités et les rapports de sexe. Cette figure, par sa dimension transgressive et active, va parfois servir à tester, dialectiser et problématiser l’image de la femme moderne par rapport au masculin. De manière différente selon les époques, ces rôles féminins expriment les tiraillements entre l’image de la femme émancipée, autonome et active, et celle de la femme traditionnelle, passive et soumise à l’autorité masculine. Il s’agira de voir comment, dans certains cas, en mettant des personnages féminins criminels aux postes de commande, qui non seulement organisent l’action mais orientent le point de vue, transgressent les rapports de pouvoir et les normes sociales, ces films peuvent échapper au manichéisme traditionnel, et à des discours misogynes. Mais suivant les époques et les films, on observera aussi l’autonomie plus ou moins grande des héroïnes ou leur retour in fine sous la coupe des hommes qui les entourent.

On privilégiera ici l’étude des représentations produites dans l’aire culturelle européenne, en partant du présupposé, qui sera lui aussi à interroger, que ces représentations de femmes criminelles sont tributaires, plus largement, d’une conception occidentale du crime et du féminin.

Plusieurs axes pourront être abordés à travers les communications proposées :

TYPOLOGIE ET MOBILES DES CRIMES FEMININS : QUELLES EVOLUTIONS A LA SCENE ET A L’ECRAN ? Perspective diachronique de cette typologie : évolution des genres / réinvestissement des figures. Mobiles et justifications du crime féminin. De la victime à la tueuse : la prostituée qui tue (Lulu, Wedekind, Pabst, Berg) ; la femme violée qui tue son enfant, son violeur ; la femme trompée qui tue son mari. Représentation du crime féminin et productions de « fables » sur la place des femmes dans les sociétés contemporaines. REECRITURES A LA SCENE ET A L’ECRAN, DE LA SCENE A L’ECRAN : § Le réinvestissement des grandes figures mythiques héritées de l’Antiquité gréco-romaine : Médée, Clytemnestre, les Danaïdes, Phèdre, Électre, Circé, Didon, Déjanire, etc. § La fortune scénique des figures bibliques : Athalie, Judith, Salomé, Dalila. § Les figures littéraires devenues mythiques : Lady Macbeth, Marguerite, Armide, Folcoche, la Marquise de Merteuil, Thérèse Desqueyroux. § Les personnages historiques : Cléopâtre, Catherine de Médicis, Lucrèce Borgia, Marie Stuart, Elizabeth Ière, Charlotte Corday, Mahaut d’Artois. § Les héroïnes de faits divers : empoisonneuses comme Hélène Jégado (Fleur de Tonnerre, 2017), Marie Besnard (L’Affaire Marie Besnard, téléfilm, 1986 ; Marie Besnard, l’empoisonneuse, téléfilm, 2006), La Voisin (La Devineresse, par Thomas Corneille et Donneau de Visée, 1679 ; L’Affaire des poisons, Decoin, 1955 ; La Marquise des ombres, téléfilm, 2009 ; la série Versailles, saison 2, 2017), les sœurs Papin (Les Bonnes, La Cérémonie, Les Blessures assassines), La Brinvilliers (La Marquise des ombres, 2010) ; meurtrières (Camus, Le Malentendu). § Réécritures et renversements axiologiques.

LE SPECTACLE DU CRIME FEMININ : PERSPECTIVES DIACHRONIQUES, GENERIQUES, AXIOLOGIQUES ET POETIQUES

§ Les comédiennes et les grands rôles de criminelles.

§ Du monstre au monstre sacré féminin.

§ Les modalités de la spectacularisation du crime féminin.

§ Criminalité féminine et hyperthéâtre : le spectacle de l’opéra et sa dramaturgie musicale.

§ Femmes et ultra-violence dans le cinéma contemporain.

Les propositions de communication (entre 500 et 1000 signes), accompagnées d’une courte biobibliographie (situation institutionnelle, laboratoire, champs de recherche et publications), devront être envoyées avant le 30 avril 2018 aux cinq organisatrices du colloque :

Ariane FERRY : ariane.ferry@univ-rouen.fr Sylvie HUMBERT-MOUGIN : sylvie.mougin@univ-tours.fr Judith LE BLANC : judith.le-blanc@univ-rouen.fr Gwénaëlle LE GRAS : gwenaelle.le-gras@u-bordeaux-montaigne.fr Sandra PROVINI : sandra.provini@univ-rouen.fr

 

 1 Krakovitch Odile, « Les femmes de pouvoir dans le théâtre de Dumas : de Christine à Messaline », Revue d’histoire littéraire de la France, 2004/4 (Vol.104), p. 811-829, URL : https://www.cairn.info/revue-d-histoirelitteraire-de-la-france-2004-4-p… 

2 Voir : la thèse de Philippe Bousquet soutenue en 2004 à Paris Sorbonne et intitulée Les Lucrèce classiques : suicide et héroïsme féminin au Grand Siècle ; Claire Bouchet,
 « Le Meurtre de soi : petite histoire du suicide féminin », Cycnos, Vol. 23, n° 2, 2006,
URL : http://revel.unice.fr/cycnos/index.html?id=704.

3 Voir notamment les ouvrages de Catherine Kintzler : Poétique de l’Opéra français de Corneille à Rousseau, Paris, Minerve, 1991, rééd. 2006 ; Théâtre et opéra à l’âge classique, une familière étrangeté, Paris, Fayard, 2004. Voir aussi : Sylvie Bouissou, Crimes, cataclysmes et maléfices dans l’opéra baroque en France, Paris, Minerve, 2011. 

4 « Dans cette putain d’humanité / Les assassins sont tous des frères / Pas une femme pour rivaliser / À part peutêtre, Madame Thatcher », Renaud, Miss Maggie,1985.

5 Voir les travaux de Raphaëlle Moine : Les Femmes d’action au cinéma, Paris, Armand Colin, 2010 ; Les Genres du cinéma, Paris, Armand Colin, 2002 (rééd. 2008 et 2015) et l’ouvrage collectif Policiers et criminels : un genre européen sur grand et petit écran, Brigitte Rollet, Raphaëlle Moine et Geneviève Sellier (dir.), Paris, L’Harmattan, Champs Visuels, 2009.

6 Voir les travaux de Noël Burch, Geneviève Sellier : La Drôle de guerre des sexes du cinéma français, 19301956, Paris, Armand Colin, 1996 (rééd. 2005) ; et Thomas Pillard : Le Film noir français face aux bouleversements de la France d’après-guerre (1946-1960), éditions Joseph K, 2014. 

 

Source: SIEFAR

Call for contributions, new book series: Spatial Imageries in Historical Perspective
1 April 2018 - 2:30pm

This new series is looking for interdisciplinary contributions that focus on the historical study of the imagined space, or of spaces and places  as sensorial, experiential or intellectual images, from the interior to the landscape, in written, visual or material sources. From (closed) gar-dens and parks to cabinets, from the odd room to the train compartment, from the façade to the prison cell, from the reliquary to the desk, a variety of spaces in the shape of imageries and images unveils historical attitudes to history, to the object, to the other  and the self and presents a subject that experiences, acts, imagines and knows. Spatial imageries and images in this sense constitute a prominent theme in various fields within the Humanities, from museum studies, intellectual history and literature to material culture studies, to name but a few.

This series therefore addresses a broad audience of scholars that engage in the historical study of space in this sense, from the Early Middle Ages to the Recent Past in literature, art, in material culture, in scholarly and other discourses, from either cultural and contextual or more theoretical angles.

Series EditorDominique Bauer, University of Leuven, Belgium.

Proposals Welcome The series welcomes scholarly monographs and edited volumes, between 55.000 and 120.000 words, in English by both established and early-career researchers.

Further Information For questions or to submit a proposal, contact Commissioning Editor Katrien de Vreese (K.de.Vreese@aup.nl).

Download the Series Information Leaflet

 

CfP: Portraits and poses Representations of female intellectual authority, agency and authorship in Early Modern and Enlightenment Europe
1 April 2018 - 2:25pm

21 -22 mars 2019

This conference seeks to address the various modes and strategies through which female intellectuals (authors, scientists, educators, and others) sought to negotiate and legitimize their authority in Early Modern and Enlightenment Europe (1600-1800).

The 17th and 18th centuries have often been described as a decisive period in terms of professionalization as well as disciplinary formation and/or consolidation in the arts and sciences. In the course of this period, learned women increasingly articulated an awareness of their public image and were actively involved in modelling these representations. There is a growing body of scholarship on such individual women’s (self)representation as intellectuals, that invites us to draw out its implications for early-modern cultural history more broadly.

Multiple questions arise when examining representations of female intellectual authority during the Early Modern period and the Enlightenment: which visual and/or textual strategies (e.g. portraits, paratexts and ego-documents) did women (and their critics) use to construct their persona in the emerging intellectual, scientific and literary fields; to what extent were these homogeneous, complementary or rather conflictual? And how did representations of personal and collective authority interact? For instance, when and why did women resort to their (private/public) contact with other (female) authorities, or rather shy away from gendered association and/or collaboration? And to what extent were these legitimizing strategies determined by historical context, geographical boundaries and social position?

The primary objective of this conference is to examine these modes and strategies of female self-representation from an interdisciplinary and cross-cultural perspective. Papers should therefore move beyond individual case studies and address the conceptual and historiographic issues involved in studying processes of female intellectual legitimation.

We welcome submissions in the form of complete sessions (3 papers + response) or individual papers (20 minutes) preferably in English on the following topics: - Text and Image: Textual and visual representations of women as intellectual authorities - Networks of Authority: uses of gendered associations (through paratexts, dedications, ego-documents) as strategies to gain authority; - Disciplines: inclusion/exclusion strategies of and by women in emerging disciplines - Markets and publication strategies: commercial strategies; branding female authority in the “public market”; discourse on fame/reputation and gender; - Labels: conceptualizing/classifying female intellectuals and authors in early historiography and accounts of the cultural field.

Potential speakers are invited to submit a title and abstract of 300 words by May 15 2018.

These, accompanied by a short CV, can be sent to PortraitsandPoses@18e-eeuw.nl.

Notification of acceptance will be given by July 1st 2018. Selected papers will be published in a peer-reviewed edited volume after the conference; authors will be asked to submit revised versions of their conference paper by July 1st, 2019. For more information see: www.18e-eeuw.nl.

 

Organising committee: Dr. Beatrijs Vanacker Dr. Lieke van Deinsen Prof. Dr. Alicia C. Montoya Prof. Dr. Anke Gilleir

 

Appel a communications: « Sapphic Vibes » : les lesbiennes dans la littérature de la Renaissance à nos jours
1 April 2018 - 2:19pm

Date et lieu : 14-15 mars 2019, Université de Haute-Alsace (Mulhouse)

Date limite de remise des propositions : 1 octobre 2018

 

L’œuvre poétique de Sappho fut redécouverte par les humanistes dans les années 1540 et traduite pour la première fois en anglais en 1652. Alors que ses poèmes restent une référence en ce qui concerne la représentation des lesbiennes dans le domaine de la littérature classique, le nom même de Sappho est devenu symbole du désir et de l’amour entre femmes dans le contexte plus large de la culture populaire. Dans le premier épisode de la série Netflix Orange Is the New Black (2013-prés.), par exemple, l’une des détenues dit à l’héroïne : « I’m feeling some Sapphic vibes coming off you ».[1] Le mot « vibe » (onde) remet en question l’idée généralement acceptée selon laquelle l’identité sexuelle peut être réduite à la dichotomie hétérosexuelle - homosexuelle et invite à prendre en considération les représentations de l’amour entre femmes qui ne soient pas uniquement explicites dans les actes, les mots ou les relations. Cela n’est pas sans rappeler le concept de continuum lesbien d’Adrienne Rich – entendu comme « un large registre […] d'expériences impliquant une identification aux femmes ; et pas seulement le fait qu'une femme a eu ou a consciemment désiré une expérience sexuelle génitale avec une autre femme » (Rich 648). Pour ce colloque, nous utiliserons donc le terme « vibe » comme point de départ pour explorer le continuum lesbien tel qu’il apparaît dans la littérature, de l’explicite à l’implicite, du dit au non-dit, du visible à l’inavoué. Nous examinerons des courants et des mouvements littéraires en considérant ces ondes dans ce qu’elles transcrivent de la continuité et des fluctuations dans les représentations de l’amour entre femmes entre différentes périodes, différent·e·s auteur·e·s.

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Les communications (20 min.) peuvent porter sur n’importe quelle aire géographique mais les titres et les citations devront être traduits en anglais ou en français ; les approches comparatistes sont les bienvenues. Le thème du colloque peut être abordé sous les angles suivants (non limitatifs) :

·       Comment les motifs centraux des textes mentionnant les amours féminines ont-ils changé au cours du temps ?

·       Est-ce que certaines formes littéraires ou genres se prêtent plus que d’autres aux représentations saphiques ? Sous quelle forme stylistique s’expriment ces ondes lesbiennes ?

·       Existe-t-il un canon littéraire lesbien ?

·       Que dire des textes dans lesquels le désir et l’amour entre femmes est dissimulé, sous-jacent ou refoulé ? Certains textes classiques peuvent-ils recevoir une (re)lecture lesbienne ?

·       Comment la littérature décrit-elle l’amitié et la solidarité féminine ?

·       Comment les textes se positionnent-ils par rapport aux débats d’époque sur les minorités sexuelles ?

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Un second colloque fera suite en 2020 à l´Université d´Islande sous la direction d’Irma Erlingsdottir et déclinera la thématique sous un angle historique, littéraire, politique et philosophique.

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Les propositions de communication (résumé de 250 mots maximum et court CV) sont à envoyer avant le 1er octobre 2018 à Carine Martin (carine.martin@univ-lorraine.fr), Claire McKeown (claire.mc-keown@univ-lorraine.fr), Maxime Leroy (maxime.leroy@uha.fr) et Robert Payne (robert.payne@uha.fr).

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Comité d’organisation: Carine Martin (Université de Lorraine), Claire McKeown (Université de Haute Alsace), Maxime Leroy (Université de Haute Alsace), Robert Payne (Université de Haute Alsace).

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Comité scientifique: Organisateurs et Jennifer K Dick (Université de Haute Alsace), Irma Erlingsdottir (University of Iceland), Marion Krauthaker (University of Leicester), Guyonne Leduc (Université de Lille), Marianne Legault (University of British Columbia), Frédérique Toudoire-Surlapierre (Université de Haute Alsace).

 

Indicative Bibliography

 

Butler, Judith, Gender Trouble: Feminism and the Subversion of Identity (London: Routledge, 1990).

Cairns, Lucille, Lesbian Desire in Post-1968 French Literature (Lewiston, NY: Edwin Mellen, 2002).

Castle, Terry, The Apparitional Lesbian: Female Homosexuality and Modern Culture(New York: Columbia University, 1993).

Duban, Jeffrey M., The Lesbian Lyre: Reclaiming Sappho for the 21st Century (West Hoathly, UK: Clairview, 2016).

Farwell, Marilyn, Heterosexual Plots and Lesbian Narratives (New York: NYU Press, 1996).

Huchon, Mireille, Louise Labé : Une créature de papier (Genève: Droz, 2006).

Leduc, Guyonne (ed.), Comment faire des études-genres avec de la littérature – Masque-reading (Paris: L’Harmattan, coll. « Des idées et des femmes », 2014).

Legault, Marianne, Narrations déviantes : L’intimité entre femmes dans l’imaginaire français du dix-septième siècle (Québec: Presses de l'Université Laval, 2008).

Lepaludier, Laurent, ed. L'Implicite dans la nouvelle de langue anglaise (Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2005). Web. http://books.openedition.org/pur/34686

Rich, Adrienne, ‘Compulsory Heterosexuality and Lesbian Existence’, Signs, 5 (1980), 631–60.

Schnyder, Peter and Frédérique Toudoire-Surlapierre (eds), Ne pas dire : Pour une étude du non-dit dans la littérature et la culture européennes (Paris: Classiques Garnier, 2013).

Smith, Patricia Juliana, Lesbian Panic: Homoeroticism in Modern British Women’s Fiction (New York: Columbia University, 1997).

Wittig, Monique, ‘The Straight Mind’ and Other Essays (London: Harvester Wheatsheaf, 1992).

 

[1] « tu dégages des ondes saphiques »

Source: Fabula

Appel à communications: « Paysage(s) »
1 April 2018 - 2:17pm

15, 16 et 17 novembre 2018

Organisé par l'UR CERES et l'Institut Catholique de Toulouse

Propositions: le 15 juin 2018

PRESENTATION

L’Equipe de Recherche Culture, Herméneutique et Transmission, équipe de recherche dépendant de l’UR CERES (Culture, Ethique, Religion et Société) de l’Institut Catholique de Toulouse organise les 15, 16 et 17 novembre 2018 un colloque international et interdisciplinaire, dans la lignée des deux précédents (« Chemin, cheminement », en 2012 ; « Histoire de l’Ecriture et Ecriture de l’H(h)istoire », en 2014), même si les communications sont pour la plupart centrées sur l’histoire, la littérature, religieuse et profane, et les arts.

La problématique reposera donc sur la notion de paysage et son évolution au cours des siècles, sur l’interprétation des paysages, le sens qu’on leur accorde, la transformation qu’ils subissent ou leur résistance à se révéler. Nous n’oublierons pas de traiter du paysage dans l’art, notamment en peinture, cinéma et musique, et de la façon dont il sert à révéler le processus de création de l’artiste.

Paysages anthropomorphisés qui évoluent au fil du temps et renvoient l’image d’un peuple posant ses marques dans des espaces autrefois vierges, ou demeurés en l’état qu’ils en deviennent fragiles et nécessitent une protection, sont autant de pistes de réflexion dont les supports peuvent relever de disciplines diverses.

« Un paysage est le fond du tableau de la vie humaine » Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814)

Quoi de plus naturel, quand on s’intéresse au paysage, que de convoquer l’un des grands écrivains de la 2e moitié du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle, à la fois ingénieur, botaniste, grand explorateur et fin connaisseur des îles et territoires français du bout du monde ?

Si l’on s’en tient à l’étymologie latine, le « paysage » désigne un « canton rural », le pagus, et pagere veut dire « ficher une borne en terre », donc par extension délimiter un territoire et ensuite, le panorama que le regard peut embrasser. Bien entendu, cette signification tout empreinte du pragmatisme romain nous entraîne loin, et dans le temps et dans l’espace, des évocations élégiaques et poétiques du paysage que l’on peut lire dans Paul et Virginie, paru en 1788, plus grand succès de l’auteur cité plus haut.

D’ailleurs, l’apparition tardive du mot (1549) correspond à une perception différente de l’espace par l’homme plus citadin, plus sensible aux contrastes entre lieux bâtis et lieux laissés au naturel, tels que l’homme de la Renaissance les perçoit et tente de les comprendre. Des liens se nouent entre l’homme et le monde qui l’entoure, l’invitant à un hommage au Créateur tout d’abord, puis à la représentation plus fidèle (mimesis) dans laquelle l’apparition de la perspective est sans doute la manifestation la plus caractéristique, notamment chez les grands peintres des XVeet XVIe siècles italiens, Masaccio et Piero della Francesca en tête.

Le paysage y devient un thème ou un sous-thème qui fait sens dans le tableau, comme le sentier qui court à l’arrière de La Joconde avant de remplir lui-même l’intégralité de la toile, comme les peintres vénitiens s’évertueront à l’employer. En littérature, les adjectifs qui accompagnent la description appartiennent souvent au vocabulaire émotionnel : on parle d’un paysage apaisant, hostile, désolé[1] et les tableaux paysagers laissent transparaître un état d’âme, une perception révélatrice des intentions qui accompagnent la transmission d’un réel reproduit. Ce phénomène de miroir de l’âme que représente la contemplation ouvre la voie à la quête spirituelle invitant à l’introspection, à la recherche de l’insaisissable ou, à la rêverie, au vagabondage de l’imaginaire.

La littérature et la peinture abondent en représentations qui, le plus souvent, sont porteuses d’une symbolique qui résulte souvent d’une approche religieuse, puis d’un signifiant apte à créer un récit, une fiction voire une atmosphère qui lui accordent quasiment un rôle de personnage.

Le Romantisme est sans doute le moment le plus significatif de la fusion entre homme et espace, du va-et-vient entre l’esprit et l’environnement, l’un en accord avec l’autre, l’un influençant la vision de l’autre. Il faut se souvenir de Rousseau, initiateur des Rêveries ou des « orages désirés » de Chateaubriand mais aussi d’un Lamartine sur les rives du lac du Bourget ou d’un Enfant du siècle égaré dans la forêt…

Plus près de nous, la photographie capte l’immensité d’un paysage et le cinéma le redécouvre et souvent l’attache à définir un genre : que serait le western sans les étendues poussiéreuses des vastes plaines du Colorado et les rochers de Monument Valley ? Différemment, les paysages infinis et mélancoliques d’Antonioni parlent de la solitude et de l’aporie des relations humaines, tandis que la caméra de l’intime de Bergman caresse les visages des actrices pour les métamorphoser en paysage intérieur…

Mais si le paysage est l’ensemble des éléments d’un pays comme le laisse entendre son suffixe, il est aussi pour celui qui regarde la possibilité de saisir un espace et de le qualifier. Les variations en fonction des époques sont étonnantes : le paysage montagnard redouté durant de longues périodes, devient au XVIIIe siècle lieu d’élévation de l’âme ; le désert, espace hostile pour les autochtones, se fait fascinant pour les Occidentaux comme en témoignent les récits de voyage laissés par les « explorateurs ».

Plus secret, le jardin concentre un micro paysage, une réduction ordonnée de la nature, tantôt clairement structurée, comme à Vaux-le-Vicomte, tantôt esthétiquement désordonnée, à l’anglaise, puis chargée de symboles, au Généralife, à Kyoto ou évanescent et impressionniste, à Giverny, onirique et paradisiaque dans le Paradou d’Emile Zola.

Attaché en premier lieu à la nature, à un site particulièrement représentatif, le terme évolue et s’étend au milieu « urbain », désignant un environnement construit par l’homme dans lequel il tente de trouver sa place, dépassé par sa propre création au fil des siècles.

Si la littérature policière, la science-fiction, la bande dessinée accordent aujourd’hui au paysage une place éminente, il faut néanmoins remarquer qu’il est souvent plus torturé, plus poisseux, plus étrange, voire étranger à l’homme dont le rapport au paysage, sorte d’introduction à la Nature, se construit dorénavant en termes de protection, d’environnement, d’écologie.

La notion de paysage peut, en outre, être envisagée à travers un prisme pédagogique ou didactique. Au sens premier du terme, le paysage est un objet d’étude, une porte d’entrée vers la science géographique ; il est également un outil d’apprentissage au service notamment de la pédagogie par projet ou de l’école hors les murs (sorties, classes vertes).

Dans ses acceptions figurées, il peut faire référence à la classe en tant que groupe d’individus aux profils divers (fonctionnement cognitif, différenciation pédagogique), théâtres d’enjeux sociaux et sociétaux (question du genre, autorité, gestion de classe), pour lequel les choix de l’enseignant sont déterminants (innovation pédagogique).

On le voit, le paysage est lié aux avancées intellectuelles et physiques de l’humain, à son bagage sensible, aux découvertes comme aux événements, si l’on songe au soin apporté par les stratèges quant à la configuration des lieux pour préparer un combat, mais aussi aux études des sociologues et des géographes sur les effets du paysage sur les comportements sociétaux.

Mais il est aussi des paysages invisibles, intérieurs, si personnels que nul hormis celui qui les porte ne peut en saisir la dimension, les paysages du souvenir, ceux dessinés par le poète sans souci d’une ressemblance avec un réel perceptible mais chargé d’une symbolique qui recrée un monde.

Il en est d’autres, évanescents, suggérés par l’envol des notes dans l’espace restituant l’immensité marine ou les fracas d’une ville moderne ; d’autres encore, si chargés d’histoire que le passé a plongé ses racines dans la moindre parcelle témoignant d’un moment si important qu’ils ont été figés, conservés pour éviter l’oubli, comme le sont les insulas pompéiennes, ou ces sinistres alignements de bâtisses couvrant le camp d’Auschwitz, ou espaces redécouverts sous la pioche de l’archéologue faisant resurgir pierres et traces d’une civilisation disparue, enfouie sous la terre.

 

CONTRIBUTIONS

Les contributions prendront la forme de communications en français de 20 minutes maximum.

Les propositions constituées d’un résumé (avec titre) de 500 mots environ et d’une brève notice biographique doivent être adressées à : Philippe DAZET-BRUN (philippe.dazet-brun@ict-toulouse.fr), Christophe BALAGNA (christophe.balagna@ict-toulouse.fr), Gérard DASTUGUE (gérard.dastugue@ict-toulouse.fr) et Karine WILTORD (karine.wiltord@ict-toulouse.fr).

Date limite de soumission des propositions : 15 juin 2018.

Réponse du comité scientifique : au plus tard le 30 juin 2018.

Comité scientifique :

Václava Bakešová (MCF HDR, Université Masaryk, Brno, République tchèque)

Christophe BALAGNA (MCF, ICT)

Sophie CASSAGNE (MCF, Université Toulouse-Jean Jaurès)

Gérard DASTUGUE (MCF, ICT)

Philippe DAZET-BRUN (PR, ICT)

Bernadette ESCAFFRE (MCF, ICT)

Philippe GONIN (MCF, Université de Bourgogne)

Bernadette MIMOSO-RUIZ (PR, ICT)

Karine WILTORD (MCF, ICT)

Frais de participation : 30 euros.

Les frais de transport et d’hébergement sont à la charge des intervenants.

Les déjeuners des jeudi et vendredi ainsi que le dîner du jeudi sont pris en charge par l’ICT.

 

NOTES

[1] « Il n’y a rien de plus difficile à consoler qu’un paysage désolé » (Pierre Dac).

 

Source: Fabula

Conferences & Colloquia

CfP / Appel à communications - Society for Early Modern French Studies
Calls for Papers/Contributions
14 January 2023 - 11:20am

The Society for Early Modern French Studies will hold its annual conference at Trinity College, University of Oxford, 11-13 September 2023.  The theme is ‘Word and World’. Papers are invited on any aspect of this theme, including but not restricted to: translation; dictionaries; Relations; language and colonization; language and gender; neologisms; philologies old and new; terminology of the period or our appraisals of it; keywords; new words, new worlds; writing and orality; jargon.

.

We are delighted and honoured to announce that our keynote speaker will be Dr John Gallagher (University of Leeds). 

We shall offer, as usual, postgraduate facilitation bursaries from the Amy Wygant Fund. Details of this scheme will be sent separately.

Proposals for papers (250-300 words) should be sent by 31 March 2023 to the Secretary, Professor John O’Brien (john.o’brien@durham.ac.uk). Please note that only current subscribing members of the Society may present a paper at the conference.

Speakers are requested to provide translations from languages other than English or French.

 

                                        *      *      *      *      *       *

Le colloque annuel de la Société d’étude de la première modernité française (SEMFS) se tiendra du 11 au 13 septembre 2023 à l’université d’Oxford, Trinity College. Thème retenu : « Mot en monde », conçu sous toutes ses formes, par exemple : la traduction ; les dictionnaires ; les Relations ; le langage et la colonisation ; le langage et gender ; les neologisms ; les philologies, anciennes et Nouvelles ; la terminologie de la première modernité ou les évaluations que nous en faisons ; les mots clés ; nouveaux mots, nouveaux mondes ; l’écriture et l’oralité ; le jargon

Nous avons le plaisir et le privilège de vous annoncer que notre invité d’honneur sera le prof. John Gallagher (Université de Leeds).

Nous proposerons aux doctorant.e.s, selon notre habitude, des bourses de facilitation provenant du fonds Amy Wygant. Ce programme fera l’objet d’une communication ultérieure de notre part.

Veuillez adresser, avant le 31 mars 2023, une proposition de communication (250-300 mots) au secrétaire de la Société, le prof. John O’Brien (john.o’brien@durham.ac.uk).  Nous vous rappelons que seuls les sociétaires à jour de leur cotisation auront le droit d’intervenir lors du colloque.

Les intervenants sont priés de fournir une traduction de toute langue autre que l’anglais ou le français.

Calls for Papers/Contributions
Le Spectaculaire et la Contemplation
Calls for Papers/Contributions
27 September 2022 - 4:03am

Le Spectaculaire et la Contemplation
Regard, parole et silence au 17e siècle

Colloque international
organisé par l’Université de Saskatchewan, l’Université Sorbonne-nouvelle
et le CIR 17 (Centre International de Rencontres sur le 17e siècle)
18-20 mai 2023
Saskatoon, SK, Canada


Le 17e siècle français est à la fois un temps d’affirmation de l’institution monarchique soucieuse de manifester au monde sa puissance et un âge profondément marqué par le sentiment religieux et l’exigence d’intériorité qui lui est associée.
Simultanément siècle de l’éclat et du silence, des fêtes de Versailles et de la solitude de Port-Royal, du faste des pièces à machine et de l’austérité de la Trappe, il fait du spectaculaire et de la contemplation une tension rectrice de la vie politique, sociale, esthétique et éthique.

Ce colloque se propose d’explorer les modalités et les enjeux de cette polarité entre espace public et privé par une approche pluridisciplinaire.
Parmi les thèmes possibles et susceptibles d’être mis en tension, on peut citer (liste non limitative) : 

Gloire et grandeur, pompe et vanité du pouvoir : enjeux politiques et mise à contribution des arts visuels (carrousel, feu d’artifice, spectacle de cour, entrée royale, architecture monumentale, achevée ou inachevée – aqueduc de Maintenon…)

Secret et dissimulation : coulisses du politique et face cachée du pouvoir

Rhétorique et grand style, pratiques oratoires et artistiques : art du portrait, musique de cour, peinture historique,…)

Atticisme, laconisme et sublime du silence

Sobriété du théâtre régulier (tragédie et grande comédie) vs théâtre de l’émerveillement (pièce à machines, comédie-ballet, tragédie en musique, opéra…)

Ombre de la gloire et silence imposé : les exclu(e)s de la scène du monde

Solitude, retraite du monde et méditation dans la vie religieuse, dans la littérature, les correspondances et les arts ¬ —France et Nouvelle-France

Les propositions sont à envoyer pour le 1er novembre 2022, à l’adresse suivante : 
stella.spriet@usask.ca

Le colloque se déroulera en mode hybride (en présentiel à l’Université de Saskatchewan à Saskatoon, et en distanciel via Zoom).

Comité d’organisation : 
Stella Spriet, University of Saskatchewan & Gilles Declercq, Université Sorbonne Nouvelle

Comité scientifique : 
Céline Candiard, Université Lumière-Lyon 2
Nathalie Freidel, Wilfrid Laurier University
Jean de Guardia, Université Sorbonne Nouvelle
Sara Harvey, University of Victoria
Jean Leclerc, Western University
Marcella Leopizzi, Università del Salento
Claudine Nedelec, Université d’Artois
Buford Norman, University of South Carolina
Pierre Ronzeaud, Université Aix-Marseille
Marine Roussillon, Université d’Artois

Calls for Papers/Contributions
Le Spectaculaire et la Contemplation. Regard, parole et silence au 17e siècle (pour le 1er nov. 2022)
Calls for Papers/Contributions
26 September 2022 - 4:05am

Le Spectaculaire et la Contemplation
Regard, parole et silence au 17e siècle

Colloque international

organisé par l’Université de Saskatchewan, l’Université Sorbonne-nouvelle et le CIR 17 (Centre International de Rencontres sur le 17e siècle)
18-20 mai 2023
Saskatoon, SK, Canada

Le 17e siècle français est à la fois un temps d’affirmation de l’institution monarchique soucieuse de manifester au monde sa puissance et un âge profondément marqué par le sentiment religieux et l’exigence d’intériorité qui lui est associée.

Simultanément siècle de l’éclat et du silence, des fêtes de Versailles et de la solitude de Port-Royal, du faste des pièces à machine et de l’austérité de la Trappe, il fait du spectaculaire et de la contemplation une tension rectrice de la vie politique, sociale, esthétique et éthique.

Ce colloque se propose d’explorer les modalités et les enjeux de cette polarité entre espace public et privé par une approche pluridisciplinaire.

Parmi les thèmes possibles et susceptibles d’être mis en tension, on peut citer (liste non limitative) :

Gloire et grandeur, pompe et vanité du pouvoir : enjeux politiques et mise à contribution des arts visuels (carrousel, feu d’artifice, spectacle de cour, entrée royale, architecture monumentale, achevée ou inachevée – aqueduc de Maintenon…)

Secret et dissimulation : coulisses du politique et face cachée du pouvoir

Rhétorique et grand style, pratiques oratoires et artistiques : art du portrait, musique de cour, peinture historique,…)

Atticisme, laconisme et sublime du silence

Sobriété du théâtre régulier (tragédie et grande comédie) vs théâtre de l’émerveillement (pièce à machines, comédie-ballet, tragédie en musique, opéra…)

Ombre de la gloire et silence imposé : les exclu(e)s de la scène du monde

Solitude, retraite du monde et méditation dans la vie religieuse, dans la littérature, les correspondances et les arts ­ —France et Nouvelle-France

Les propositions sont à envoyer pour le 1er novembre 2022, à l’adresse suivante :

stella.spriet@usask.ca

Le colloque se déroulera en mode hybride (en présentiel à l’Université de Saskatchewan à Saskatoon, et en distanciel via Zoom).

Comité d’organisation :
Stella Spriet, University of Saskatchewan & Gilles Declercq, Université Sorbonne Nouvelle

Comité scientifique :
Céline Candiard, Université Lumière-Lyon 2
Nathalie Freidel, Wilfrid Laurier University
Jean de Guardia, Université Sorbonne Nouvelle
Sara Harvey, University of Victoria
Jean Leclerc, Western University
Marcella Leopizzi, Università del Salento
Claudine Nedelec, Université d’Artois
Buford Norman, University of South Carolina
Pierre Ronzeaud, Université Aix-Marseille
Marine Roussillon, Université d’Artois

 

Calls for Papers/Contributions
Le vermillon de la vertu — Usages et valeurs de la honte à l'époque moderne (XVI-XVIIIe siècles) - J. Le Floc'h et L. Sancho
Calls for Papers/Contributions
6 September 2022 - 5:32am

11 mars 2023 — Maison de la Recherche, Sorbonne  Université,
Paris — Egalement en visioconférence. 

 

Dans son enquête intitulée Sainte Vergogne (2020), l’historien des émotions Damien Boquet a montré qu’au Moyen Âge, en contexte chrétien, la honte pouvait faire l’objet d’une glorification paradoxale. Qu’en est-il à l’époque moderne, où non seulement le discours religieux, mais également le discours médical, philosophique ou encore juridique s’emparent des affects ? La honte est-elle une émotion morale d’après les textes des XVIe- XVIIIe siècles ? Dans quels contextes est-elle préconisée ? Dans quelle mesure les auteurs et autrices de l’Ancien Régime se montrent-ils sensibles aux contradictions qui pèsent sur cet affect ? Cette journée d’étude se propose de contribuer à l’histoire des émotions en examinant les représentations de la honte à l’époque moderne (XVIe-XVIIIe siècles). Plus précisément, il s’agira, à l’appui de discours variés tels que les traités savants, les mémoires, la littérature épistolaire ou la littérature fictionnelle, de mettre en évidence les circonstances dans lesquelles elle peut être identifiée, et de questionner sa valeur morale.

***

À l’époque moderne, la honte est une passion mixte, dont la classification n’est pas fixée par la scolastique. Le plus souvent apparentée à la peur dont elle serait une espèce, elle est parfois décrite comme une « affection mêlée de courroux et de crainte » (Paré, Introduction de la chirurgie, 1575) ou comme une « douleur et une confusion » (Coëffeteau, Tableau des passions humaines, 1620). Mais aussi pénible et affligeante que soit l’expérience individuelle de la honte pour celui ou celle qui s’y trouve confronté, elle demeure l’objet d’un discours laudatif dans les traités savants médiévaux et modernes. Si l’on en croit même un sceptique comme La Mothe Le Vayer, il semblerait presque que cet affect ait
« toujours été pris en bonne part » (La Morale du prince, 1651). Les théologiens, mais aussi les moralistes, les médecins, les philosophes ou encore les pédagogues de l’époque moderne se plaisent à souligner les grâces de cette passion. De même que le discours religieux loue l’action de la « honte salutaire » (Catéchisme du Concile de Trente, 1566) qui éloignerait de la pente du péché, le discours civil semble soutenir que cette passion concourrait à faire observer les lois. Concurrente de la vergogne et de la pudeur, la crainte du déshonneur est parfois décrite comme un premier sentiment du bien et du mal et semble s’inscrire dans une histoire qui est aussi celle de la conscience.

Convaincus du pouvoir de cet affect, auteurs et autrices ne vont-ils pas parfois jusqu’à recommander à leurs destinataires d’en faire usage intentionnellement ? Dans les régimes de santé, les médecins préconisent par exemple d’utiliser la honte comme un remède pour guérir les impudents de leur manque de modération dans les plaisirs de la chair, qu’ils soient gourmandise, paresse ou volupté (Patin, Traité de la conservation de santé, 1632). Pour corriger les enfants indociles, parents et précepteurs sont quant à eux incités à leur infliger quelque « petite honnête honte » (Héroard, De l’institution du prince, 1609) plutôt que de recourir aux châtiments corporels. La honte n’est-elle pas, selon Rousseau, un frein protecteur grâce auquel Émile n’est pas entièrement livré à lui-même et à ses désirs (De l’éducation, 1762) ? Enfin, certains auteurs ne relèvent-ils pas que les femmes, à l’instar des enfants, seraient « sans doute plus susceptibles de cette passion que les hommes » (Chalesme, L’homme de qualité, 1671) ?   Envisager la honte à travers le prisme du genre pourrait d’ailleurs se révéler une
 
démarche fructueuse, tant cette perspective semble occuper une place de choix dans les différents discours de la modernité. Un roman comme Manon Lescaut de l’abbé Prévost (1731) pourrait constituer à ce titre un terrain d’investigation intéressant en se fondant sur une comparaison entre les manifestations et représentations de la honte s’appliquant au chevalier des Grieux et celles qui se rapportent à Manon.

Ainsi le « vermillon de la vertu » apparaît-il également comme son aiguillon (La Mothe Le Vayer, ibid.). Certes la honte est parfois blâmée dans ces discours savants. Mais de telles mises en garde visent- elles alors à dénoncer la souffrance qu’elle représente ? N’ont-elles pas plutôt pour objet de prévenir ses mauvais usages qui pourraient mettre en  échec sa fonction  d’édification ? Mal conduite, la honte menacerait de porter sur des objets inappropriés, au point de rendre « honteux de bien faire » (Descartes, Les Passions de l’âme, 1649). Excessive, elle éloignerait de la vertu plutôt que d’y conduire.

Cependant, il convient de mettre cette interprétation morale du discours savant sur la honte à l’épreuve de la lecture attentive des textes dans toute leur diversité générique. Car la honte est tout d’abord fréquemment associée à des situations qui échappent à la responsabilité des individus et dans lesquelles la vertu demeure impuissante. Il suffit de songer, entre autres exemples, à la honte portant sur la laideur, sur les infirmités ou encore sur le statut social. Comme l’ont montré les travaux de Claudine Sagaert sur l’Histoire de la laideur féminine (2015), la honte semble bel et bien être l’affect qui vient sanctionner tout écart vis-à-vis des normes corporelles, en particulier celles qui concernent le corps des femmes. Plus encore, l’expérience de la honte est parfois vécue non par le coupable, mais par la victime, notamment dans le cas des violences sexuelles. C’est ce qui conduit un moraliste tel que René Bary à observer que cet affect peut être produit par les vices et fautes d’autrui (La Morale, 1663), et un tel exemple constitue une objection sérieuse à l'interprétation de la honte comme une vertu morale. Constate-t-on également dans les œuvres littéraires que la honte est identifiée comme une modalité affective dominante des expériences d’agression ? Les nouvelles mettant en scène des tentatives de viol dans L’Heptaméron de Marguerite de Navarre (1559) pourraient par exemple constituer un champ d’enquête possible.

De surcroît, au-delà de ces usages de la honte, ce sont peut-être surtout ses emplois immoraux qui retiennent l’attention, puisqu’ils sont sans doute les témoins les plus patents de l’instrumentalisation dont cette émotion peut faire l’objet. À cet égard, on peut songer aux romans libertins, tels que les Liaisons dangereuses (Laclos, 1782) ou encore La Nouvelle Justine ou les Malheurs de la vertu, suivie de l'histoire de Juliette, sa sœur (Sade, 1799), dans lequel les valeurs, dont la honte, sont particulièrement dévoyées.

Enfin, certaines mentions de la honte paraissent vidées de leur dimension morale, non pour verser dans un amoralisme ou même un immoralisme, mais plutôt pour répondre à des usages rhétoriques variés. La mise en scène hyperbolique de la contrition peut par exemple s’inscrire dans un discours galant, comme lorsque des personnages de Madeleine de Scudéry se disent « honteux » de ne pas avoir pu rendre leurs hommages à la dame qu’ils courtisent. Sous la plume de la marquise de Sévigné, la honte peut encore participer d’un art consommé de l’ironie au service de la flatterie, notamment lorsque l’épistolière confesse à ses interlocuteurs sa honte d’être trop aimée d’eux et de ne pas mériter leurs égards. Plus largement, ce sont donc les usages littéraires, rhétoriques et stylistiques de la honte
 
qui se trouvent mis en jeu. Dans le cadre de cette journée d’étude, la réflexion sur les usages et les valeurs de la honte sous l’Ancien Régime nous conduira ainsi à porter une attention particulière aux circonstances dans lesquelles la honte est identifiée dans les textes (quels objets, situations, personnages sont concernés ?), mais aussi à questionner les modalités de l’écriture et de mise en récit de l’expérience honteuse.

***


Cette journée d’étude aura lieu le 11 mars 2023 à la Maison de la Recherche de Sorbonne Université (Paris) et en format hybride afin de favoriser les échanges internationaux.
Les actes sont destinés à être publiés.
Les propositions de contribution, de 500 mots maximum, sont à envoyer à Justine Le Floc’h (justine.lefloch[at]gmail.com) et à Lisa Sancho (lisa.sancho[at]orange.fr)  avant le 15 novembre 2022.

***

Indications bibliographiques

Boquet Damien, Sainte Vergogne. Les privilèges de la honte dans l’hagiographie féminine au XIIIe siècle, Paris, Classiques Garnier, 2020.

Brancher Dominique, Équivoques de la pudeur : fabrique d’une passion à la Renaissance, Genève, Droz, 2015.

Deonna Julien, Raffaele Rodogno et Fabrice Teroni, In Defense of Shame. The Faces of an Emotion, Oxford ; New York, Oxford University Press, 2011.

Elias Norbert, La Civilisation des mœurs, traduit par Pierre Kamnitzer, Paris, Pocket, 2002 [1939, trad. fr. 1973].

Flannery Mary C., Practising shame: Female honour in later medieval England, Manchester University Press, 2020.

Martin Jean-Pierre, La Honte. Réflexions sur la littérature, Paris, Gallimard, 2017 [1re éd. Le Livre des hontes, Paris, Éditions du Seuil, 2006].

Perfetti Lisa R., The Representation of Women’s Emotions in Medieval and Early Modern Culture, Gainesville, University Press of Florida, 2005.

Sagaert Claudine, Histoire de la laideur féminine, Paris, Éditions Imago, 2015.
 

Calls for Papers/Contributions
Global Climates in the Early Modern World  (MLA)
Calls for Papers/Contributions
21 March 2022 - 11:32am

Weather, geology, atmosphere, meteorology. The relations of climate to natural environments, corporeality, race, affect, or forms of cultural expression. Roundtable format. 250-word abstracts to Jeffrey Peters (jnp@uky.edu) by 30 March 2022.

Calls for Papers/Contributions

Grants

Prix XVIIe siècle : appel à candidatures (ouvrages parus en 2022)
18 January 2023 - 4:43am

Prix XVIIe siècle

Appel à candidatures pour les ouvrages parus en 2022

Depuis 1984, la Société d’Etude du XVIIe siècle décerne, chaque année, un Prix XVIIe siècle assorti d’une somme de 2000 euros. Ayant pour but d’encourager la diffusion d’un savoir rigoureux auprès du plus large public, ce Prix récompense, sans exclusive de discipline, un ouvrage traitant du XVIIe siècle, paru l’année précédente.

Les auteurs dont l'ouvrage est paru durant l'année 2022 sont invités à candidater en adressant leur livre en double exemplaire avant le 31 mars 2023, au Président de la Société d'Etude du XVIIe siècle, à l'adresse suivante :

M. Jean-Robert Armogathe
Cassiciacum
28 rue du Filoir
45 130 Meung-sur-Loire

Les ouvrages ne seront pas retournés.

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Lauréats précédents :

2020 – Valérie Carpenter-Vanhaverbeke et Alexandre Maral, Antoine Coysevox. Le sculpteur du Grand siècle, Paris, Arthena, 2020.

2019 – Yann Rodier, Les raisons de la haine. Histoire d’une passion dans la France du premier XVIIe siècle (1610-1659),  Ceyzérieu, Champ Vallon, 2019.

2018 - Catherine Secrétan et Willem  Frijhoff (dir.), Dictionnaire des Pays Bas au Siècle d’Or, Paris, CNRS Editions, 2018.

2017 - François Friche, Entre Terre et Ciel. Romans comiques et mystère de l’Incarnation (1620-1660), Paris, Hermann,  2017.

2016    – Ariane James-Sarazin, Hyacinthe Rigaud. Le catalogue raisonné, Dijon, Editions Faton, 2016.

2015 (deux lauréats)  – Aude Volpilhac, « Le secret de bien lire ». Lecture et herméneutique de soi en France au XVIIe siècle, Paris, Honoré Champion, 2015

– Yannick Nexon, Le chancelier Séguier (1588-1672), ministre, dévot et mécène au Grand Siècle, Paris, Champ Vallon, 2015.

2014     – Nathalie Lecomte, Entre cours et jardins d’illusions. Le ballet en Europe (1515-1715), Paris, Centre National de la Danse, 2014.

2013     – Sophie Vergnes, Les Frondeuses : une révolte au féminin (1643-1661), Seyssel, Champ Vallon, 2013.

2012     – Isabelle Landy, Entre Philologie et linguistique : approches de la langue classique, Paris, Garnier, 2012.

2011     – Bartholomé Benassar, Vélasquez, Paris, De Fallois, 2011.

Margarita M. Hanson Fund - subvention d'aide à la publication en musicologie - 1er novembre
14 September 2022 - 8:24am

Margarita M. Hanson Fund - subvention d'aide à la publication

La Société française de musicologie a reçu en 2021 un important legs de la musicologue britannique Margarita M. Hanson (Cuba 1919 – Paris 2020) pour subventionner « des livres, dans n’importe quelle langue, sur la musique française antérieure à 1750, ou sur la culture musicale française antérieure à 1750, ou la publication d’une importante édition de répertoires français antérieurs à 1750 ».

Pour plus de détails à propos de cette aide à la publication dont la date limite est le 1er novembre 2022, veuillez cliquer ici.

Société d'Etude du XVIIe siècle - Aide à l'édition
23 May 2022 - 4:52am

La Société d’étude du XVIIe siècle propose chaque année une aide à l’édition.

Celle-ci concerne des ouvrages de toute discipline, en langue française, portant sur la période 1580-1720.

Trois ouvrages, dont au moins une thèse, peuvent être subventionnés chaque année. Une préférence sera accordée aux ouvrages signés par un seul auteur.

Le montant maximum de l’aide accordée est de deux mille euros par titre.

Les modalités de soumission du dossier sont disponibles sur le site de la Société d’étude du XVIIe siècle.

Délai de candidature : 30 juin 2022.

Les prix du CIREM 16-18
17 February 2022 - 5:42pm

Le CIREM 16-18 lance son concours 2022 pour des prix visant à soutenir les jeunes chercheur(e)s du regroupement: Le Prix pour le meilleur article (1500$), le Prix XVI-XVIII (1 250$), et la Bourse Hermès d'aide à la diffusion (750$).  Les critères d'éligibilité et les conditions des concours sont définis dans la section "Prix du CIREM 16-18". Date limite : 1e avril 2022.

Plus d'informations ici.

Prix XVIIe siècle : appel à candidatures (ouvrages parus en 2021)
17 January 2022 - 6:20am

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Prix XVIIe siècle

Appel à candidatures pour les ouvrages parus en 2021

Depuis 1984, la Société d’Etude du XVIIe siècle décerne, chaque année, un Prix XVIIe siècle assorti d’une somme de 2000 euros. Ayant pour but d’encourager la diffusion d’un savoir rigoureux auprès du plus large public, ce Prix récompense, sans exclusive de discipline, un ouvrage traitant du XVIIe siècle, paru l’année précédente.

Les auteurs dont l'ouvrage est paru durant l'année 2021 sont invités à candidater en adressant leur livre en double exemplaire avant le 31 mars 2022, au Président de la Société d'Etude du XVIIe siècle, à l'adresse suivante :

M. Jean-Robert Armogathe
Cassiciacum
28 rue du Filoir
45 130 Meung-sur-Loire

Les ouvrages ne seront pas retournés.

---

Lauréats précédents :

2020 – Valérie Carpenter-Vanhaverbeke et Alexandre Maral, Antoine Coysevox. Le sculpteur du Grand siècle, Paris, Arthena, 2020.

2019 – Yann Rodier, Les raisons de la haine. Histoire d’une passion dans la France du premier XVIIe siècle (1610-1659),  Ceyzérieu, Champ Vallon, 2019.

2018 - Catherine Secrétan et Willem  Frijhoff (dir.), Dictionnaire des Pays Bas au Siècle d’Or, Paris, CNRS Editions, 2018.

2017 - François Friche, Entre Terre et Ciel. Romans comiques et mystère de l’Incarnation (1620-1660), Paris, Hermann,  2017.

2016    – Ariane James-Sarazin, Hyacinthe Rigaud. Le catalogue raisonné, Dijon, Editions Faton, 2016.

2015 (deux lauréats)  – Aude Volpilhac, « Le secret de bien lire ». Lecture et herméneutique de soi en France au XVIIe siècle, Paris, Honoré Champion, 2015

– Yannick Nexon, Le chancelier Séguier (1588-1672), ministre, dévot et mécène au Grand Siècle, Paris, Champ Vallon, 2015.

2014     – Nathalie Lecomte, Entre cours et jardins d’illusions. Le ballet en Europe (1515-1715), Paris, Centre National de la Danse, 2014.

2013     – Sophie Vergnes, Les Frondeuses : une révolte au féminin (1643-1661), Seyssel, Champ Vallon, 2013.

2012     – Isabelle Landy, Entre Philologie et linguistique : approches de la langue classique, Paris, Garnier, 2012.

2011     – Bartholomé Benassar, Vélasquez, Paris, De Fallois, 2011.

Jobs

30 November 2022 - 1:35pm

Location: Boone, NC
Tenure Status: Tenure Track
Provide Rank: Assistant Professor
Position Number: 044761
Department: Languages, Literatures & Cultures - 250250

Posting Date: 11/16/2022
Closing Date: 12/16/2022
Open Until Filled: No
Evaluation of Applications Begins: 12/16/2022
Proposed Date of Hire: 08/21/2023

Suggested Salary Range: Salary is competitive and commensurate with qualifications and experience.

Minimum Qualifications: Terminal degree French and Francophone Studies or related discipline, Native/near-native fluency in French and English, Evidence of an active record in research, scholarly or creative activities in Francophone Studies, Evidence of willingness to teach all levels French language, literature, and culture, Evidence of excellence in teaching, Commitment to service

Areas of Interest (No Minimum Level Required)

Commitment to mentoring and advising

Commitment to support graduate program and/or honors program in French

Willingness to work on student recruitment and retention

Willingness to develop courses in Francophone Studies

License/Certification Required: N/A


Special Instructions to Applicants

For a complete application, please apply and submit all below-required documents electronically through Appalachian State University's job board:

Cover letter

Curriculum vitae

Statement of teaching philosophy 

Diversity statement, describing plans to promote diversity issues and inclusive excellence in teaching, service, and/or outreach 

Teaching Evaluations/Peer Reviews

Research Sample 

Names and full contact information for three professional references

Unofficial undergraduate and graduate-level transcripts

Background Check Statement

Any offer of employment to a successful candidate will be conditioned upon the University's receipt of a satisfactory criminal background report.

Eligibility for Employment

Proper documentation of identity and eligibility for employment will be required before the hiring process can be completed.

Search Chair Name
Dr. Beverly Moser

Search Chair Email
moserba@appstate.edu

Quick Link
https://appstate.peopleadmin.com/postings/37174

Posting Number
FA00289P

 

Please note this position is based on enrollment and subject to available funding.

Individuals with disabilities may request accommodations in the application process by contacting Maranda Maxey, ADA/504 Coordinator, at 828-262-3056 or maxeymr@appstate.edu.

Essential Duties and Responsibilities

Teach undergraduate language and literature courses at all levels as needed

Teach regular undergraduate and graduate courses in Francophone literature and culture

Maintain an active research agenda

Provide department and university serviceType of Position: Full Time Position

Appointment Type: 1.0

Number Of Months Per Year: 9

Physical Demands of Position

Typical demands of classroom and educational environments.
 


The Department of Languages, Literatures, and Cultures is home to a diverse faculty. The department offers a variety of courses in language, culture, literature, and linguistics; these courses support General Education as well as the department's programs, which include Bachelor's degrees in East Asian Languages and Cultures, French and Francophone Studies, German, Spanish and Hispanic Studies, and initial licensure programs for K-12 French and Spanish teachers. The department also offers minors in Arabic, Chinese, French, German, Japanese, Russian, Spanish, and TESL/Applied Linguistics, two years of instruction in Latin and Portuguese, and graduate programs in French and Spanish K-12 and College Teaching.

The department collaborates with the Honors College, the International Business program, the Reich College of Education, and the interdisciplinary Global Studies program within the College of Arts and Sciences. The department also works closely with Appalachian's Office of International Education and Development, offering short-term faculty-led programs abroad and a large number of semester- and year-long exchange programs.We at Appalachian State University are committed to diversity, equity, and inclusive excellence both locally and globally.

We understand that the successful implementation of diversity, equity, and inclusive excellence is the responsibility of the entire university community, including alumni and official university governing bodies. A diverse campus community supports an influx of broad and distinct ideas that increase learning opportunities and strengthen the impact of our community as we work collectively to achieve a just experience for all.

We actively encourage, support, and promote a global mindset and an equitable environment where all will know that they belong and are safe to express their culture, identity, values, ideas, opinions, and creativity. We are committed to creating a culture of equity opportunity for all, one that has an expectation of fairness, justice, and equity-minded practice at all levels of the university community.

Appalachian State University is an Affirmative Action/Equal Opportunity Employer. The University does not discriminate in access to its educational programs and activities, or with respect to hiring or the terms and conditions of employment, on the basis of race, color, national origin, religion, sex, gender identity and expression, political affiliation, age, disability, veteran status, genetic information or sexual orientation.

Important Contacts:

Director of Human Resources/EEO Officer
Office of Human Resources
330 University Hall Dr.
Boone, NC 28608
(828) 262-3187

Office of Title IX Compliance
123 I.G. Greer Hall
Boone, NC 28608
(828) 262-2144

ADA/504 Coordinator & Office of Disability Resources Director
Office of Disability Resources
224 Joyce Lawrence Lane/Suite 112 Anne Belk Hall
Boone, NC 28608
(828) 262-3056

19 October 2022 - 4:00pm

The University of Cambridge invites applications for the Drapers Professorship of French (closing date 14 November 2022). This post will fall vacant on 30 September 2023 upon the retirement of Professor Michael Moriarty FBA, the current occupant. The Drapers Chair is one of the flagship established chairs of the university’s School of Arts and Humanities and one of the pre-eminent chairs in French in the UK. The Faculty of Modern and Medieval Languages and Linguistics seeks a world-class academic with t​he ability to engage in ground-breaking research and to inspire the next generation of students and colleagues.
 
https://www.timeshighereducation.com/unijobs/listing/311225/drapers-professorship-of-french-/

14 October 2022 - 2:41pm

The Department of Global Languages and Cultures at Rollins College, a private liberal arts college in central Florida, invites applications for a tenure-track position to teach French courses at all levels and other topic courses, beginning Fall 2023. The position is open to a generalist, preferably those with knowledge of transatlantic studies and/or Francophone African studies.

The position also involves a significant educational leadership role that includes, among other things, academic planning, curriculum and program development, and innovation. Other responsibilities may include: student advising, recruitment and placement, course coordination, and service on administrative committees.

The successful candidate will have a strong commitment to teaching and curriculum development, and show promise of pedagogical innovation and educational leadership. They will be expected to participate in departmental events and initiatives, to maintain an excellent record of teaching and service. The successful candidate must also be able to contribute to a diverse and inclusive learning and working environment at Rollins College. We view differences (e.g., nationality, race, gender, age, sexual orientation, socioeconomic class, physical ability, perspectives) as rich opportunities for understanding, learning, and growth.

The successful candidate should:

Ph.D degree in French, Applied linguistics, Linguistics, Second Language acquisition, at the time of the appointment.

Commitment to undergraduate teaching excellence and to our liberal arts mission.

Native or near-native fluency in French and English.

Demonstrated commitment to teaching excellence in the liberal arts.

Ability to contribute to, help foster, and sustain a diverse and inclusive. learning and working environment at Rollins.

The teaching load is 3/3.

Founded in 1885, Rollins is Florida's oldest recognized college. Rollins is an independent, comprehensive, residential liberal arts college. The campus, noted for its lakefront beauty and for its unique location, is set in the residential community of Winter Park, just 15 minutes from one of the nation's most dynamic urban centers, Orlando. For the last 10 years, U.S. News & World Report ranked Rollins No. 1 or No. 2 among southern regional universities. Rollins is one of only 36 Ashoka U Changemaker Campuses in the world. For additional information, please visit the College website at www.rollins.edu.

Minimum Qualifications and Education:

Ph.D degree in French, Applied linguistics, Linguistics, Second Language acquisition, at the time of the appointment.

Commitment to undergraduate teaching excellence and to our liberal arts mission.

Native or near-native fluency in French and English.

Demonstrated commitment to teaching excellence in the liberal arts.

Ability to contribute to, help foster, and sustain a diverse and inclusive. learning and working environment at Rollins.

Instructions to Applicants:

Interested applicants must apply online via the College's employment website and upload the following materials as follows:

Letter of Application

Curriculum Vitae

Teaching Statement

Provide three reference names and email addresses on application

**Preference will be given to candidates who apply by November 21st, 2022. Position is open until filled.**

Inquiries can be directed to:
Sana Alaya Seghair
French Coordinator, Global Languages and Cultures Department
sseghair@rollins.edu

To apply, visit https://jobs.rollins.edu/en-us/job/493378/assistant-professor-frenchjeid-5d2ca73eaceeb54a93f87004 6b0674ce

14 October 2022 - 2:38pm

The Department of Modern and Classical Languages at Western Washington University is inviting applications for a tenure-track position at the rank of Assistant Professor beginning September 2023. We seek a generalist in French with a specialization in pre-19th century French literature to teach a broad spectrum of French language and content courses in the undergraduate curriculum.

Responsibilities include: Standard quarter-system teaching assignment (2-2-2); exemplary teaching; active program of scholarly activity; service to the French section and to the Department through a range of activities. The successful candidate will be expected to fulfill teaching and mentoring responsibilities in ways that provide equitable and inclusive learning environments for all students. 

Required Qualifications:

PhD at time of application or ABD at time of application with a specialization in French literature in any period from the Middle Ages up to and including the 18th century. If ABD, all degree requirements must be completed by June 15, 2024.

Ability to teach French language at all levels of the curriculum (including grammar and composition) as well as content courses in literature and culture

Native or near-native French and English proficiency

Demonstrated excellence in teaching

Demonstrated commitment to excellence in scholarship and a dynamic research agenda

Ability to work effectively with diverse students and colleagues, including a demonstrated ability and commitment to cultivate learning environments that are equitable and inclusive of students with diverse social identities and backgrounds

Application Instructions: Application materials must be submitted via WWU’s electronic application system (PageUp) at https://hr.wwu.edu/careers-faculty. Candidates must upload (1) a letter of application that describes their teaching philosophy and research plans and that addresses the required qualifications; (2) a curriculum vitae; (3) graduate school transcripts; (4) a sampling of teaching evaluations; and (5) a separate statement that addresses the ability to work effectively with diverse students and colleagues, and a commitment to fulfill teaching and mentoring responsibilities in ways that provide equitable and inclusive learning environments for all students (max. length one page). As part of the online application process, candidates will be asked to provide contact information for three references. Three recommendation letters are required, and these will be automatically requested, upon submission of the application, from the references provided.

Closing Date Notes: Position closes on November 1; applications must be received by this date. Screening interviews are anticipated to take place via Zoom in early December. Finalist interviews are anticipated to be conducted in January 2023.

Western Washington University (WWU) is an equal opportunity and affirmative action employer committed to assembling a diverse, broadly trained faculty and staff. Women, minorities, people with disabilities and veterans are strongly encouraged to apply.

14 October 2022 - 2:34pm

Job Number: 519118

Position: Assistant Professor of French & Francophone Studies

Effective Date: August 17, 2023 (Fall Semester)

Salary Range: Commensurate with qualifications and experience

Application Deadline: Review of applications to begin November 1, 2022. Position opened until filled (or recruitment canceled).                                     

College of Liberal Arts

Department of Romance, German, Russian Languages and Literatures

Required Qualifications:       

Ph.D. in French and Francophone Studies, with specialization in any area of Medieval, Renaissance, 17th and/or 18th century French Studies. Degree at time of application or official notification of completion of the doctoral degree by August 1, 2023.

Ability to teach at undergraduate and graduate levels in French

Demonstrated potential or evidence of effective teaching at the college level

Demonstrated potential or evidence of successful research and publication

Commitment to and/or expertise in educating an ethnically, culturally, academically, and economically diverse student population through inclusive teaching practices

Demonstrated commitment to working successfully with a diverse student population          

Preferred Qualifications:                  

Evidence of academic training in one or more of the following specializations: transnational studies; intersectional approaches to race, gender and/or ethnicity; ecocriticism and environmental studies; literature and politics; material culture; cultural studies, migration studies; performance studies; Atlantic studies; digital humanities; or other cognate fields.

Evidence of ability to effectively teach one or more current University course offerings in French language, literature and culture at the undergraduate level (e.g., survey courses, GE courses) and graduate seminars in research methods, on a century, author or theme

Evidence of ability to develop new and creative course offerings in French and Francophone Studies that engage issues of diversity

Commitment to student recruitment and program development

Evidence of support for and/or experience related to the University’s strong commitment to the academic success of its diverse student body

Evidence of ability to engage in research leading to conference participation and peer-reviewed publication

Evidence of interest in or experience with department, college, university, or community service

We invite applications from candidates whose teaching finds dynamic ways of translating these fields of study to undergraduate students. The successful candidate will be able to teach classes at all levels in French. We seek flexible teacher-scholars willing to work across disciplines, innovate and update curricula in collaboration with faculty from other language areas in the department. The ideal candidate will mentor students and build our program through outreach and excellence in teaching. Our search prioritizes applicants who will contribute to a climate that values diversity in all its forms.

Duties:                                    

Teach and develop courses in French and Francophone Studies at the undergraduate and graduate levels. [Mode of instruction may include in-person, hybrid, online, and/or any combination thereof].

Advise and mentor students, including the supervision of Master’s students taking comprehensive exams

Engage in research leading to conference participation and peer-reviewed publications

Participate in faculty governance

Participate in service to the department, college, university, and community

CSULB seeks to recruit faculty who enthusiastically support the University’s strong commitment to the academic success of all of our students, including students of color, students with disabilities, students who are first generation to college, veterans, students with diverse socio-economic backgrounds, and students of diverse sexual orientations and gender expressions. CSULB seeks to recruit and retain a diverse workforce as a reflection of our commitment to serve the People of California, to maintain the excellence of the University, and to offer our students a rich variety of expertise, perspectives, and ways of knowing and learning.

Information on excellent benefits package available to CSULB faculty is located here: https://www2.calstate.edu/csu-system/careers/benefits/Documents/employee-benefits-summary.pdf

How to Apply - Required Documentation:                          

An Equity and Diversity Statement about your teaching or other experiences, successes, and challenges in working with a diverse student population (maximum two pages, single-spaced). For further information and guidelines, please visit: http://www.csulb.edu/EquityDiversityStatement

Letter of application addressing the required and preferred qualifications

CV

Three references (to be contacted for confidential letters of recommendation finalist stage)

Writing sample related to the candidate’s area of research (in French or English)

Evidence of effective teaching, if applicable (i.e. student evaluations)

Finalists should be prepared to submit an official transcript (e-transcript preferred, if available)

How to Apply: Click Apply Now icon to complete the CSULB online application

Members News Briefs

Visiting Fellowship at Warburg Institute for Céline Bohnert
5 June 2020 - 11:12am

Nous sommes heureux de partager avec les collègues la nouvelle de la nomination de Céline Bohnert comme Visiting Fellow au Warburg Institute (School of Advanced Studies, University of London) de janvier 2020 à janvier 2022 pour son projet d'édition numérique des Mythologiae Libri decem de Natale Conti hébergé sur la plate-forme EMAN : http://eman-archives.org/Mythologia/

Félicitations à Céline !

triste nouvelle : décès de Jacques Le Brun
21 April 2020 - 11:12am

Nous avons la tristesse d'annoncer le décès de Jacques Le Brun le 6 avril 2020 à Paris, emporté par le COVID-19.

Grand spécialiste de littérature spirituelle de la première modernité, Le Brun fut directeur d'études honoraire à l’École pratique des hautes études dans la section des sciences religieuses, et membre de de l’École de psychanalyse Sigmund Freud.

Son œuvre a porté sur la littérature spirituelle du XVIIe siècle (Bossuet, Fénelon, Mme Guyon, Angelus Silesius) et les objets qu’elle donne à penser (le pur amour, la déchéance volontaire, le dévouement, le rien).

 

Katherine Dauge-Roth's book, Signing the Body
13 January 2020 - 5:56pm

Please join me in congratulating Katherine Dauge-Roth, whose book

Signing the Body: Marks on Skin in Early Modern France 

has just been published with Routledge. Félicitations !

Please find further details on the press website, especially if you would considering placing an order for your libraries. The description for the book is copied below:

The first major scholarly investigation into the rich history of the marked body in the early modern period, this interdisciplinary study examines multiple forms, uses, and meanings of corporeal inscription and impression in France and the French Atlantic from the late sixteenth through early eighteenth centuries. Placing into dialogue a broad range of textual and visual sources drawn from areas as diverse as demonology, jurisprudence, mysticism, medicine, pilgrimage, commerce, travel, and colonial conquest that have formerly been examined largely in isolation, Katherine Dauge-Roth demonstrates that emerging theories and practices of signing the body must be understood in relationship to each other and to the development of other material marking practices that rose to prominence in the early modern period. While each chapter brings to light the particular histories and meanings of a distinct set of cutaneous marks—devil’s marks on witches, demon’s marks upon the possessed, devotional wounds, Amerindian and Holy Land pilgrim tattoos, and criminal brands—each also reveals connections between these various types of stigmata, links that were obvious to the early modern thinkers who theorized and deployed them. Moreover, the five chapters bring to the fore ways in which corporeal marking of all kinds interacted dynamically with practices of writing on, imprinting, and engraving paper, parchment, fabric, and metal that flourished in the period, together signaling important changes taking place in early modern society. Examining the marked body as a material object rife with varied meanings and uses, Signing the Body: Marks on Skin in Early Modern France shows how the skin itself became the register of the profound cultural and social transformations that characterized this era.

Roland Racevskis named Associate Dean
8 December 2019 - 11:35am

Please join me in congratulating our colleague Roland Racevskis, who has just been named Associate Dean for the Arts and Humanities at The University of Iowa College of Arts and Sciences. Féliciations ! 

"Professor of French and Italian Roland Racevskis has been appointed as Associate Dean for the Arts and Humanities. Racevskis joined the UI faculty in 1998, and has served as chair of the Department of French and Italian; chair of the Department of German; and associate director of the Division of World Languages, Literatures, and Cultures."

https://clas.uiowa.edu/news/racevskis-sanders-tomova-appointed-associat…

Bernard Bourque (parution d'un nouveau livre)
27 October 2019 - 12:54pm

Félicitations à Bernard Bourque pour la parution de son livre

Jean Chapelain et la querelle de La Pucelle.

Veuillez trouver ci-dessous un précis et les détails bibliographiques :

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Bernard J. Bourque 

Jean Chapelain et la querelle de La Pucelle

Textes choisis et édités par Bernard J. Bourque

Biblio 17, Vol. 220 2019, 296 Seiten €[D] 68,00 ISBN 978-3-8233-8370-3 eISBN 978-3-8233-9370-2

Ce travail est la première édition critique de l’ensemble des écrits principaux qui constituent ce que nous appelons « la querelle de La Pucelle ». La valeur historique de ces textes est incontestable. Le libelle de François Payot de Lignières et celui d’Hyppolite-Jules Pilet de la Mesnardière contre le poème épique – tant attendu - de Chapelain soulignèrent l’écart entre le battage orchestré avant la publication de La Pucelle et la véritable valeur de l’œuvre. Ces écrits n’ont jamais été republiés depuis leur première parution, jusqu’à maintenant. Cela est également vrai pour la réponse de Jean de Montigny au libelle de Lignières. Les seuls exemplaires connus de la réponse de Chapelain au sieur du Rivage (La Mesnardière) et de la Lettre de M Cha- pelain à M. de La Mesnardière n’existent que sous forme de manuscrits conservés à la Bibliothèque nationale de France. Ces documents n’ont jamais été intégralement publiés jusqu’à présent. Les extraits des Satires de Nicolas Boileau-Despréaux, que nous présentons dans notre volume, sont tirés des éditions originales. La parodie Chapelain décoiffé d’Antoine Furetière est tirée des Œuvres de Nicolas Boileau-Des- préaux (1729), éditées par Bernard Picart. Notre livre a pour but de rendre ces écrits plus facilement accessibles a n que tous les lecteurs, qu’ils soient amateurs ou spécialistes de la littérature française, puissent juger de leur valeur historique et littéraire. L’édition comporte une introduction et plus de mille notes. 

New Publications

Écrire pour elles. Dramaturges et spectatrices en Europe (dir. Véronique Lochert, Florence d'Artois, Patrizia De Capitani, Lise Michel, Clotilde Thouret)
New Publications
18 January 2023 - 12:25pm

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Écrire pour elles. Dramaturges et spectatrices en Europe

sous la direction de Véronique Lochert, Florence d'Artois, Patrizia De Capitani, Lise Michel, Clotilde Thouret

Le n°42 de la revue Études Épistémè propose un dossier multilingue accessible en ligne : https://journals.openedition.org/episteme/15230

Présentation

Ce numéro propose d’interroger le rôle joué par les femmes, en tant que lectrices et surtout spectatrices du théâtre, dans le développement de la production dramatique européenne du début du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle. Le théâtre de la première modernité fait en effet une place importante à l’amour, crée des personnages féminins actifs, explore les rapports entre les sexes et ses auteurs revendiquent de plus en plus le plaisir comme finalité du théâtre et le public comme juge de leurs pièces. L’analyse de sources multiples et la prise en compte de pratiques et de situations variées permettent de confronter les pratiques réelles de spectatrices, mais aussi de mécènes et d’actrices, aux représentations plus ou moins fantasmées du public féminin et de son influence qui se construisent dans les textes. S’il demeure difficile de cerner l’influence de la réception féminine sur l’écriture dramatique, l’enquête montre l’importance des contextes économiques, politiques et culturels dans lesquels le théâtre se développe, met en valeur la participation de nombreuses femmes – autrices, actrices professionnelles ou occasionnelles, mécènes et commanditaires – à l’activité théâtrale et souligne la liberté de la fiction dramatique par rapport aux normes et aux contraintes sociales pesant en particulier sur les femmes.

Sommaire

Véronique Lochert, « Introduction : “Le théâtre est l’art de contenter la dame”, ou ce que la réception des femmes fait au théâtre »

L’expérience des spectatrices

Marzia Pieri, « Le signore della festa a veglia e a corte »

Jean-François Lattarico, « Un Livre du Courtisan au féminin : notes sur la Ginipedia de Vincenzo Nolfi, dramaturge vénitien »

Sylvaine Guyot, « La Palatine, une spectatrice paradigmatique ? De l’intérêt du théâtre : usages, goûts, expérience »

Jean Marsden, « Commanding Eyes: Female Spectators and the Restoration Theatrical Repertoire »

« Pour les dames » : quelles adresses ?

Nina Hugot, « “Si fault-il pourtant clorre le bec”. Les adresses aux spectatrices chez Théodore de Bèze (Abraham sacrifiant) et Louis des Masures (Tragédies saintes) »

Flavie Kerautret, « “Ce discours n’est pas pour votre regard, mes Dames”. Les adresses au féminin dans les prologues de Bruscambille »

Coline Piot, « Les dramaturges voilent-t-ils “pour elles” ? Les enjeux pragmatiques du comique grivois dans les comédies »

Rebecca Yearling, « Experimental plays, conventional endings: Gender normativity and the female spectator of Shirley’s The Doubtful Heir »

Genre et genres

Sandra Clerc, « Une scène pour tous les genres : le théâtre de Luigi Groto »

Françoise Decroisette, « Une tragédie “au féminin” est-elle possible ? La réponse de Valeria Miani Negri dans Celinda (1611) »

Marcella Trambaioli, « Algunas calas en la comedia de ambientación urbana de Lope de Vega y su relación con el noble público femenino »

Line Cottegnies, « La pastorale dramatique est-elle un genre “féminin” en Angleterre au XVIIe siècle ? Le cas de The Shepherds’ Paradise (1633) de Walter Montagu »

Claude Bourqui, « Corneille, 1663 : une Sophonisbe “pour les dames” »

Regards, affects, échanges

Christine Sukic, «  “Take Here This Prospective”: Specular Reflections of the Female Spectators in Samuel Daniel’s Vision of the Twelve Goddesses (1604) »

Cécile Berger, « La comédienne dell’arte et son public au XVIIe siècle : un modèle dramaturgique et sa réception »

Milagros Torres, « El clamor de la cazuela: connivencia y creación lopesca »

Marie-Françoise Piéjus, « La ville, la salle, la scène : les Siennoises et le théâtre »

Yan Brailowsky, « “Fright the ladies out of their wits”: Gendered passion and the English stage »

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Nicole Jacques-Lefèvre, Démonologie littéraire et autres sorcelleries. Rationalité et imagination (1436-1862)
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1 October 2022 - 12:40am

Nicole Jacques-Lefèvre, Démonologie littéraire et autres sorcelleries. Rationalité et imagination (1436-1862), Paris, Hermann, 2022.

Du Formicarius de Nider à La Sorcière de Michelet, des textes écrits par des juristes, philosophes, théologiens ou médecins élaborent, en relation avec les savoirs et croyances de leur époque, la définition et la représentation de la sorcellerie démoniaque. Cette figure évolue entre la fin du XVe et le XVIIe siècle, se précise tandis que se développe la répression, et participe aux débats idéologiques, à la mise en place des différents systèmes de pouvoirs, politiques, juridiques ou scientifiques. Elle reste pour les Lumières et le Romantisme un domaine d’interrogation, trouve un relai chez les aliénistes de l’école de Charcot, et continue à jouer un rôle dans notre imaginaire. De ces textes émergent la figure singulière et mythique de la sorcière, et celle d’un complot destiné à assurer le triomphe du pouvoir diabolique sur le monde. S’y développent aussi des figures multiples, fantasmagoriques – sabbats, loups-garous, feux nocturnes, etc. –, toute une dramaturgie qui pourra inspirer les metteurs en scène du théâtre ou de l’opéra. Cette étude tente d’en cerner les différentes modalités d’écriture, dans une approche qui prend en compte la pluralité de ses composantes, sans masquer les interrogations auxquelles ces textes donnent lieu.

EAN : 9791037019653
464 pages
Prix : 42 EUR

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

 

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Carlo Ginzburg, Néanmoins. Machiavel, Pascal (trad. M. Rueff)
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1 October 2022 - 12:37am

Carlo Ginzburg, Néanmoins. Machiavel, Pascal (trad. M. Rueff), Lagrasse, Verdier, 2022.

Le poids d’un mot, étudié, soupesé, traqué comme une source, en dit plus sur le destin de la politique moderne que bien des généralités censées se dégager des évolutions.

Ainsi l’historien Carlo Ginzburg aborde-t-il ici la modernité politique – le découplage supposé du politique et du théologique –, en lisant de façon rapprochée, en philologue, Machiavel et Pascal.

L’ouvrage nous livre une série d’éclairages nouveaux sur une manière de penser la règle et l’exception, à l’épreuve des faits.

Au moment où sont développées des histoires mondiales, des histoires  décentrées, qui nous permettent de penser le monde globalisé, Ginzburg insiste sur l’attention nécessaire et féconde qu’il convient d’accorder aux  singularités, à travers l’examen précis des cas et l’étude philologique des textes.

À l’heure où l’on déplore que les intellectuels n’orientent plus la vie politique (en supposant confusément qu’ils le firent par le passé), à l’heure où semble s’imposer une vision « machiavélienne » selon laquelle les plus forts dictent le  droit au nom d’un réalisme implacable, la leçon de Carlo Ginzburg est précieuse.

Penser, ce n’est pas reformuler les réponses de l’opinion, c’est changer de questionnement.

EAN : 9782378560799
288 pages
Prix : 22 EUR

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

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M. Martin, G. Weiss, Le Roi-Soleil à la mer
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1 October 2022 - 12:34am

M. Martin, G. Weiss, Le Roi-Soleil à la mer. Art maritime et galériens dans la France de Louis XIV, Aubervilliers, éditions EHESS, 2022.

Ce livre inédit en français, richement illustré, le premier consacré à l’art maritime et à l’esclavage des galères dans la France du début de l’époque moderne, montre comment les propagandistes royaux ont utilisé les images et le travail des musulmans réduits en esclavage pour glorifier Louis XIV.

L’art maritime méditerranéen et le travail forcé dont il dépendait étaient au cœur de la politique et de la propagande du roi de France Louis XIV, qui régna de 1643 jusqu’à sa mort en 1715. Pourtant, la plupart des études sur l’art français de cette période se concentrent sur Paris et Versailles, négligeant la présence ou la représentation des galériens sur les côtes du royaume.

Grâce à une abondante sélection d’images surprenantes, dont beaucoup n’ont jamais été publiées, Le Roi-Soleil à la mer met l’accent sur le rôle des esclaves turcs – des rameurs capturés ou achetés en terre d’islam – dans la construction et la décoration des navires et autres objets d’art qui circulaient sur terre et sur mer pour glorifier la Couronne.

Ainsi, en examinant un large éventail de productions artistiques – dessins de navires, sculptures d’artillerie, médailles, peintures et gravures –, Meredith Martin et Gillian Weiss nous invitent à reconsidérer l’image dominante de l’art et du pouvoir dans la France du début des Temps modernes.

EAN : 9782713229503
406 page
Prix : 30€

Plus d'informations ici.

 

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M. Craciunescu, L'inverti, l'hérétique et le pauvre diable. La Renaissance revisitée à travers ses marges
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1 October 2022 - 12:31am

M. Craciunescu, L'inverti, l'hérétique et le pauvre diable. La Renaissance revisitée à travers ses marges, Paris, Hermann, coll. "Les collections de la République des Lettres", 2022

Depuis les années 1980, le XVIe siècle occupe une place privilégiée dans les romans historiques. La plupart de ces ouvrages mettent en scène des personnages référentiels peu connus de la Renaissance, qui se caractérisent par leur marginalité. La figure de l’article «  inverti  », du lettré hérétique et du pauvre diable occupent ainsi une place privilégiée au sein de ce corpus, ce qui n’est pas sans rappeler l’intérêt accru que les seiziémistes ont eux-mêmes porté à des individus marginaux pendant la même période.

EAN : 9791037021137
312 pages
Prix : 45€

Plus d'informations ici.

 

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Scholarships Available

XVIIe siècle - Aide au financement d'événements scientifiques
17 January 2022 - 6:26am

La Société d’Etude du XVIIe siècle accorde régulièrement un soutien à des événements scientifiques centrés sur le XVIIe siècle (toutes disciplines confondues).

Les candidats à cette aide devront fournir un argumentaire détaillé du colloque ou de la journée prévue, un programme prévisionnel et un budget de l'événement.

La somme allouée ne pourra pas excéder 500 € (800 € pour les événements organisés par de jeunes chercheurs non statutaires).

Les demandes sont à adresser au président de la Société, Jean-Robert Armogathe (armogathe@gmail.com) et à la secrétaire générale, Lise Michel (lise.michel@unil.ch). Elles seront examinées par le Conseil d'Administration.

Prochain délai : 1er février 2022.

Délai suivant : 15 juin 2022.

http://www.17esiecle.fr/soutien-a-des-evenements-scientifiques/

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Aide au financement de colloques et journées sur le XVIIe siècle
6 January 2021 - 12:24pm

Aide au financement de colloques et journées sur le XVIIe siècle

 

La Société d’Etude du XVIIsiècle accorde régulièrement un soutien à des événements scientifiques centrés sur le XVIIe siècle (toutes disciplines confondues).

Les candidats à cette aide devront fournir un argumentaire détaillé du colloque ou de la journée prévue et un programme prévisionnel.

La somme allouée ne pourra pas excéder 500 € (800 € pour les événements organisés par de jeunes chercheurs non statutaires).

Les demandes sont à adresser au président de la Société, Jean-Robert Armogathe (armogathe@gmail.com) et à la secrétaire générale, Lise Michel (lise.michel@unil.ch). Elles seront examinées par le Conseil d'Administration.

Prochain délai : 27 février 2021.

Délai suivant : 5 juin 2021.

 

The Thomas Jefferson Fund
15 December 2020 - 3:04am

The 2021 Call for Proposals is now open !

Created by the Embassy of France in the United States and the FACE foundation, the Thomas Jefferson Fund aims to encourage and support cooperation among the most promising young French and American researchers, and foster forward-looking collaborative research that addresses the most pressing global challenges.
The selected Franco-American projects will receive up to $ 20,000 over a period of 2 years.
Applications are accepted in the three following fields:
 
Humanities and Social Sciences (HSS)
Science, Technology, Engineering and Mathematics (STEM)
Science for Society (interdisciplinary STEM-HSS projects)
 
The most innovative projects involving significant transatlantic mobility, collaborative research activities, the organization of joint workshops or conferences, the publication of joint articles, and the participation of younger researchers (PhDs) will receive the highest priority.
The grant will cover travel expenses between France and the US, accommodation costs and a part of the organizational costs of joint conferences, and of publication costs.
Partner researchers are encouraged to obtain « in kind » and/or « in cash » co-funding from their institutions or from other sources of funding to cover all other types of expenses necessary to the successful implementation of the joint research project.
Proposals must be jointly submitted by one American researcher and one French researcher at the beginning of their career with mid- to long- term positions at a research or higher education institution in the United States or in France (post-doctorate level, assistant or associate professor, maître de conférences or chargé de recherche).

Deadline for the submission of the project proposals: February 24th 2021
Estimated announcement of the selected projects: June 2021
Estimated launch of the selected projects: Summer 2021

Interested parties are invited to apply here:
http://face-foundation.org/thomas-jefferson-fund/
For more information, please contact the Thomas Jefferson Fund team: thomasjeffersonfund@frenchculture.org

Society for the Study of Early Modern Women and Gender Awards Nomination
1 June 2020 - 12:43am

The Society for the Study of Early Modern Women and Gender is now accepting nominations for awards for scholarly work on women and gender in the early modern period (ca. 1450-1750) published/completed between January 1, 2019 and June 30, 2020. The deadline for all nominations is June 30th, 2020. The deadline includes receipt of all relevant information as well as all materials. Awards will be announced in the fall of 2020.

PLEASE NOTE the special instructions this year for all book categories, below.

ALSO: we know that many conferences were cancelled this spring because of COVID-19, which means that many graduate students may not have been able to present conference papers as planned.  We ask, therefore, that you please make a special effort to encourage graduate students to apply for the Conference Presentation Award for relevant conference papers they presented going back to January 1, 2019.

Awards Categories:

Book Award (scholarly monographs)

Essay or Article Award

Editions Awards (critical editions of primary sources)

For this category, we are seeking nominations for both teaching and scholarly editions. We have three categories for which we may award prizes in a given year. These include: the Josephine Roberts Award for a Scholarly Edition; an award for a teaching edition; and an award for a scholarly edition in translation. Please note: we do not always award prizes for all three of these categories. We ask that all editions nominations be made simply to the umbrella category of “Editions Awards.”

Graduate Student Conference Presentation Award

Collaborative Project Award (Edited Collections of Essays, etc.)

Digital Scholarship, New Media, & Art Award (Web-based projects, exhibitions, concerts, productions of plays, etc.  Note: Since such projects often do not have a single date of publication, nominations are accepted for projects operating in 2019 or the first half of 2020.)

Please see our website for full nomination details: http://ssemwg.org/awards/.  Also: please note that for book awards this year, we need three e-book copies of the text OR equivalent PDF copies in addition to the three hard copies (if available) for each work.  If hard copies are not available by June 30 due to restrictions stemming from the COVID-19 crisis, we will still consider submissions as long as we have the three electronic copies in hand.

Please send inquiries to the Awards Committee Chair, Michelle Dowd, at  mmdowd1@ua.edu

The Forum Essay Prize 2020 – Representations and Literatures of Homelessness
14 January 2020 - 3:44pm

Forum for Modern Language Studies (FMLS) invites submissions on the subject of:  

Representations and Literatures of Homelessness

The closing date for entries is Friday 1st May 2020

[Submissions should address the topic through relevant aspects of the literature, culture or language of any of the subject areas covered by the journal: Arabic, English, French, German, Italian, Portuguese, Spanish and Russian. Please note that material of a predominantly social science or sociological nature falls outside the scope of the journal.]

In inviting submissions to the broad topic of Representations and Literatures of Homelessness, particular consideration may be given to the following:

Nomads and traveller peoples through the ages;

Refugees and asylum seekers;

Homeless genres, genres in inter-zones;

Representations of no (wo)man’s land.

The competition is open to all researchers, whether established or early career. Previous competitions have been won by scholars in both categories. The winner will receive:  1. Publication of the winning essay in the next appropriate issue of Forum for Modern Language Studies  2. A prize of £500 

A panel of judges will read all entries, which will be assessed anonymously. At the judges’ discretion, a runner-up prize of £200 may be awarded. The Editors may commission for publication in Forum for Modern Language Studies any entries that are highly commended by the judges.

Entry requirements and Submission details for Forum Prize 2020:

The closing date for entries is Friday 1 May 2020.

Entries must be written in English, be between 6,000 and 10,000 words in length (including notes), should conform to MHRA style, and must be accompanied by an abstract (approx. 150 words) summarising the principal arguments and making clear the relevance of the article to the competition topic.

Articles should be submitted online at https://mc.manuscriptcentral.com/fmls, be flagged as Forum Prize entries, and follow the journal’s instructions to authors.