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Call for Papers / Contributions

Appel à contributions : Molière hors de l'hexagone
14 September 2020 - 3:07pm

Appel à contributions pour un ouvrage collectif.

L’œuvre de Molière, de portée universelle, représente la culture française dans le monde grâce aux tournées et aux traductions qui la rendent accessible aux artistes étrangers, mais aussi par les mises en scène qui en sont présentées ou réalisées hors de l’hexagone.

De même que les textes de Shakespeare ont assez vite pris le statut de patrimoine international, le répertoire de Molière représente un socle culturel essentiel, un « lieu de mémoire » pour les Français, mais aussi, paradoxalement, pour les étrangers. Les metteurs en scène qui s’en saisissent tiennent soit un discours hypostasié selon lequel ce théâtre porte en lui des valeurs d’humanité universellement reconnues qui lui permettent de supporter bien des interprétations, soit un discours transcendant qui l’érige en modèle, même fantasmé. Enfin certains développent également bien souvent un discours patrimonial selon lequel il leur incomberait de faire vivre ce « lieu de mémoire » que représente Molière. Grâce aux tournées françaises, au travail de certains metteurs en scène français avec des acteurs étrangers ou encore parce que des hommes de théâtre partout dans le monde choisissent de se confronter à ses textes et de leur faire passer la rampe dans leur pays et dans leur langue, Molière semble garde une place de choix à l’échelle du monde. 

Premier axe : les artistes français à l’étranger.

Depuis la création des « Comédiens de l’Empereur » par Napoléon Ier, les représentations du répertoire classique à l’étranger ont souvent été utilisées comme fer de lance de la culture française. Toutefois, ce n’est qu’à partir de la Première Guerre mondiale que les initiatives des acteurs (ceux notamment de la Comédie-Française) se trouvent relayées par les pouvoirs publics. Soutenues financièrement par le ministère des Affaires étrangères, mais aussi le ministère de l’Instruction publique, un nombre croissant de pays européens sont investis dans des tournées. Dès 1920, Émile Fabre, Administrateur général de la Comédie-Française de 1915 à 1936, fait des Comédiens français des ambassadeurs dans les pays voisins de la France, de la  Belgique à l’Autriche en passant par la Grande-Bretagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Scandinavie, la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie...

Dans le même mouvement, Louis Jouvet, le TNP de Jean Vilar, la compagnie Renaud-Barrault, puis le Théâtre de la Cité de Villeurbanne, aidés par les puissances publiques, se rendent aussi bien au Japon qu’en Amérique latine ou en Union soviétique pour tenir ce rôle de représentants de la culture française à l’étranger dans laquelle les œuvres de Molière occupent une part de premier plan. 

Depuis quelques décennies, cette diffusion s’est beaucoup diversifiée. Certains metteurs en scène français créent des spectacles avec des artistes étrangers dans leur pays d’origine et dans leur langue. Par exemple Antoine Vitez a présenté Tartuffe à Moscou en 1977, en russe avec des acteurs du pays ; Jean-Marie Villégier a mis en scène à Lisbonne en 1986 (douze ans après la Révolution des Œillets) un Dom Juan portugais avec la troupe nationale du Portugal, soit une pièce de Molière interdite sous le régime de Salazar. Éric Vigner a créé en 2004 à Séoul un Bourgeois gentilhomme avec la participation de la troupe du Théâtre national de Séoul. Au-delà de leur contribution à la diffusion de la culture française, ce détour par l’étranger permet aux metteurs en scène de renouveler leur regard sur les œuvres de Molière.

Deuxième axe : les traductions et les adaptations comme leviers pour la diffusion internationale de Molière.

La diffusion de l’œuvre de Molière sur les scènes internationales a aussi été rendue possible grâce à la réalisation de traductions et d’adaptations, parfois dès le XVIIIe siècle, comme en Hongrie, parfois plus tardivement, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, comme au Japon, au Liban et en Égypte ou plus tard encore pour d’autres pays de langue arabe — en fonction de leur situation géopolitique et de leur lien à la culture française. 

On ne trouve les premières traductions en japonais qu’après la Révolution Meiji en 1868. Elles sont notamment l’œuvre du romancier Kôyô Ozaki. Elles se multiplient progressivement (on en compte onze différentes entre 1892 et 1903) et sont assez rapidement portées à la scène. L’Avare, à peine traduit, est présenté par des troupes du kabuki comme Ichimura. Des éditions complètes deviennent accessibles. Ces adaptations japonisées contribuent à un mouvement de diffusion à grande échelle. En 1934, celle de M. Kyôshô Yoshié comportait même les farces de Molière. Remarquable, elle fut aussitôt investie par des acteurs comme Sadao Maruyama qui se ressaisirent du Tartuffe, de Dom Juan, de L’Avare, mais aussi de Sganarelle ou le cocu imaginaire. Après la Seconde Guerre mondiale, de nouvelles traductions, liées aux réformes de la langue japonaise, sont publiées par le Professeur Tatsuno, de l’Université de Tokyo. Entre 1948 et 1957, le Haïyuza, une troupe de Tokyo, met en scène Les Femmes savantes, L’École des femmes, Le Bourgeois gentilhomme, Le Tartuffe avec un très grand succès.

Quant au Moyen-Orient, les traductions et adaptations des œuvres de Molière jouèrent un rôle crucial dans l’émergence du théâtre moderne dans le monde arabe dont la première pièce, Al Bakhil, créée par le libanais Marun al Naqash en 1847 à Beyrouth, fut une adaptation de l’Avare de Molière. Quelques années plus tard, en 1890, l’Égyptien Othman Galal, publia un ouvrage rassemblant les premières adaptations en arabe de Molière qu’il intitula Quatre pièces du meilleur théâtre (qui comprenait Tartuffe, les Femmes savantes, l’École des femmes et L’École des maris). Grâce à ces adaptations précoces, Molière devient, du Machrek au Maghreb, l’auteur le plus joué.

Troisième axe : les mises en scène de Molière hors de l’hexagone.

Pour prendre la mesure de l’importance du répertoire de Molière sur la scène internationale, appréhender les choix d’orientations scéniques et sentir comment telle ou telle mise en scène s’inscrit dans une société bien précise, comment sa réception est fonction du contexte social, politique et culturel de sa production, nous pouvons tenter de rassembler ensemble également un large corpus qui nous permettra sans doute d’apprécier combien ce répertoire est, à l’étranger comme en France, un lieu d’expérimentations.

Si les pièces de Molière ont fait l’objet d’une intense activité d’adaptation et de traduction dans le monde, elles ont aussi bénéficié d’une multitude de mises en scène via lesquelles des dramaturges ont tantôt essayé de proposer une nouvelle relecture de l’œuvre en l’ancrant dans leur propre culture, tantôt ils s’en sont servis pour critiquer ou dénoncer les travers de leurs sociétés et tantôt, dans un élan d’expérimentation, ils ont proposé de nouvelles formes dramaturgiques qui peuvent s’avérer quelquefois inhabituelles voire provocantes. Ce fut le cas du Hongrois Laszlo Marton qui a fait couler beaucoup d’encre (ou fait grincer), quand en 1976 il a joué L’École des femmes au Théâtre national de Finlande à Helsinski et à Budapest, en faisant de la demeure où est enfermée Agnès une forteresse noire et sinistre que le scénographe Miklos Feher a encerclée d’une large et haute grille aux piquets menaçants. Mais bien des noms à l’international sont à prendre en compte, de Serge Denoncourt à Peter Stein en passant par Jorge Mario Escobar.

*

Vos contributions nous aideront à dessiner un panorama, le plus significatif possible, des tournées à l’international de Molière, des traductions et des adaptations de son œuvre, de leurs modalités, de leurs enjeux, comme des grandes tendances de ce pan de l’histoire de la mise en scène.

D’ores et déjà, les premières directions exposées ici montrent combien le répertoire de Molière (limité, il est vrai souvent à un petit nombre de pièces récurrentes idéologiquement chargées comme Le Tartuffe, L’École des femmes ou Le Misanthrope) a servi et sert encore de terrain d’expérimentations à l’étranger pour les déconstructions les plus radicales de la scène contemporaine. À la croisée des cultures, Molière autorise toutes les audaces (pour la traduction de ses textes, comme pour leur mise en scène), car, comme Shakespeare, il est devenu atopique et atemporel.

 

Directeurs de publication :

Omar Fertat (Université Bordeaux-Montaigne) et Brigitte Prost (Université Rennes 2)

 

Comité scientifique (en cours).

 

Les propositions d’articles sont attendues d’ici au 30 octobre 2020 aux adresses suivantes :

prostbrigitte35@gmail.com

omar.fertat@u-bordeaux-montaigne.fr

 

RESPONSABLES : 

Omar Fertat, Brigitte Prost

Date de sortie de l’ouvrage novembre 2022 (choix de l’édition en cours de validation).

 

Voir les autres événements annoncés sur le site Molière 2022 :

http://moliere2022.org/

Appel à communications : Fictions impossibles / Impossible Fictions (2ème colloque la SIRFF/ISFFS)
14 September 2020 - 3:02pm

Société Internationale de Recherches sur la Fiction et la Fictionnalité /

International Society for Fiction and Fictionality Studies (SIRFF/ISFFS)

Deuxième colloque international :

Fictions impossibles / Impossible Fictions

 

Les 28-29-30 octobre 2021

Université de Chicago

 

[For the English version of this call please see https://fiction.hypotheses.org/evenement-events]

Le deuxième colloque international de la SIRFF/ISFFS se tiendra les 28-29-30 octobre 2021 à l’Université de Chicago.

Le sujet du colloque sera "Fictions impossibles". Depuis Aristote qui considérait la narration poétique comme régie par les lois de la probabilité et de la nécessité, la fiction a été longtemps associée aux concepts de la possibilité et de la plausibilité. A l’époque moderne, c’est la croissance de la rationalité et de la plausibilité qui allait de pair avec l’émergence du roman européen (Chevrolet 2008, Duprat 2009). Toujours est-il que la fiction (et plus généralement le plaisir que procure l’expérience esthétique) a été également comprise sous le rapport des jeux libres de l’imagination. Des séries de « fantasy » aux jeux vidéo inspirés par les univers de Tolkien ou Lovecraft, l’époque contemporaine voit un goût renouvelé pour les mondes fictionnels impossibles. Par ailleurs, nombreux sont les lecteurs et les spectateurs qui se vouent à traquer et enregistrer avec fanatisme les « goofs » (c’est-à-dire les incongruités, les erreurs de la continuité, les anachronismes, etc.) dans les fictions écrites ou filmiques, ce qui témoigne d’un vif intérêt à l’égard des violations de la plausibilité (Hamus-Vallée and Caïra 2020). Les anomalies dans les fictions nous fascinent ; elles peuvent en outre donner lieu à des activités herméneutiques intenses.

L’objectif du colloque consiste à apporter les perspectives historiques, comparatives et théoriques qui portent sur la question des impossibilités de et dans la fiction sous trois angles majeurs. 1) les théoriciens de la fiction soutiennent parfois que les contradictions rendent la construction du monde fictionnel impossible (Doležel 1998). Cependant, le courant de la narratologie dite « non-naturelle » a ranimé l’intérêt des narratologues pour les fictions non réalistes (Richardson 2015, Alber 2016). Une analyse des cas limites éclaircira les paradoxes et contradictions qui ont été jugés comme incompatibles avec la construction d’un univers de la fiction. 2) L’acceptation et le rejet des contradictions et des impossibilités physiques, logiques psychologiques ou autres varient selon les périodes historiques et les traditions culturelles. Nous nous proposons d’explorer ces degrés de tolérance variables et fluctuants à l’égard des impossibilités de la fiction. 3) Les fictions sont parfois considérées comme impossibles par elles-mêmes, et ce, pour des raisons politiques, religieuses ou éthiques ou à cause d’un supposé épuisement des formes et motifs fictionnels. La version la plus connue de ce débat concerne la non-représentabilité de certains sujets, notamment les atrocités historiques et le traumatisme. Nous voulons nous pencher également sur la résurgence contemporaine de la méfiance généralisée ou même de la haine de la fiction, qui se trouve soit dans les non-fictions, au nom de la « faim de réalité (reality hunger) » (Shields 2010), soit, paradoxalement, à l’intérieur de la fiction elle-même.

Dans ce cadre conceptuel, nous accueillons une gamme de perspectives aussi bien disciplinaires qu’interdisciplinaires (histoire et théorie littéraires, narratologie, philosophie, cinéma et études des média, science cognitives). Les propositions peuvent traiter toutes les périodes historiques ou traditions culturelles ; nous encourageons par ailleurs des études des œuvres de fiction dans de différents média (y compris les jeux vidéo, les bandes dessinées, le cinéma, les séries télévisées).

Sujets possibles :

Paradoxes logiques et contradictions (affirmation d’A et non-A ; paradoxes du menteur ; paradoxes temporels ; renversements de la cause et de l’effet)

Violations des lois physiques (personnes qui volent, animaux qui parlent, omnipotence, invisibilité, mélange de rêve et de réalité)

Invraisemblance, non-plausibilité dans des contextes particuliers

Actes narratifs impossibles (narrateur mort, perspectives impossibles, narration non-fiable etc.)

Violations des principes éthiques ou des convenances qui décident de ce qui peut ou ne peut pas être représenté dans la fiction ; intolérance pour un public donné.

Conventions génériques et se limites (par exemple : science-fiction et les lois physiques).

Variations culturelles et historiques par rapport à l’acceptation des impossibilités de la fiction.

Impossibilités propres aux médias.

Réactions des lecteurs / spectateurs aux impossibilités fictionnelles.

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Tou.te.s les participant.e.s au congrès doivent devenir membres de la Société internationale de recherches sur la fiction et la fictionnalité (SIRFF).

Les propositions (250 mots, en anglais ou en français) sont à envoyer à impossiblefictions2021@googlegroups.com avant le 30 novembre, 2020.

La SIRFF/ISFFS décernera un prix pour le meilleur article d’un.e chercheur.se en début de carrière (doctorant.e ou docteur-e jusqu’à 3 ans après le doctorat), qui sera présenté à la conférence. Le lauréat ou la lauréate recevra un montant de $1000 (dollars US).

Si vous souhaitez être pris.e en considération pour ce prix, veuillez soumettre le texte complet de votre communication (3 500 mots/20 000 signes maximum) à impossiblefictions2021@googlegroups.com, avant le 31 janvier 2021.

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Bibliographie

Alber, Jan (2016). Unnatural Narrative: Impossible Worlds in Fiction and Drama. Lincoln: University of Nebraska Press.

Caïra, Olivier (2011). Définir la fiction. Du roman au jeu d’échecs. Paris: Éditions de l’EHESS.

Chevrolet, Teresa (2007). L’Idée de fable. Théories de la fiction poétique à la Renaissance. Geneva: Droz.

Doležel, Lubomír (1998). Heterocosmica: Fiction and Possible Worlds. Baltimore and London: The Johns Hopkins University Press.

Duprat, Anne (2009). Vraisemblances. Poétiques et théorie de la fiction, du Cinquecento à Jean Chapelain, 1500-1670. Paris: Honoré Champion

Lavocat, Françoise (2010). “Paradoxes, fiction, mimesis, Methodos, savoirs et textes, http://methodos.revues.org/2443

———. (2016). Fait et Fiction, pour une frontière, partie III, ch. 2 “Mondes possibles impossibles,” Paris: Les éditions du Seuil, coll. “Poétique.”

Lewis, David (1978). “Truth in Fiction.” American Philosophical Quarterly, 15: 37–46.

Hamus-Vallée, Réjane and Caïra, Olivier (2020).  Le goof au cinéma. De la gaffe au faux raccord, la quête de l’anomalie filmique. Paris: l’Harmattan.

Matravers, Derek (2014). Fiction and Narrative. Oxford: Oxford University Press.

McHale, Brian (1987). Postmodernist Fiction. New York: London: Routledge.

Nolan, Daniel (2015). “Personification and Impossible Fictions.” British Journal of Aesthetics 55(1) 57–69.

Piaget, Jean (1974). Recherches sur la contradiction. Paris: PUF.

Priest, Graham (1997). “Sylvan's Box: A Short Story and Ten Morals.” Notre Dame Journal of Formal Logic 38(4) 573–582.

Richardson, Brian (2015). Unnatural Narrative, Theory, History and Practice. Columbus: Ohio State University Press.

Ryan, Marie Laure (2010) “Cosmologie du récit. Des mondes possibles aux univers parallèles.” In Françoise Lavocat (ed.), La Théorie littéraire des mondes possibles. Paris: CNRS Éditions, 53-81.

——— (1980). “Fiction, Non-Factuals, and the Principle of Minimal Departure.” Poetics 9(4) 403–422.

Shields, David (2010). Reality Hunger: A Manifesto. New York: Knopf.

https://fiction.hypotheses.org/evenement-events

Appel à communications : Cupidité, fantasme(s), convoitise. Regard critique sur la richesse et ses excès dans les littératures d’expression française en Amérique (XVIe-XXIe s.)
14 September 2020 - 2:47pm

Edmonton, 29 mai-1er juin 2021

« L’argent ne fait pas le bonheur. »[1] Cette maxime, amendée, détournée, critiquée à profusion, et que l’on retrouve sous diverses langues, époques et tournures, met en évidence, dans une perspective quelque peu moralisatrice, une incompatibilité présumée des notions de richesse et de félicité. Pourtant, si la polysémie du terme « (bonne) fortune » en est une quelconque indication, la richesse est tout de même gage d’une certaine aisance, menant bien souvent à un sentiment de satisfaction[2], toutes proportions gardées. Mais qu’en est-il des excès qui découlent de l’accumulation de richesses ? Quand est-ce que la richesse devient-elle « trop », maladive, voire obsessionnelle ? Et par quelles variables définir ce que l’on peut/doit –ou non– qualifier d’excès, de trop-plein, de démesure ?

Dans l’imaginaire collectif, la promesse de richesse –qu’elle soit matérielle, abstraite, ou symbolique ; individuelle, collective, ou institutionnelle– se serait même imposée comme le mythe fondateur sur lequel repose l’exploration des Amériques, stimulant la naissance conceptuelle d’une destinée commune basée sur la richesse et sa possible accumulation, bien souvent aux dépens d’autres peuples. De cette dynamique est également né un faisceau de pratiques, d’attitudes, et de comportements qui lui semblent parfois indissociables : cupidité, fantasme, et convoitise ont dessiné les contours de cette américanité à l’échelle du continent et se cristallisent dans le capitalisme effréné et la spéculation des marchés boursiers. Les productions littéraires d’expression française en Amérique, du XVIe au XXIe siècles, du Canada francophone aux Antilles, témoignent de ce mouvement mortifère de l’inassouvissable désir de posséder. La richesse se positionne ainsi comme un élément discursif qui articule tout un pan de la littérature : en ce sens, les figures de l’excès (avare, parvenu.e, nanti.e, vantard.e, usurier.ère, créancier.ère) peuplent les récits et donnent à (re)penser le rapport à la richesse depuis des siècles.

Cet atelier se donne pour objectif de mettre en évidence différents modes de représentation de la richesse et de ses excès dans les littératures d’expression française en Amérique (Québec, Acadie, littératures francophones minoritaires au Canada, Louisiane, Antilles) du XVIe au XXIe siècles. Il sera l’occasion d’observer certaines spécificités régionales ainsi que de potentielles convergences dans les multiples littératures d’expression française en Amérique. Il permettra également de constater l’inscription de cette thématique dans la tradition littéraire mais aussi d’évaluer les stratégies de réappropriation et les renouvellements esthétiques et génériques qu’elle a occasionnés.

Dans ce regard critique sur la richesse et ses excès, trois axes semblent prometteurs :

L’axe du sujet : que l’accumulation soit d’origine pathologique, moyen d’oppression, ou encore source de jalousie, le sujet pensant et agissant est au centre du rapport à la richesse. On envisagera l’excès ainsi que les pratiques, les attitudes, les comportements –la cupidité, entre autres– qui en découlent.

L’axe de l’objet : au cœur de tous les fantasmes, la richesse est le point de départ vers l’excès. Il sera possible de réfléchir sur la notion de richesse à travers sa représentation littéraire, afin d’expliciter les mécanismes qui stimulent son désir immodéré.

L’axe de l’altérité : qui dit richesse, dit bien souvent convoitise. On se penchera sur les rapports de force qui sous-tendent l’interaction réciproque entre la personne détentrice de la richesse et autrui.

Voici une liste non exhaustive de pistes de réflexion qui pourront être abordées :

Définition(s) et représentation(s) de la richesse matérielle, abstraite, symbolique ; individuelle, collective, institutionnelle

Rapport entre richesse(s) et espace(s) : conquête du territoire et ressources naturelles (forestières, hydriques, minières, énergétiques…)

Discours politiques et économiques sur l’excès de richesse à travers les âges : mercantilisme, rentabilité, capitalisme effréné, marché mondialisé, spéculation

Richesse et oppression : inégalité(s), pouvoir, domination, esclavagisme, lutte des classes

À contre-courant des richesses : partage, redistribution, générosité, don, charité, modération, éthique, altruisme

Personnages, voix et stéréotypes de la richesse dans la littérature : les figures de l’excès (avare, parvenu.e, nanti.e, vantard.e, usurier.ère, créancier.ère)

Pathologie(s) et psychologie(s) : maladie, vice, accumulation compulsive ou obsessionnelle

Tabous, non-dits, secrets : comment parler de richesse ?

Regard(s) sur l’excès de richesse : honte, pudeur, désir, jalousie, hypocrisie, perfidie

Richesse et mensonge : feindre, prétendre, paraître

Discours sur la démesure : le superflu et l’inutile ; le luxe et l’opulence

L’excès de richesse dans la culture populaire : mythes, légendes, folklore

Héritage et influence de la tradition littéraire sur la représentation de la richesse et de ses excès

Approches théoriques/génériques/comparatistes/diachroniques ou synchroniques

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Responsables de l’atelier :

Julien Defraeye, St. Thomas University defraeye@stu.ca

Nicolas Hebbinckuys, University of Waterloo nicolas.hebbinckuys@uwaterloo.ca

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Les propositions (250-300 mots) sont à envoyer au plus tard le 15 décembre 2020 aux responsables de l’atelier.

Les personnes ayant soumis une proposition de communication recevront un message des responsables de l’atelier avant le 15 janvier 2021 les informant de leur décision. L’adhésion à l’APFUCC est requise pour participer à cet atelier. Il est également d’usage de régler les frais de participation au Congrès des Sciences humaines ainsi que les frais de conférence de l’APFUCC. Ils doivent être réglés avant le 31 mars 2021 pour bénéficier des tarifs préférentiels. La date limite pour régler les frais de conférence et l’adhésion est le 9 avril 2021. Passé cette date, le titre de votre communication sera retiré du programme de l’APFUCC.Vous ne pouvez soumettre qu’une seule proposition de communication pour le colloque de 2021. Toutes les communications doivent être présentées en français (la langue officielle de l’APFUCC).

 

[1] Citation attribuée par défaut à Pierre Choderlos de Laclos (1741-1803) dans Les liaisons dangereuses (1782), lettre CIV, adressée par la marquise de Merteuil à Madame de Volanges.

[2] Si l’argent ne fait pas le bonheur, « il le facilite beaucoup », ajoute la marquise de Merteuil.

http://apfucc.net/

Appel à communications : Voyage et amitié
14 September 2020 - 2:41pm

Colloque international (Université de Haute-Alsace et Université de Strasbourg)

Organisation: 

Nicolas Bourguinat (Université de Strasbourg) et Nikol Dziub (Université de Haute-Alsace)

Le colloque se tiendra à Mulhouse les 3 et 4 juin 2021.

 

Dans le cadre des recherches menées au sein de l’ILLE (Institut de recherche en Langues et Littératures Européennes, UR 4363, Université de Haute-Alsace) sur les relations entre littérature et amitié, et dans la continuité notamment du colloque « “Amitiés vives” : l’amitié dans les correspondance d’écrivain.e.s » (Mulhouse, novembre 2020), nous souhaitons initier, en collaboration avec le laboratoire ARCHE (Arts, Civilisations, Histoire de l’Europe, UR 3400, Université de Strasbourg), une réflexion collective sur les liens entre voyage et amitié.

Voyager, n’est-ce pas, en quittant son horizon familier et ses repères familiaux et amicaux, prendre le risque de la solitude ? Et devoir en prendre, bien souvent, son parti ? C’est ce que suggère en tout cas l’incipit des Rêveries du promeneur solitaire : « Me voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de frère, de prochain, d’ami, de société que moi-même. »

Quels recours, dès lors, pour le voyageur qui désire lutter contre l’isolement ? Dès l’abord, plusieurs réponses se proposent : le voyage à plusieurs ; la fraternisation avec les étrangers rencontrés en voyage ; mais aussi, au moment de la rédaction du récit du voyage, l’écriture à plusieurs (sur ce dernier sujet, on se référera avec profit au numéro 3 de la revue Viatica (2016), qui propose un dossier intitulé « Écrire le voyage à deux », portant principalement sur un corpus anglophone, mais riche d’enseignements théoriques à portée plus générale).

Ce sont donc les différentes configurations du voyage à plusieurs et de l’écriture viatique à plusieurs que nous voudrions explorer. Voici quelques-uns des axes (non exclusifs) que nous aimerions développer.

L’amitié comme viatique

Certains voyageurs semblent d’autant plus jouir de la douceur de l’amitié qu’ils sont loin de chez eux – comme si le contraste entre l’étrangéité constitutive de l’ailleurs et la familiarité essentielle de l’ami fonctionnait à la manière d’un révélateur. Certains textes de George Sand sont à cet égard particulièrement éloquents : les amis qu’on « emporte » avec soi en voyage semblent presque s’apparenter, aux yeux de la romancière (qui en 1833 part en Italie avec Musset, et qui en 1836 voyage en Suisse avec Liszt et Marie d’Agoult – sans oublier, bien sûr, le voyage avec Chopin à Majorque en 1838-1839), à un viatique. Dans les Lettres d’un voyageur (1834-1836), elle écrit ainsi : « Torcello est un désert cultivé. […] J’avais sur la tête le plus beau ciel du monde, à deux pas de moi les meilleurs amis. » « Un désert cultivé » : n’est-ce pas une figuration topique particulièrement efficace de l’espace étranger parcouru en compagnie d’amis ? Et ailleurs dans le même texte, George Sand fait l’éloge de l’amitié, qui fonctionne cette fois comme un viatique à l’échelle existentielle : « Bénis soient [mes amis] ! Ils m’ont fait croire à quelque chose, ils ont planté dans mon naufrage une ancre de salut. » En outre, si l’amitié protège de la solitude du voyage (et du désarroi existentiel), en retour le voyage fortifie les amitiés, dont elle révèle toute la profondeur. À propos de « Malgache » (c’est-à-dire du botaniste Jules Néraud de Vavre), ainsi, elle note : « C’est alors qu’étant tous deux fixés dans le pays, et notre connaissance ayant commencé sous des auspices aussi sympathiques, nous nous liâmes d’une vive amitié. Un voyage de bohémiens que nous fîmes dans les montagnes de la Marche, jusqu’aux belles ruines de Crozant, nous révéla tout à fait l’un à l’autre. » Et l’amitié occupe une place si importante dans ces lettres viatiques, qu’elle en devient en quelque sorte la matrice énonciative : « J’ai été poussée, par un instinct individuel que je ne sais pas qualifier, à écrire ma vie jour par jour, en m’épanchant dans le sein de l’amitié. » Là encore, l’amitié comme condition sine qua non de l’échange épistolaire fonctionne comme un viatique : « Écrivons-nous tous les jours, je t’en prie ; je sens que l’amitié seule peut me sauver. » Et parfois, George Sand va jusqu’à faire de l’amitié un viatique au sens suprême, religieux, du terme : « Il me semble que tant que j’aurai à mon côté un ami sincère et fidèle, je ne peux pas mourir désespérée ; je lui ai fait jurer, ce soir, qu’il assisterait à ma dernière heure, et qu’il aurait le courage de ne point m’en dissuader. » L’image revient plus d’une fois : « O amitié ! sobre de démonstrations et forte de dévouements, qui te paiera de ce que tu supportes d’heures sombres et de funestes pensées auprès d’une âme moribonde ! Assis comme un médecin sans espoir au chevet d’un ami expirant, il semble tâter le pouls à mon désespoir et compter ce qu’il me reste de jours mauvais à subir. » Une posture existentielle que Robert Louis Stevenson résumera sur un ton moins grave, dans sa facétieuse et célèbre sentence : « But we are all travelers in which John Bunyan calls the wilderness of this world – all, too, travelers with a donkey ; and the best we can find in our travels is an honest friend. »

Plusieurs voyageurs, une seule personnalité d’auteur

Parmi les plus célèbres des voyages entre amis, citons celui que Gustave Flaubert et Maxime Du Camp font en Bretagne en 1847, et qu’ils racontent dans Par les champs et par les grèves. Certes, plus que d’un récit à quatre mains, il s’agit de l’entremêlement de deux récits écrits séparément, les chapitres de Du Camp paraissant d’ailleurs dès 1852, tandis que ceux de Flaubert ne seront publiés qu’en 1881. Mais, au-delà du voyage commun, le projet d’écriture a bien été conçu à deux. En témoigne telle lettre de Flaubert à Louise Colet : « Ce livre aura quinze chapitres […] ; j’écrirai tous les chapitres impairs, 1, 3, etc., Maxime tous les pairs ». Ce qui ne signifie pas qu’il n’existe pas une hiérarchie entre les deux voyageurs. Comme le souligne Madame Le Herpeux, « c’est Flaubert qui assure l’unité du livre : les douze sommaires sont de sa main, et Du Camp travaille d’après ses indications, et même, pendant quelque temps, sous sa surveillance directe. » Mais Flaubert ne s’appesantit nulle part, dans sa correspondance, sur ce déséquilibre. Au contraire, il va jusqu’à affirmer que sa personnalité de voyageur et celle de son ami se mêlent, pour ne former plus qu’une seule personnalité d’auteur : « Écrivant dans la même pièce, il ne peut se faire autrement que les deux plumes ne se trempent un peu l’une dans l’autre ; l’originalité distincte y perd peut-être, ce serait mauvais pour toute autre chose, mais ici l’ensemble y gagne en combinaisons et en harmonie. » Bref, le voyage puis l’écriture du voyage seraient l’occasion d’expérimenter ce qu’on pourrait appeler une solitude à plusieurs. On pourra citer, dans la même veine, la History of a Six Weeks’ Tour through a Part of France, Switzerland, Germany, and Holland ; with Letters Descriptive of a Sail Round the Lake of Geneva and of the Glaciers of Chamouni de Mary et Percy Shelley, publié à l’automne 1817, même si là aussi une certaine hiérarchie de fait (sinon de droit) se fait jour, Mary ayant bien plus contribué à l’écriture de ce récit de voyage que Percy.

Le voyage à plusieurs comme système panoptique

Toutefois, une telle fusion (fantasmée) des personnalités des voyageurs est loin d’être systématique. Ainsi, quand il voyage en Espagne avec quelques-uns de ses amis (Maquet, Boulanger, Giraud et Desbarolles, sans oublier son fils, Alexandre Dumas junior) en octobre-novembre 1846, Dumas père (qui voyage aussi de concert avec le peintre Jean-Pierre Moynet en Russie et à travers le Caucase en 1858) souligne la complémentarité, et non la fusion, des regards respectifs des différents voyageurs – complémentarité d’autant plus féconde que les uns sont écrivains tandis que les autres sont peintres. Soulignant qu’il est un temps pour se mêler joyeusement aux étrangers, et un autre où il est préférable de partir accompagné de quelques proches (« D’ailleurs, je comptais bien partir en bonne compagnie. Le voyage seul, à pied, avec le bâton à la main, convient à l’étudiant insoucieux ou au poète rêveur. J’ai malheureusement passé cet âge où l’hôte des universités mêle sur les grandes routes son chant joyeux aux grossiers jurons des rouliers »), Dumas fait aussi et avant tout l’éloge de la création, non pas à plusieurs, mais côte à côte : « Nous rentrâmes chez maître Pepino émerveillés de ce que nous avions vu, jurant de revenir habiter Grenade : Boulanger, Giraud et Desbarolles pour faire de la peinture, Maquet et moi pour faire du roman ou de la poésie, et Alexandre pour ne rien faire. » Ici, les paysages contemplés apparaissent comme des objets pluri-dimensionnels qu’il convient, pour n’en laisser échapper aucune dimension, d’aborder selon une perspective multimédiale et pluriscopique, voire panoptique. Nous serions ainsi heureux de recevoir des propositions étudiant conjointement deux ou plusieurs récits ou documents portant sur le même voyage : on pensera, parmi de nombreux autres exemples, aux Oasis interdites d’Ella Maillart et au Courrier de Tartarie de Peter Fleming, deux récits retraçant un voyage commun de Pékin à Srinagar en 1935 ; à La Voie cruelle d’Ella Maillart encore et à Où est la terre des promesses ? d’Annemarie Schwarzenbach, double témoignage sur le voyage des deux femmes en Afghanistan en 1939 ; ou encore à la complémentarité des récits de Nicolas Bouvier et des dessins de Thierry Vernet dans Douze gravures de Thierry Vernet. Trois textes de Nicolas Bouvier (évocation à deux « voix » d’un voyage de Venise à Istanbul accompli en 1951 par les deux hommes en compagnie de Jacques Choisy) et dans L’Usage du monde (compte rendu poétique d’un voyage à deux de Belgrade à Kaboul en 1953-1954). Bouvier évoque d’ailleurs dans une lettre à Vernet datée du 24 novembre 1954 sa complicité viatique comme artistique avec ce dernier : « Bien sûr l’idée de faire remarcher notre tandem m’excite beaucoup. Ton travail est un stimulant pour le mien. Par des chemins différents, on poursuit le même objectif. C’est ce qui rend la collaboration et confrontation si dynamique. »

Quand le voyage à plusieurs se fait invasion

À côté de ceux qui considèrent le voyage lui-même comme un objet pluri-dimensionnel qu’il faut appréhender simultanément de plusieurs côtés à la fois (d’où la nécessité de voyager, de regarder et d’écrire/de créer à plusieurs), selon une perspective scopique externe, il y a ceux qui considèrent les pays visités comme des espaces qu’il faut en quelque sorte envahir du regard, selon une perspective scopique interne. Dans son Constantinople (1854), Gautier évoque la solitude du voyageur : « On sait que l’on va s’exposer à des fatigues, à des privations, à des ennuis, à des périls même, il en coûte de renoncer à de chères habitudes d’esprit et de cœur, de quitter sa famille, ses amis, ses relations, pour l’inconnu, et cependant l’on sent qu’il est impossible de rester, et ceux qui vous aiment n’essayent pas de vous retenir et vous serrent silencieusement la main sur le marchepied de la voiture. » Cependant, en voyageant, « on comprend qu’on peut vivre ailleurs que dans son pays, sa ville, sa rue, avec d’autres que ses parents, ses amis, son chien et sa maîtresse. » Et si l’on part avec un compagnon, ce n’est pas pour emporter avec soi une incarnation de l’ici. C’est pour voir deux fois plus, pour ne rien laisser échapper du territoire que l’on conquiert (dans les deux sens du terme, amoureux comme militaire) du regard, que l’on part avec un ami – témoin ces lignes d’Un tour en Belgique et en Hollande, récit d’un voyage fait de concert par Gautier et Nerval en 1836 : « Je n’avais pas encore vu une seule femme blonde, quoique j’eusse mon télescope constamment braqué, et que mon ami Fritz [entendez Nerval] regardât à gauche, tandis que j’explorais le côté droit de la route, de peur de laisser passer dans un moment de distraction ou de négligence, quelque Rubens sans cadre, sous forme d’une honnête Flamande. »

Dans le même ordre d’idées, mais dans un contexte différent et donc selon une perspective politique radicalement autre, on pourra citer le voyage d’André Gide en URSS en 1936. Gide a l’habitude de voyager à plusieurs. Outre son voyage de noces en Italie (1895-1896), qu’il fait, comme il se doit, avec son épouse Madeleine, mais aussi pour partie en compagnie de l’orientaliste germano-balto-pétersbourgeois Fédor Rosenberg, dont le couple fait la connaissance en cours de route à Florence, on peut citer notamment son voyage en Afrique-Équatoriale Française (1925-1926), fait en compagnie de son « neveu » et amant Marc Allégret, qui réalise un film au Congo pendant que Gide prend des notes. Mais ce qui fait la particularité du voyage en URSS, c’est que Gide s’y « munit » d’amis – Pierre Herbart (qui habite Moscou depuis six mois), Louis Guilloux, Jacques Schiffrin (qui, comme son nom l’indique, sait le russe), Jef Last (dont c’est le quatrième voyage en URSS) et Eugène Dabit (qui mourra à Sébastopol) – afin d’occuper plus efficacement le terrain. Il ne veut rien manquer, il ne faut pas que quoi que ce soit échappe au regard des voyageurs, qui mènent une véritable enquête sur la vérité et les mensonges de l’URSS : « Par grande crainte de ne point suffire, j’avais eu soin de m’adjoindre cinq compagnons […]. Oui, je pensais que, pour bien voir et entendre, six paires d’yeux et d’oreilles ne seraient pas de trop ; et pour permettre les recoupements de réactions forcément différentes. » En outre, pour Gide, certains compagnons servent de garde-fous, d’intermédiaires critiques entre un voyageur qui craint d’être naïf et un empire soviétique qui ne demande qu’à exploiter la crédulité des visiteurs. De Pierre Herbart, ainsi, Gide écrit dans ses Retouches à mon « Retour de l’URSS » : « Il a certainement beaucoup aidé à m’avertir, je veux dire : éclairé bien des choses que je n’aurais sans doute pas comprises par moi-même. » Bref, le voyage à plusieurs fonctionne à la fois comme une stratégie d’invasion scopique et comme un dispositif critique.

Bien entendu, d’autres axes méritent d’être explorés :

les voyages entre époux – comme ceux des archéologues Jane et Marcel Dieulafoy en Perse, par exemple ;

les voyages à la rencontre d’amis lointains (comme ceux de Louise Colet, qui se dit toujours fêtée et reçue par de nombreux d’amis au cours de ses voyages, en Italie mais aussi en France) ;

ou encore les voyages dont naissent des amitiés (comme ceux de Madame Du Boccage, qui noue beaucoup d’amitiés dans son voyage en Italie, notamment à Venise, au point qu’elle regrette de partir et déclare que son époux l’y a un peu forcée).

Et nous serons heureux de recevoir des propositions qui nous suggèreraient de nouvelles façons d’aborder la question qui nous occupe.

*

Les propositions sont à envoyer à

Nicolas Bourguinat (Université de Strasbourg, bourguin@unistra.fr)

et Nikol Dziub (Université de Haute-Alsace, nikol.dziub@uha.fr) avant le 1 novembre 2020.

Le colloque se tiendra à Mulhouse les 3 et 4 juin 2021.

Les communications feront l’objet d’une publication, sous réserve d’acceptation par le comité scientifique.

https://www.ille.uha.fr/

Appel à communications : 35e Congrès annuel du Conseil International d’Études Francophones
14 September 2020 - 2:36pm

Madère, 6-13 juin 2021

Propositions: le 30 octobre 2020

Thème directeur du congrès 2021 : Vivre, survivre, revivre                                                         

L’édition 2021 du congrès du Conseil International d’Études Francophones est prévue se dérouler du 6 au 13 juin à Madère (Portugal), dans l’espoir que la situation sanitaire mondiale nous permettra de nous réunir en présentiel.

Les multiples crises – sanitaire, écologique, politique, sociale et économique – associées à la pandémie de Covid-19 invitent à réfléchir aux menaces contre l’existence des individus et des communautés ainsi qu’aux innombrables formes du combat pour la vie dans l’espace francophone.

Ce thème d’actualité nous fournit l’occasion d’ouvrir un cadre de réflexion transhistorique et transdisciplinaire sur des questions pérennes telles que le génocide des populations et l’anéantissement des cultures locales ; la traite des Africains, l’esclavage et la culture plantationnaire ; les formes de domination et d’aliénation coloniales ; l’exploitation des ressources humaines et naturelles ; la médicalisation des corps dominés ; les catastrophes environnementales en contexte colonial, postcolonial et néocolonial ; la perte de mémoire et la disparition des langues autochtones ; les nombreuses stratégies de survie politiques, économiques, genrées, linguistiques et artistiques mobilisées par les groupes colonisées et dominées ; la renaissance collective à travers le combat anti-colonial ; le renouveau identitaire des minorités opprimées ; la « vie nue » et la valeur de la vie individuelle ;  l’émergence des politiques et des esthétiques écologiques.     

Nous nous attacherons à comprendre les enjeux touchant à la langue, la culture, la littérature envisagée aussi dans ses rapports avec les autres arts, la traduction, le cinéma, les nouveaux médias, la chanson, la politique, l’histoire et la pédagogie avec un accent particulier sur les formes et les usages de la biopolitique ainsi que les théories et les pratiques du développement durable, pour ne nommer que quelques-uns des domaines d’étude possibles.

 Axes potentiels pour les propositions individuelles et de sessions complètes

Colonisation, conquête – catastrophes humaines et écologiques

L’esclavage et la traite des Africains. Histoire, mémoire, représentations

Hybridités, créolités

La nécropolitique et le droit à la vie

Néolibéralisme et exploitation néocoloniale

Récits de vie

Les arts de la mémoire

Génocides et fémicides

Racisme, sexisme et médecine

La médecine coloniale et ses avatars contemporains

Les humanités médicales

L’école et les pédagogies du vivant

Perspectives (post)coloniales sur l’anthropocène

Éco-critique et humanimalité

Parcours de vie - immigration, exil, migration

Le français – langue de domination, langue de survie

La mort des langues

Théâtres de guerre, scènes de survie

Esthétiques intermédiales : cinéma, bande dessinée, blogue, vidéo etc. 

Les pratiques culturelles et artistiques du vivre-ensemble

Lyrisme et commémoration

Donner la mort, donner la vie

Rhétoriques de la violence et de la renaissance

Pédagogies de l’empathie et de l’altérité

Spectres de la mondialisation, visages de la mondialité   

 

Afin d’encourager de manière interdisciplinaire le développement des études, de la recherche, et des publications portant sur la littérature, la langue, la culture, les arts et les sciences sociales dans tout le monde francophone, le CIÉF accueille chaque année à son congrès un large éventail de sessions regroupées sous ces catégories. Nous acceptons aussi des propositions dans lesquelles la francophonie est un facteur principe et qui permettront de rassembler les intervenants autour de problématiques d’actualité, sous les grandes catégories de LANGUE-CULTURE-LITTÉRATURE-HISTOIRE-PÉDAGOGIE.

Vous souhaitez participer à notre congrès en 2021 ? Il y a deux façons de faire des propositions sur un thème lié aux études francophones :

1. Proposer une session complète regroupant trois ou de préférence quatre communications autour d’un thème commun.

Les propositions doivent être soumises en ligne.

Nous vous encourageons à réunir des communications autour d’un thème avec des collaborateurs membres du CIÉF ou encore à lancer un appel à communications qui paraîtra dans le Bulletin du CIÉF. Pour ce faire, il faut être membre en règle du CIÉF, c’est‐à‐dire avoir payé votre adhésion. Ces appels peuvent être aussi diffusés à travers d'autres reseaux savants.​

Date limite pour lancer un appel à communications : 30 septembre 2020

Date limite pour proposer une session complète : 30 octobre 2020

Si vous souhaitez proposer une communication dans une session, veuillez contacter directement le/la président-e de session avant le 15 octobre 2020. Vous êtes priés de proposer votre communication dans UNE SEULE session.

2. Proposer une communication individuelle

Date limite pour proposer une communication individuelle : 30 octobre 2020

Les propositions doivent être soumises en ligne.

Les membres sont priés de ne soumettre qu’UNE proposition ; le cas échéant, la proposition faisant partie d’une session complète aura automatiquement priorité. Les propositions individuelles multiples ne seront pas considérées. Si votre proposition peut s’insérer dans une des thématiques proposées ci-dessus, veuillez indiquer la thématique pertinente entre parenthèses à la fin de votre proposition.

Par ailleurs, les membres dont les propositions sont acceptées doivent s’attendre à remplir l’office de président ou de secrétaire de session. Pour faciliter la tâche des organisateurs, nous vous prions de consulter l’horaire provisoire sur le site Web dès le début du mois de février et prévenir la présidente (présidente@cief.org) uniquement dans le cas d’une impossibilité à accomplir cette tâche. Nous comptons sur votre collaboration et vous remercions d’avance.

Les sessions et communications individuelles acceptées au congrès de Gdansk de 2020 (annulé) seront incluses d’office dans le programme du congrès du CIÉF de 2021. Nous vous rappelons que les statuts de l’association ne permettent de faire qu’une seule communication dans le cadre du congrès. Aussi les membres figurant au programme du congrès de 2020 et désireux de participer au congrès de 2021 devront-ils nous signaler leur intention de garder ou de changer le sujet de leur communication dans un délai qui sera annoncé ultérieurement. Les conditions de participation au congrès restent les mêmes : le règlement des frais d’adhésion à l’association pour l’année en cours et celui des frais d’inscription au congrès. Cependant, en 2021, les membres ayant déjà réglé leur inscription au congrès de 2020 seront exemptés de ce second paiement. 

Pour obtenir des renseignements sur le CIÉF et son congrès, prière de consulter notre site web ou de communiquer avec la présidente du CIÉF, Mme Oana Panaïté (presidente@cief.org). Pour en savoir davantage sur le CIÉF et sa revue Nouvelles Études Francophones (NEF), veuillez consulter notre site Web.

Le Prix Jeune Chercheur est décerné chaque année à la meilleure communication doctorante au Congrès.

https://secure.cief.org/wp/?page_id=265

Conferences & Colloquia

CfP / Appel à communications - Society for Early Modern French Studies
Calls for Papers/Contributions
14 January 2023 - 11:20am

The Society for Early Modern French Studies will hold its annual conference at Trinity College, University of Oxford, 11-13 September 2023.  The theme is ‘Word and World’. Papers are invited on any aspect of this theme, including but not restricted to: translation; dictionaries; Relations; language and colonization; language and gender; neologisms; philologies old and new; terminology of the period or our appraisals of it; keywords; new words, new worlds; writing and orality; jargon.

.

We are delighted and honoured to announce that our keynote speaker will be Dr John Gallagher (University of Leeds). 

We shall offer, as usual, postgraduate facilitation bursaries from the Amy Wygant Fund. Details of this scheme will be sent separately.

Proposals for papers (250-300 words) should be sent by 31 March 2023 to the Secretary, Professor John O’Brien (john.o’brien@durham.ac.uk). Please note that only current subscribing members of the Society may present a paper at the conference.

Speakers are requested to provide translations from languages other than English or French.

 

                                        *      *      *      *      *       *

Le colloque annuel de la Société d’étude de la première modernité française (SEMFS) se tiendra du 11 au 13 septembre 2023 à l’université d’Oxford, Trinity College. Thème retenu : « Mot en monde », conçu sous toutes ses formes, par exemple : la traduction ; les dictionnaires ; les Relations ; le langage et la colonisation ; le langage et gender ; les neologisms ; les philologies, anciennes et Nouvelles ; la terminologie de la première modernité ou les évaluations que nous en faisons ; les mots clés ; nouveaux mots, nouveaux mondes ; l’écriture et l’oralité ; le jargon

Nous avons le plaisir et le privilège de vous annoncer que notre invité d’honneur sera le prof. John Gallagher (Université de Leeds).

Nous proposerons aux doctorant.e.s, selon notre habitude, des bourses de facilitation provenant du fonds Amy Wygant. Ce programme fera l’objet d’une communication ultérieure de notre part.

Veuillez adresser, avant le 31 mars 2023, une proposition de communication (250-300 mots) au secrétaire de la Société, le prof. John O’Brien (john.o’brien@durham.ac.uk).  Nous vous rappelons que seuls les sociétaires à jour de leur cotisation auront le droit d’intervenir lors du colloque.

Les intervenants sont priés de fournir une traduction de toute langue autre que l’anglais ou le français.

Calls for Papers/Contributions
Le Spectaculaire et la Contemplation
Calls for Papers/Contributions
27 September 2022 - 4:03am

Le Spectaculaire et la Contemplation
Regard, parole et silence au 17e siècle

Colloque international
organisé par l’Université de Saskatchewan, l’Université Sorbonne-nouvelle
et le CIR 17 (Centre International de Rencontres sur le 17e siècle)
18-20 mai 2023
Saskatoon, SK, Canada


Le 17e siècle français est à la fois un temps d’affirmation de l’institution monarchique soucieuse de manifester au monde sa puissance et un âge profondément marqué par le sentiment religieux et l’exigence d’intériorité qui lui est associée.
Simultanément siècle de l’éclat et du silence, des fêtes de Versailles et de la solitude de Port-Royal, du faste des pièces à machine et de l’austérité de la Trappe, il fait du spectaculaire et de la contemplation une tension rectrice de la vie politique, sociale, esthétique et éthique.

Ce colloque se propose d’explorer les modalités et les enjeux de cette polarité entre espace public et privé par une approche pluridisciplinaire.
Parmi les thèmes possibles et susceptibles d’être mis en tension, on peut citer (liste non limitative) : 

Gloire et grandeur, pompe et vanité du pouvoir : enjeux politiques et mise à contribution des arts visuels (carrousel, feu d’artifice, spectacle de cour, entrée royale, architecture monumentale, achevée ou inachevée – aqueduc de Maintenon…)

Secret et dissimulation : coulisses du politique et face cachée du pouvoir

Rhétorique et grand style, pratiques oratoires et artistiques : art du portrait, musique de cour, peinture historique,…)

Atticisme, laconisme et sublime du silence

Sobriété du théâtre régulier (tragédie et grande comédie) vs théâtre de l’émerveillement (pièce à machines, comédie-ballet, tragédie en musique, opéra…)

Ombre de la gloire et silence imposé : les exclu(e)s de la scène du monde

Solitude, retraite du monde et méditation dans la vie religieuse, dans la littérature, les correspondances et les arts ¬ —France et Nouvelle-France

Les propositions sont à envoyer pour le 1er novembre 2022, à l’adresse suivante : 
stella.spriet@usask.ca

Le colloque se déroulera en mode hybride (en présentiel à l’Université de Saskatchewan à Saskatoon, et en distanciel via Zoom).

Comité d’organisation : 
Stella Spriet, University of Saskatchewan & Gilles Declercq, Université Sorbonne Nouvelle

Comité scientifique : 
Céline Candiard, Université Lumière-Lyon 2
Nathalie Freidel, Wilfrid Laurier University
Jean de Guardia, Université Sorbonne Nouvelle
Sara Harvey, University of Victoria
Jean Leclerc, Western University
Marcella Leopizzi, Università del Salento
Claudine Nedelec, Université d’Artois
Buford Norman, University of South Carolina
Pierre Ronzeaud, Université Aix-Marseille
Marine Roussillon, Université d’Artois

Calls for Papers/Contributions
Le Spectaculaire et la Contemplation. Regard, parole et silence au 17e siècle (pour le 1er nov. 2022)
Calls for Papers/Contributions
26 September 2022 - 4:05am

Le Spectaculaire et la Contemplation
Regard, parole et silence au 17e siècle

Colloque international

organisé par l’Université de Saskatchewan, l’Université Sorbonne-nouvelle et le CIR 17 (Centre International de Rencontres sur le 17e siècle)
18-20 mai 2023
Saskatoon, SK, Canada

Le 17e siècle français est à la fois un temps d’affirmation de l’institution monarchique soucieuse de manifester au monde sa puissance et un âge profondément marqué par le sentiment religieux et l’exigence d’intériorité qui lui est associée.

Simultanément siècle de l’éclat et du silence, des fêtes de Versailles et de la solitude de Port-Royal, du faste des pièces à machine et de l’austérité de la Trappe, il fait du spectaculaire et de la contemplation une tension rectrice de la vie politique, sociale, esthétique et éthique.

Ce colloque se propose d’explorer les modalités et les enjeux de cette polarité entre espace public et privé par une approche pluridisciplinaire.

Parmi les thèmes possibles et susceptibles d’être mis en tension, on peut citer (liste non limitative) :

Gloire et grandeur, pompe et vanité du pouvoir : enjeux politiques et mise à contribution des arts visuels (carrousel, feu d’artifice, spectacle de cour, entrée royale, architecture monumentale, achevée ou inachevée – aqueduc de Maintenon…)

Secret et dissimulation : coulisses du politique et face cachée du pouvoir

Rhétorique et grand style, pratiques oratoires et artistiques : art du portrait, musique de cour, peinture historique,…)

Atticisme, laconisme et sublime du silence

Sobriété du théâtre régulier (tragédie et grande comédie) vs théâtre de l’émerveillement (pièce à machines, comédie-ballet, tragédie en musique, opéra…)

Ombre de la gloire et silence imposé : les exclu(e)s de la scène du monde

Solitude, retraite du monde et méditation dans la vie religieuse, dans la littérature, les correspondances et les arts ­ —France et Nouvelle-France

Les propositions sont à envoyer pour le 1er novembre 2022, à l’adresse suivante :

stella.spriet@usask.ca

Le colloque se déroulera en mode hybride (en présentiel à l’Université de Saskatchewan à Saskatoon, et en distanciel via Zoom).

Comité d’organisation :
Stella Spriet, University of Saskatchewan & Gilles Declercq, Université Sorbonne Nouvelle

Comité scientifique :
Céline Candiard, Université Lumière-Lyon 2
Nathalie Freidel, Wilfrid Laurier University
Jean de Guardia, Université Sorbonne Nouvelle
Sara Harvey, University of Victoria
Jean Leclerc, Western University
Marcella Leopizzi, Università del Salento
Claudine Nedelec, Université d’Artois
Buford Norman, University of South Carolina
Pierre Ronzeaud, Université Aix-Marseille
Marine Roussillon, Université d’Artois

 

Calls for Papers/Contributions
Le vermillon de la vertu — Usages et valeurs de la honte à l'époque moderne (XVI-XVIIIe siècles) - J. Le Floc'h et L. Sancho
Calls for Papers/Contributions
6 September 2022 - 5:32am

11 mars 2023 — Maison de la Recherche, Sorbonne  Université,
Paris — Egalement en visioconférence. 

 

Dans son enquête intitulée Sainte Vergogne (2020), l’historien des émotions Damien Boquet a montré qu’au Moyen Âge, en contexte chrétien, la honte pouvait faire l’objet d’une glorification paradoxale. Qu’en est-il à l’époque moderne, où non seulement le discours religieux, mais également le discours médical, philosophique ou encore juridique s’emparent des affects ? La honte est-elle une émotion morale d’après les textes des XVIe- XVIIIe siècles ? Dans quels contextes est-elle préconisée ? Dans quelle mesure les auteurs et autrices de l’Ancien Régime se montrent-ils sensibles aux contradictions qui pèsent sur cet affect ? Cette journée d’étude se propose de contribuer à l’histoire des émotions en examinant les représentations de la honte à l’époque moderne (XVIe-XVIIIe siècles). Plus précisément, il s’agira, à l’appui de discours variés tels que les traités savants, les mémoires, la littérature épistolaire ou la littérature fictionnelle, de mettre en évidence les circonstances dans lesquelles elle peut être identifiée, et de questionner sa valeur morale.

***

À l’époque moderne, la honte est une passion mixte, dont la classification n’est pas fixée par la scolastique. Le plus souvent apparentée à la peur dont elle serait une espèce, elle est parfois décrite comme une « affection mêlée de courroux et de crainte » (Paré, Introduction de la chirurgie, 1575) ou comme une « douleur et une confusion » (Coëffeteau, Tableau des passions humaines, 1620). Mais aussi pénible et affligeante que soit l’expérience individuelle de la honte pour celui ou celle qui s’y trouve confronté, elle demeure l’objet d’un discours laudatif dans les traités savants médiévaux et modernes. Si l’on en croit même un sceptique comme La Mothe Le Vayer, il semblerait presque que cet affect ait
« toujours été pris en bonne part » (La Morale du prince, 1651). Les théologiens, mais aussi les moralistes, les médecins, les philosophes ou encore les pédagogues de l’époque moderne se plaisent à souligner les grâces de cette passion. De même que le discours religieux loue l’action de la « honte salutaire » (Catéchisme du Concile de Trente, 1566) qui éloignerait de la pente du péché, le discours civil semble soutenir que cette passion concourrait à faire observer les lois. Concurrente de la vergogne et de la pudeur, la crainte du déshonneur est parfois décrite comme un premier sentiment du bien et du mal et semble s’inscrire dans une histoire qui est aussi celle de la conscience.

Convaincus du pouvoir de cet affect, auteurs et autrices ne vont-ils pas parfois jusqu’à recommander à leurs destinataires d’en faire usage intentionnellement ? Dans les régimes de santé, les médecins préconisent par exemple d’utiliser la honte comme un remède pour guérir les impudents de leur manque de modération dans les plaisirs de la chair, qu’ils soient gourmandise, paresse ou volupté (Patin, Traité de la conservation de santé, 1632). Pour corriger les enfants indociles, parents et précepteurs sont quant à eux incités à leur infliger quelque « petite honnête honte » (Héroard, De l’institution du prince, 1609) plutôt que de recourir aux châtiments corporels. La honte n’est-elle pas, selon Rousseau, un frein protecteur grâce auquel Émile n’est pas entièrement livré à lui-même et à ses désirs (De l’éducation, 1762) ? Enfin, certains auteurs ne relèvent-ils pas que les femmes, à l’instar des enfants, seraient « sans doute plus susceptibles de cette passion que les hommes » (Chalesme, L’homme de qualité, 1671) ?   Envisager la honte à travers le prisme du genre pourrait d’ailleurs se révéler une
 
démarche fructueuse, tant cette perspective semble occuper une place de choix dans les différents discours de la modernité. Un roman comme Manon Lescaut de l’abbé Prévost (1731) pourrait constituer à ce titre un terrain d’investigation intéressant en se fondant sur une comparaison entre les manifestations et représentations de la honte s’appliquant au chevalier des Grieux et celles qui se rapportent à Manon.

Ainsi le « vermillon de la vertu » apparaît-il également comme son aiguillon (La Mothe Le Vayer, ibid.). Certes la honte est parfois blâmée dans ces discours savants. Mais de telles mises en garde visent- elles alors à dénoncer la souffrance qu’elle représente ? N’ont-elles pas plutôt pour objet de prévenir ses mauvais usages qui pourraient mettre en  échec sa fonction  d’édification ? Mal conduite, la honte menacerait de porter sur des objets inappropriés, au point de rendre « honteux de bien faire » (Descartes, Les Passions de l’âme, 1649). Excessive, elle éloignerait de la vertu plutôt que d’y conduire.

Cependant, il convient de mettre cette interprétation morale du discours savant sur la honte à l’épreuve de la lecture attentive des textes dans toute leur diversité générique. Car la honte est tout d’abord fréquemment associée à des situations qui échappent à la responsabilité des individus et dans lesquelles la vertu demeure impuissante. Il suffit de songer, entre autres exemples, à la honte portant sur la laideur, sur les infirmités ou encore sur le statut social. Comme l’ont montré les travaux de Claudine Sagaert sur l’Histoire de la laideur féminine (2015), la honte semble bel et bien être l’affect qui vient sanctionner tout écart vis-à-vis des normes corporelles, en particulier celles qui concernent le corps des femmes. Plus encore, l’expérience de la honte est parfois vécue non par le coupable, mais par la victime, notamment dans le cas des violences sexuelles. C’est ce qui conduit un moraliste tel que René Bary à observer que cet affect peut être produit par les vices et fautes d’autrui (La Morale, 1663), et un tel exemple constitue une objection sérieuse à l'interprétation de la honte comme une vertu morale. Constate-t-on également dans les œuvres littéraires que la honte est identifiée comme une modalité affective dominante des expériences d’agression ? Les nouvelles mettant en scène des tentatives de viol dans L’Heptaméron de Marguerite de Navarre (1559) pourraient par exemple constituer un champ d’enquête possible.

De surcroît, au-delà de ces usages de la honte, ce sont peut-être surtout ses emplois immoraux qui retiennent l’attention, puisqu’ils sont sans doute les témoins les plus patents de l’instrumentalisation dont cette émotion peut faire l’objet. À cet égard, on peut songer aux romans libertins, tels que les Liaisons dangereuses (Laclos, 1782) ou encore La Nouvelle Justine ou les Malheurs de la vertu, suivie de l'histoire de Juliette, sa sœur (Sade, 1799), dans lequel les valeurs, dont la honte, sont particulièrement dévoyées.

Enfin, certaines mentions de la honte paraissent vidées de leur dimension morale, non pour verser dans un amoralisme ou même un immoralisme, mais plutôt pour répondre à des usages rhétoriques variés. La mise en scène hyperbolique de la contrition peut par exemple s’inscrire dans un discours galant, comme lorsque des personnages de Madeleine de Scudéry se disent « honteux » de ne pas avoir pu rendre leurs hommages à la dame qu’ils courtisent. Sous la plume de la marquise de Sévigné, la honte peut encore participer d’un art consommé de l’ironie au service de la flatterie, notamment lorsque l’épistolière confesse à ses interlocuteurs sa honte d’être trop aimée d’eux et de ne pas mériter leurs égards. Plus largement, ce sont donc les usages littéraires, rhétoriques et stylistiques de la honte
 
qui se trouvent mis en jeu. Dans le cadre de cette journée d’étude, la réflexion sur les usages et les valeurs de la honte sous l’Ancien Régime nous conduira ainsi à porter une attention particulière aux circonstances dans lesquelles la honte est identifiée dans les textes (quels objets, situations, personnages sont concernés ?), mais aussi à questionner les modalités de l’écriture et de mise en récit de l’expérience honteuse.

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Cette journée d’étude aura lieu le 11 mars 2023 à la Maison de la Recherche de Sorbonne Université (Paris) et en format hybride afin de favoriser les échanges internationaux.
Les actes sont destinés à être publiés.
Les propositions de contribution, de 500 mots maximum, sont à envoyer à Justine Le Floc’h (justine.lefloch[at]gmail.com) et à Lisa Sancho (lisa.sancho[at]orange.fr)  avant le 15 novembre 2022.

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Indications bibliographiques

Boquet Damien, Sainte Vergogne. Les privilèges de la honte dans l’hagiographie féminine au XIIIe siècle, Paris, Classiques Garnier, 2020.

Brancher Dominique, Équivoques de la pudeur : fabrique d’une passion à la Renaissance, Genève, Droz, 2015.

Deonna Julien, Raffaele Rodogno et Fabrice Teroni, In Defense of Shame. The Faces of an Emotion, Oxford ; New York, Oxford University Press, 2011.

Elias Norbert, La Civilisation des mœurs, traduit par Pierre Kamnitzer, Paris, Pocket, 2002 [1939, trad. fr. 1973].

Flannery Mary C., Practising shame: Female honour in later medieval England, Manchester University Press, 2020.

Martin Jean-Pierre, La Honte. Réflexions sur la littérature, Paris, Gallimard, 2017 [1re éd. Le Livre des hontes, Paris, Éditions du Seuil, 2006].

Perfetti Lisa R., The Representation of Women’s Emotions in Medieval and Early Modern Culture, Gainesville, University Press of Florida, 2005.

Sagaert Claudine, Histoire de la laideur féminine, Paris, Éditions Imago, 2015.
 

Calls for Papers/Contributions
Global Climates in the Early Modern World  (MLA)
Calls for Papers/Contributions
21 March 2022 - 11:32am

Weather, geology, atmosphere, meteorology. The relations of climate to natural environments, corporeality, race, affect, or forms of cultural expression. Roundtable format. 250-word abstracts to Jeffrey Peters (jnp@uky.edu) by 30 March 2022.

Calls for Papers/Contributions

Grants

Prix XVIIe siècle : appel à candidatures (ouvrages parus en 2022)
18 January 2023 - 4:43am

Prix XVIIe siècle

Appel à candidatures pour les ouvrages parus en 2022

Depuis 1984, la Société d’Etude du XVIIe siècle décerne, chaque année, un Prix XVIIe siècle assorti d’une somme de 2000 euros. Ayant pour but d’encourager la diffusion d’un savoir rigoureux auprès du plus large public, ce Prix récompense, sans exclusive de discipline, un ouvrage traitant du XVIIe siècle, paru l’année précédente.

Les auteurs dont l'ouvrage est paru durant l'année 2022 sont invités à candidater en adressant leur livre en double exemplaire avant le 31 mars 2023, au Président de la Société d'Etude du XVIIe siècle, à l'adresse suivante :

M. Jean-Robert Armogathe
Cassiciacum
28 rue du Filoir
45 130 Meung-sur-Loire

Les ouvrages ne seront pas retournés.

---

Lauréats précédents :

2020 – Valérie Carpenter-Vanhaverbeke et Alexandre Maral, Antoine Coysevox. Le sculpteur du Grand siècle, Paris, Arthena, 2020.

2019 – Yann Rodier, Les raisons de la haine. Histoire d’une passion dans la France du premier XVIIe siècle (1610-1659),  Ceyzérieu, Champ Vallon, 2019.

2018 - Catherine Secrétan et Willem  Frijhoff (dir.), Dictionnaire des Pays Bas au Siècle d’Or, Paris, CNRS Editions, 2018.

2017 - François Friche, Entre Terre et Ciel. Romans comiques et mystère de l’Incarnation (1620-1660), Paris, Hermann,  2017.

2016    – Ariane James-Sarazin, Hyacinthe Rigaud. Le catalogue raisonné, Dijon, Editions Faton, 2016.

2015 (deux lauréats)  – Aude Volpilhac, « Le secret de bien lire ». Lecture et herméneutique de soi en France au XVIIe siècle, Paris, Honoré Champion, 2015

– Yannick Nexon, Le chancelier Séguier (1588-1672), ministre, dévot et mécène au Grand Siècle, Paris, Champ Vallon, 2015.

2014     – Nathalie Lecomte, Entre cours et jardins d’illusions. Le ballet en Europe (1515-1715), Paris, Centre National de la Danse, 2014.

2013     – Sophie Vergnes, Les Frondeuses : une révolte au féminin (1643-1661), Seyssel, Champ Vallon, 2013.

2012     – Isabelle Landy, Entre Philologie et linguistique : approches de la langue classique, Paris, Garnier, 2012.

2011     – Bartholomé Benassar, Vélasquez, Paris, De Fallois, 2011.

Margarita M. Hanson Fund - subvention d'aide à la publication en musicologie - 1er novembre
14 September 2022 - 8:24am

Margarita M. Hanson Fund - subvention d'aide à la publication

La Société française de musicologie a reçu en 2021 un important legs de la musicologue britannique Margarita M. Hanson (Cuba 1919 – Paris 2020) pour subventionner « des livres, dans n’importe quelle langue, sur la musique française antérieure à 1750, ou sur la culture musicale française antérieure à 1750, ou la publication d’une importante édition de répertoires français antérieurs à 1750 ».

Pour plus de détails à propos de cette aide à la publication dont la date limite est le 1er novembre 2022, veuillez cliquer ici.

Société d'Etude du XVIIe siècle - Aide à l'édition
23 May 2022 - 4:52am

La Société d’étude du XVIIe siècle propose chaque année une aide à l’édition.

Celle-ci concerne des ouvrages de toute discipline, en langue française, portant sur la période 1580-1720.

Trois ouvrages, dont au moins une thèse, peuvent être subventionnés chaque année. Une préférence sera accordée aux ouvrages signés par un seul auteur.

Le montant maximum de l’aide accordée est de deux mille euros par titre.

Les modalités de soumission du dossier sont disponibles sur le site de la Société d’étude du XVIIe siècle.

Délai de candidature : 30 juin 2022.

Les prix du CIREM 16-18
17 February 2022 - 5:42pm

Le CIREM 16-18 lance son concours 2022 pour des prix visant à soutenir les jeunes chercheur(e)s du regroupement: Le Prix pour le meilleur article (1500$), le Prix XVI-XVIII (1 250$), et la Bourse Hermès d'aide à la diffusion (750$).  Les critères d'éligibilité et les conditions des concours sont définis dans la section "Prix du CIREM 16-18". Date limite : 1e avril 2022.

Plus d'informations ici.

Prix XVIIe siècle : appel à candidatures (ouvrages parus en 2021)
17 January 2022 - 6:20am

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Prix XVIIe siècle

Appel à candidatures pour les ouvrages parus en 2021

Depuis 1984, la Société d’Etude du XVIIe siècle décerne, chaque année, un Prix XVIIe siècle assorti d’une somme de 2000 euros. Ayant pour but d’encourager la diffusion d’un savoir rigoureux auprès du plus large public, ce Prix récompense, sans exclusive de discipline, un ouvrage traitant du XVIIe siècle, paru l’année précédente.

Les auteurs dont l'ouvrage est paru durant l'année 2021 sont invités à candidater en adressant leur livre en double exemplaire avant le 31 mars 2022, au Président de la Société d'Etude du XVIIe siècle, à l'adresse suivante :

M. Jean-Robert Armogathe
Cassiciacum
28 rue du Filoir
45 130 Meung-sur-Loire

Les ouvrages ne seront pas retournés.

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Lauréats précédents :

2020 – Valérie Carpenter-Vanhaverbeke et Alexandre Maral, Antoine Coysevox. Le sculpteur du Grand siècle, Paris, Arthena, 2020.

2019 – Yann Rodier, Les raisons de la haine. Histoire d’une passion dans la France du premier XVIIe siècle (1610-1659),  Ceyzérieu, Champ Vallon, 2019.

2018 - Catherine Secrétan et Willem  Frijhoff (dir.), Dictionnaire des Pays Bas au Siècle d’Or, Paris, CNRS Editions, 2018.

2017 - François Friche, Entre Terre et Ciel. Romans comiques et mystère de l’Incarnation (1620-1660), Paris, Hermann,  2017.

2016    – Ariane James-Sarazin, Hyacinthe Rigaud. Le catalogue raisonné, Dijon, Editions Faton, 2016.

2015 (deux lauréats)  – Aude Volpilhac, « Le secret de bien lire ». Lecture et herméneutique de soi en France au XVIIe siècle, Paris, Honoré Champion, 2015

– Yannick Nexon, Le chancelier Séguier (1588-1672), ministre, dévot et mécène au Grand Siècle, Paris, Champ Vallon, 2015.

2014     – Nathalie Lecomte, Entre cours et jardins d’illusions. Le ballet en Europe (1515-1715), Paris, Centre National de la Danse, 2014.

2013     – Sophie Vergnes, Les Frondeuses : une révolte au féminin (1643-1661), Seyssel, Champ Vallon, 2013.

2012     – Isabelle Landy, Entre Philologie et linguistique : approches de la langue classique, Paris, Garnier, 2012.

2011     – Bartholomé Benassar, Vélasquez, Paris, De Fallois, 2011.

Jobs

30 November 2022 - 1:35pm

Location: Boone, NC
Tenure Status: Tenure Track
Provide Rank: Assistant Professor
Position Number: 044761
Department: Languages, Literatures & Cultures - 250250

Posting Date: 11/16/2022
Closing Date: 12/16/2022
Open Until Filled: No
Evaluation of Applications Begins: 12/16/2022
Proposed Date of Hire: 08/21/2023

Suggested Salary Range: Salary is competitive and commensurate with qualifications and experience.

Minimum Qualifications: Terminal degree French and Francophone Studies or related discipline, Native/near-native fluency in French and English, Evidence of an active record in research, scholarly or creative activities in Francophone Studies, Evidence of willingness to teach all levels French language, literature, and culture, Evidence of excellence in teaching, Commitment to service

Areas of Interest (No Minimum Level Required)

Commitment to mentoring and advising

Commitment to support graduate program and/or honors program in French

Willingness to work on student recruitment and retention

Willingness to develop courses in Francophone Studies

License/Certification Required: N/A


Special Instructions to Applicants

For a complete application, please apply and submit all below-required documents electronically through Appalachian State University's job board:

Cover letter

Curriculum vitae

Statement of teaching philosophy 

Diversity statement, describing plans to promote diversity issues and inclusive excellence in teaching, service, and/or outreach 

Teaching Evaluations/Peer Reviews

Research Sample 

Names and full contact information for three professional references

Unofficial undergraduate and graduate-level transcripts

Background Check Statement

Any offer of employment to a successful candidate will be conditioned upon the University's receipt of a satisfactory criminal background report.

Eligibility for Employment

Proper documentation of identity and eligibility for employment will be required before the hiring process can be completed.

Search Chair Name
Dr. Beverly Moser

Search Chair Email
moserba@appstate.edu

Quick Link
https://appstate.peopleadmin.com/postings/37174

Posting Number
FA00289P

 

Please note this position is based on enrollment and subject to available funding.

Individuals with disabilities may request accommodations in the application process by contacting Maranda Maxey, ADA/504 Coordinator, at 828-262-3056 or maxeymr@appstate.edu.

Essential Duties and Responsibilities

Teach undergraduate language and literature courses at all levels as needed

Teach regular undergraduate and graduate courses in Francophone literature and culture

Maintain an active research agenda

Provide department and university serviceType of Position: Full Time Position

Appointment Type: 1.0

Number Of Months Per Year: 9

Physical Demands of Position

Typical demands of classroom and educational environments.
 


The Department of Languages, Literatures, and Cultures is home to a diverse faculty. The department offers a variety of courses in language, culture, literature, and linguistics; these courses support General Education as well as the department's programs, which include Bachelor's degrees in East Asian Languages and Cultures, French and Francophone Studies, German, Spanish and Hispanic Studies, and initial licensure programs for K-12 French and Spanish teachers. The department also offers minors in Arabic, Chinese, French, German, Japanese, Russian, Spanish, and TESL/Applied Linguistics, two years of instruction in Latin and Portuguese, and graduate programs in French and Spanish K-12 and College Teaching.

The department collaborates with the Honors College, the International Business program, the Reich College of Education, and the interdisciplinary Global Studies program within the College of Arts and Sciences. The department also works closely with Appalachian's Office of International Education and Development, offering short-term faculty-led programs abroad and a large number of semester- and year-long exchange programs.We at Appalachian State University are committed to diversity, equity, and inclusive excellence both locally and globally.

We understand that the successful implementation of diversity, equity, and inclusive excellence is the responsibility of the entire university community, including alumni and official university governing bodies. A diverse campus community supports an influx of broad and distinct ideas that increase learning opportunities and strengthen the impact of our community as we work collectively to achieve a just experience for all.

We actively encourage, support, and promote a global mindset and an equitable environment where all will know that they belong and are safe to express their culture, identity, values, ideas, opinions, and creativity. We are committed to creating a culture of equity opportunity for all, one that has an expectation of fairness, justice, and equity-minded practice at all levels of the university community.

Appalachian State University is an Affirmative Action/Equal Opportunity Employer. The University does not discriminate in access to its educational programs and activities, or with respect to hiring or the terms and conditions of employment, on the basis of race, color, national origin, religion, sex, gender identity and expression, political affiliation, age, disability, veteran status, genetic information or sexual orientation.

Important Contacts:

Director of Human Resources/EEO Officer
Office of Human Resources
330 University Hall Dr.
Boone, NC 28608
(828) 262-3187

Office of Title IX Compliance
123 I.G. Greer Hall
Boone, NC 28608
(828) 262-2144

ADA/504 Coordinator & Office of Disability Resources Director
Office of Disability Resources
224 Joyce Lawrence Lane/Suite 112 Anne Belk Hall
Boone, NC 28608
(828) 262-3056

19 October 2022 - 4:00pm

The University of Cambridge invites applications for the Drapers Professorship of French (closing date 14 November 2022). This post will fall vacant on 30 September 2023 upon the retirement of Professor Michael Moriarty FBA, the current occupant. The Drapers Chair is one of the flagship established chairs of the university’s School of Arts and Humanities and one of the pre-eminent chairs in French in the UK. The Faculty of Modern and Medieval Languages and Linguistics seeks a world-class academic with t​he ability to engage in ground-breaking research and to inspire the next generation of students and colleagues.
 
https://www.timeshighereducation.com/unijobs/listing/311225/drapers-professorship-of-french-/

14 October 2022 - 2:41pm

The Department of Global Languages and Cultures at Rollins College, a private liberal arts college in central Florida, invites applications for a tenure-track position to teach French courses at all levels and other topic courses, beginning Fall 2023. The position is open to a generalist, preferably those with knowledge of transatlantic studies and/or Francophone African studies.

The position also involves a significant educational leadership role that includes, among other things, academic planning, curriculum and program development, and innovation. Other responsibilities may include: student advising, recruitment and placement, course coordination, and service on administrative committees.

The successful candidate will have a strong commitment to teaching and curriculum development, and show promise of pedagogical innovation and educational leadership. They will be expected to participate in departmental events and initiatives, to maintain an excellent record of teaching and service. The successful candidate must also be able to contribute to a diverse and inclusive learning and working environment at Rollins College. We view differences (e.g., nationality, race, gender, age, sexual orientation, socioeconomic class, physical ability, perspectives) as rich opportunities for understanding, learning, and growth.

The successful candidate should:

Ph.D degree in French, Applied linguistics, Linguistics, Second Language acquisition, at the time of the appointment.

Commitment to undergraduate teaching excellence and to our liberal arts mission.

Native or near-native fluency in French and English.

Demonstrated commitment to teaching excellence in the liberal arts.

Ability to contribute to, help foster, and sustain a diverse and inclusive. learning and working environment at Rollins.

The teaching load is 3/3.

Founded in 1885, Rollins is Florida's oldest recognized college. Rollins is an independent, comprehensive, residential liberal arts college. The campus, noted for its lakefront beauty and for its unique location, is set in the residential community of Winter Park, just 15 minutes from one of the nation's most dynamic urban centers, Orlando. For the last 10 years, U.S. News & World Report ranked Rollins No. 1 or No. 2 among southern regional universities. Rollins is one of only 36 Ashoka U Changemaker Campuses in the world. For additional information, please visit the College website at www.rollins.edu.

Minimum Qualifications and Education:

Ph.D degree in French, Applied linguistics, Linguistics, Second Language acquisition, at the time of the appointment.

Commitment to undergraduate teaching excellence and to our liberal arts mission.

Native or near-native fluency in French and English.

Demonstrated commitment to teaching excellence in the liberal arts.

Ability to contribute to, help foster, and sustain a diverse and inclusive. learning and working environment at Rollins.

Instructions to Applicants:

Interested applicants must apply online via the College's employment website and upload the following materials as follows:

Letter of Application

Curriculum Vitae

Teaching Statement

Provide three reference names and email addresses on application

**Preference will be given to candidates who apply by November 21st, 2022. Position is open until filled.**

Inquiries can be directed to:
Sana Alaya Seghair
French Coordinator, Global Languages and Cultures Department
sseghair@rollins.edu

To apply, visit https://jobs.rollins.edu/en-us/job/493378/assistant-professor-frenchjeid-5d2ca73eaceeb54a93f87004 6b0674ce

14 October 2022 - 2:38pm

The Department of Modern and Classical Languages at Western Washington University is inviting applications for a tenure-track position at the rank of Assistant Professor beginning September 2023. We seek a generalist in French with a specialization in pre-19th century French literature to teach a broad spectrum of French language and content courses in the undergraduate curriculum.

Responsibilities include: Standard quarter-system teaching assignment (2-2-2); exemplary teaching; active program of scholarly activity; service to the French section and to the Department through a range of activities. The successful candidate will be expected to fulfill teaching and mentoring responsibilities in ways that provide equitable and inclusive learning environments for all students. 

Required Qualifications:

PhD at time of application or ABD at time of application with a specialization in French literature in any period from the Middle Ages up to and including the 18th century. If ABD, all degree requirements must be completed by June 15, 2024.

Ability to teach French language at all levels of the curriculum (including grammar and composition) as well as content courses in literature and culture

Native or near-native French and English proficiency

Demonstrated excellence in teaching

Demonstrated commitment to excellence in scholarship and a dynamic research agenda

Ability to work effectively with diverse students and colleagues, including a demonstrated ability and commitment to cultivate learning environments that are equitable and inclusive of students with diverse social identities and backgrounds

Application Instructions: Application materials must be submitted via WWU’s electronic application system (PageUp) at https://hr.wwu.edu/careers-faculty. Candidates must upload (1) a letter of application that describes their teaching philosophy and research plans and that addresses the required qualifications; (2) a curriculum vitae; (3) graduate school transcripts; (4) a sampling of teaching evaluations; and (5) a separate statement that addresses the ability to work effectively with diverse students and colleagues, and a commitment to fulfill teaching and mentoring responsibilities in ways that provide equitable and inclusive learning environments for all students (max. length one page). As part of the online application process, candidates will be asked to provide contact information for three references. Three recommendation letters are required, and these will be automatically requested, upon submission of the application, from the references provided.

Closing Date Notes: Position closes on November 1; applications must be received by this date. Screening interviews are anticipated to take place via Zoom in early December. Finalist interviews are anticipated to be conducted in January 2023.

Western Washington University (WWU) is an equal opportunity and affirmative action employer committed to assembling a diverse, broadly trained faculty and staff. Women, minorities, people with disabilities and veterans are strongly encouraged to apply.

14 October 2022 - 2:34pm

Job Number: 519118

Position: Assistant Professor of French & Francophone Studies

Effective Date: August 17, 2023 (Fall Semester)

Salary Range: Commensurate with qualifications and experience

Application Deadline: Review of applications to begin November 1, 2022. Position opened until filled (or recruitment canceled).                                     

College of Liberal Arts

Department of Romance, German, Russian Languages and Literatures

Required Qualifications:       

Ph.D. in French and Francophone Studies, with specialization in any area of Medieval, Renaissance, 17th and/or 18th century French Studies. Degree at time of application or official notification of completion of the doctoral degree by August 1, 2023.

Ability to teach at undergraduate and graduate levels in French

Demonstrated potential or evidence of effective teaching at the college level

Demonstrated potential or evidence of successful research and publication

Commitment to and/or expertise in educating an ethnically, culturally, academically, and economically diverse student population through inclusive teaching practices

Demonstrated commitment to working successfully with a diverse student population          

Preferred Qualifications:                  

Evidence of academic training in one or more of the following specializations: transnational studies; intersectional approaches to race, gender and/or ethnicity; ecocriticism and environmental studies; literature and politics; material culture; cultural studies, migration studies; performance studies; Atlantic studies; digital humanities; or other cognate fields.

Evidence of ability to effectively teach one or more current University course offerings in French language, literature and culture at the undergraduate level (e.g., survey courses, GE courses) and graduate seminars in research methods, on a century, author or theme

Evidence of ability to develop new and creative course offerings in French and Francophone Studies that engage issues of diversity

Commitment to student recruitment and program development

Evidence of support for and/or experience related to the University’s strong commitment to the academic success of its diverse student body

Evidence of ability to engage in research leading to conference participation and peer-reviewed publication

Evidence of interest in or experience with department, college, university, or community service

We invite applications from candidates whose teaching finds dynamic ways of translating these fields of study to undergraduate students. The successful candidate will be able to teach classes at all levels in French. We seek flexible teacher-scholars willing to work across disciplines, innovate and update curricula in collaboration with faculty from other language areas in the department. The ideal candidate will mentor students and build our program through outreach and excellence in teaching. Our search prioritizes applicants who will contribute to a climate that values diversity in all its forms.

Duties:                                    

Teach and develop courses in French and Francophone Studies at the undergraduate and graduate levels. [Mode of instruction may include in-person, hybrid, online, and/or any combination thereof].

Advise and mentor students, including the supervision of Master’s students taking comprehensive exams

Engage in research leading to conference participation and peer-reviewed publications

Participate in faculty governance

Participate in service to the department, college, university, and community

CSULB seeks to recruit faculty who enthusiastically support the University’s strong commitment to the academic success of all of our students, including students of color, students with disabilities, students who are first generation to college, veterans, students with diverse socio-economic backgrounds, and students of diverse sexual orientations and gender expressions. CSULB seeks to recruit and retain a diverse workforce as a reflection of our commitment to serve the People of California, to maintain the excellence of the University, and to offer our students a rich variety of expertise, perspectives, and ways of knowing and learning.

Information on excellent benefits package available to CSULB faculty is located here: https://www2.calstate.edu/csu-system/careers/benefits/Documents/employee-benefits-summary.pdf

How to Apply - Required Documentation:                          

An Equity and Diversity Statement about your teaching or other experiences, successes, and challenges in working with a diverse student population (maximum two pages, single-spaced). For further information and guidelines, please visit: http://www.csulb.edu/EquityDiversityStatement

Letter of application addressing the required and preferred qualifications

CV

Three references (to be contacted for confidential letters of recommendation finalist stage)

Writing sample related to the candidate’s area of research (in French or English)

Evidence of effective teaching, if applicable (i.e. student evaluations)

Finalists should be prepared to submit an official transcript (e-transcript preferred, if available)

How to Apply: Click Apply Now icon to complete the CSULB online application

Members News Briefs

Visiting Fellowship at Warburg Institute for Céline Bohnert
5 June 2020 - 11:12am

Nous sommes heureux de partager avec les collègues la nouvelle de la nomination de Céline Bohnert comme Visiting Fellow au Warburg Institute (School of Advanced Studies, University of London) de janvier 2020 à janvier 2022 pour son projet d'édition numérique des Mythologiae Libri decem de Natale Conti hébergé sur la plate-forme EMAN : http://eman-archives.org/Mythologia/

Félicitations à Céline !

triste nouvelle : décès de Jacques Le Brun
21 April 2020 - 11:12am

Nous avons la tristesse d'annoncer le décès de Jacques Le Brun le 6 avril 2020 à Paris, emporté par le COVID-19.

Grand spécialiste de littérature spirituelle de la première modernité, Le Brun fut directeur d'études honoraire à l’École pratique des hautes études dans la section des sciences religieuses, et membre de de l’École de psychanalyse Sigmund Freud.

Son œuvre a porté sur la littérature spirituelle du XVIIe siècle (Bossuet, Fénelon, Mme Guyon, Angelus Silesius) et les objets qu’elle donne à penser (le pur amour, la déchéance volontaire, le dévouement, le rien).

 

Katherine Dauge-Roth's book, Signing the Body
13 January 2020 - 5:56pm

Please join me in congratulating Katherine Dauge-Roth, whose book

Signing the Body: Marks on Skin in Early Modern France 

has just been published with Routledge. Félicitations !

Please find further details on the press website, especially if you would considering placing an order for your libraries. The description for the book is copied below:

The first major scholarly investigation into the rich history of the marked body in the early modern period, this interdisciplinary study examines multiple forms, uses, and meanings of corporeal inscription and impression in France and the French Atlantic from the late sixteenth through early eighteenth centuries. Placing into dialogue a broad range of textual and visual sources drawn from areas as diverse as demonology, jurisprudence, mysticism, medicine, pilgrimage, commerce, travel, and colonial conquest that have formerly been examined largely in isolation, Katherine Dauge-Roth demonstrates that emerging theories and practices of signing the body must be understood in relationship to each other and to the development of other material marking practices that rose to prominence in the early modern period. While each chapter brings to light the particular histories and meanings of a distinct set of cutaneous marks—devil’s marks on witches, demon’s marks upon the possessed, devotional wounds, Amerindian and Holy Land pilgrim tattoos, and criminal brands—each also reveals connections between these various types of stigmata, links that were obvious to the early modern thinkers who theorized and deployed them. Moreover, the five chapters bring to the fore ways in which corporeal marking of all kinds interacted dynamically with practices of writing on, imprinting, and engraving paper, parchment, fabric, and metal that flourished in the period, together signaling important changes taking place in early modern society. Examining the marked body as a material object rife with varied meanings and uses, Signing the Body: Marks on Skin in Early Modern France shows how the skin itself became the register of the profound cultural and social transformations that characterized this era.

Roland Racevskis named Associate Dean
8 December 2019 - 11:35am

Please join me in congratulating our colleague Roland Racevskis, who has just been named Associate Dean for the Arts and Humanities at The University of Iowa College of Arts and Sciences. Féliciations ! 

"Professor of French and Italian Roland Racevskis has been appointed as Associate Dean for the Arts and Humanities. Racevskis joined the UI faculty in 1998, and has served as chair of the Department of French and Italian; chair of the Department of German; and associate director of the Division of World Languages, Literatures, and Cultures."

https://clas.uiowa.edu/news/racevskis-sanders-tomova-appointed-associat…

Bernard Bourque (parution d'un nouveau livre)
27 October 2019 - 12:54pm

Félicitations à Bernard Bourque pour la parution de son livre

Jean Chapelain et la querelle de La Pucelle.

Veuillez trouver ci-dessous un précis et les détails bibliographiques :

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Bernard J. Bourque 

Jean Chapelain et la querelle de La Pucelle

Textes choisis et édités par Bernard J. Bourque

Biblio 17, Vol. 220 2019, 296 Seiten €[D] 68,00 ISBN 978-3-8233-8370-3 eISBN 978-3-8233-9370-2

Ce travail est la première édition critique de l’ensemble des écrits principaux qui constituent ce que nous appelons « la querelle de La Pucelle ». La valeur historique de ces textes est incontestable. Le libelle de François Payot de Lignières et celui d’Hyppolite-Jules Pilet de la Mesnardière contre le poème épique – tant attendu - de Chapelain soulignèrent l’écart entre le battage orchestré avant la publication de La Pucelle et la véritable valeur de l’œuvre. Ces écrits n’ont jamais été republiés depuis leur première parution, jusqu’à maintenant. Cela est également vrai pour la réponse de Jean de Montigny au libelle de Lignières. Les seuls exemplaires connus de la réponse de Chapelain au sieur du Rivage (La Mesnardière) et de la Lettre de M Cha- pelain à M. de La Mesnardière n’existent que sous forme de manuscrits conservés à la Bibliothèque nationale de France. Ces documents n’ont jamais été intégralement publiés jusqu’à présent. Les extraits des Satires de Nicolas Boileau-Despréaux, que nous présentons dans notre volume, sont tirés des éditions originales. La parodie Chapelain décoiffé d’Antoine Furetière est tirée des Œuvres de Nicolas Boileau-Des- préaux (1729), éditées par Bernard Picart. Notre livre a pour but de rendre ces écrits plus facilement accessibles a n que tous les lecteurs, qu’ils soient amateurs ou spécialistes de la littérature française, puissent juger de leur valeur historique et littéraire. L’édition comporte une introduction et plus de mille notes. 

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Écrire pour elles. Dramaturges et spectatrices en Europe (dir. Véronique Lochert, Florence d'Artois, Patrizia De Capitani, Lise Michel, Clotilde Thouret)
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18 January 2023 - 12:25pm

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Écrire pour elles. Dramaturges et spectatrices en Europe

sous la direction de Véronique Lochert, Florence d'Artois, Patrizia De Capitani, Lise Michel, Clotilde Thouret

Le n°42 de la revue Études Épistémè propose un dossier multilingue accessible en ligne : https://journals.openedition.org/episteme/15230

Présentation

Ce numéro propose d’interroger le rôle joué par les femmes, en tant que lectrices et surtout spectatrices du théâtre, dans le développement de la production dramatique européenne du début du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle. Le théâtre de la première modernité fait en effet une place importante à l’amour, crée des personnages féminins actifs, explore les rapports entre les sexes et ses auteurs revendiquent de plus en plus le plaisir comme finalité du théâtre et le public comme juge de leurs pièces. L’analyse de sources multiples et la prise en compte de pratiques et de situations variées permettent de confronter les pratiques réelles de spectatrices, mais aussi de mécènes et d’actrices, aux représentations plus ou moins fantasmées du public féminin et de son influence qui se construisent dans les textes. S’il demeure difficile de cerner l’influence de la réception féminine sur l’écriture dramatique, l’enquête montre l’importance des contextes économiques, politiques et culturels dans lesquels le théâtre se développe, met en valeur la participation de nombreuses femmes – autrices, actrices professionnelles ou occasionnelles, mécènes et commanditaires – à l’activité théâtrale et souligne la liberté de la fiction dramatique par rapport aux normes et aux contraintes sociales pesant en particulier sur les femmes.

Sommaire

Véronique Lochert, « Introduction : “Le théâtre est l’art de contenter la dame”, ou ce que la réception des femmes fait au théâtre »

L’expérience des spectatrices

Marzia Pieri, « Le signore della festa a veglia e a corte »

Jean-François Lattarico, « Un Livre du Courtisan au féminin : notes sur la Ginipedia de Vincenzo Nolfi, dramaturge vénitien »

Sylvaine Guyot, « La Palatine, une spectatrice paradigmatique ? De l’intérêt du théâtre : usages, goûts, expérience »

Jean Marsden, « Commanding Eyes: Female Spectators and the Restoration Theatrical Repertoire »

« Pour les dames » : quelles adresses ?

Nina Hugot, « “Si fault-il pourtant clorre le bec”. Les adresses aux spectatrices chez Théodore de Bèze (Abraham sacrifiant) et Louis des Masures (Tragédies saintes) »

Flavie Kerautret, « “Ce discours n’est pas pour votre regard, mes Dames”. Les adresses au féminin dans les prologues de Bruscambille »

Coline Piot, « Les dramaturges voilent-t-ils “pour elles” ? Les enjeux pragmatiques du comique grivois dans les comédies »

Rebecca Yearling, « Experimental plays, conventional endings: Gender normativity and the female spectator of Shirley’s The Doubtful Heir »

Genre et genres

Sandra Clerc, « Une scène pour tous les genres : le théâtre de Luigi Groto »

Françoise Decroisette, « Une tragédie “au féminin” est-elle possible ? La réponse de Valeria Miani Negri dans Celinda (1611) »

Marcella Trambaioli, « Algunas calas en la comedia de ambientación urbana de Lope de Vega y su relación con el noble público femenino »

Line Cottegnies, « La pastorale dramatique est-elle un genre “féminin” en Angleterre au XVIIe siècle ? Le cas de The Shepherds’ Paradise (1633) de Walter Montagu »

Claude Bourqui, « Corneille, 1663 : une Sophonisbe “pour les dames” »

Regards, affects, échanges

Christine Sukic, «  “Take Here This Prospective”: Specular Reflections of the Female Spectators in Samuel Daniel’s Vision of the Twelve Goddesses (1604) »

Cécile Berger, « La comédienne dell’arte et son public au XVIIe siècle : un modèle dramaturgique et sa réception »

Milagros Torres, « El clamor de la cazuela: connivencia y creación lopesca »

Marie-Françoise Piéjus, « La ville, la salle, la scène : les Siennoises et le théâtre »

Yan Brailowsky, « “Fright the ladies out of their wits”: Gendered passion and the English stage »

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Nicole Jacques-Lefèvre, Démonologie littéraire et autres sorcelleries. Rationalité et imagination (1436-1862)
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1 October 2022 - 12:40am

Nicole Jacques-Lefèvre, Démonologie littéraire et autres sorcelleries. Rationalité et imagination (1436-1862), Paris, Hermann, 2022.

Du Formicarius de Nider à La Sorcière de Michelet, des textes écrits par des juristes, philosophes, théologiens ou médecins élaborent, en relation avec les savoirs et croyances de leur époque, la définition et la représentation de la sorcellerie démoniaque. Cette figure évolue entre la fin du XVe et le XVIIe siècle, se précise tandis que se développe la répression, et participe aux débats idéologiques, à la mise en place des différents systèmes de pouvoirs, politiques, juridiques ou scientifiques. Elle reste pour les Lumières et le Romantisme un domaine d’interrogation, trouve un relai chez les aliénistes de l’école de Charcot, et continue à jouer un rôle dans notre imaginaire. De ces textes émergent la figure singulière et mythique de la sorcière, et celle d’un complot destiné à assurer le triomphe du pouvoir diabolique sur le monde. S’y développent aussi des figures multiples, fantasmagoriques – sabbats, loups-garous, feux nocturnes, etc. –, toute une dramaturgie qui pourra inspirer les metteurs en scène du théâtre ou de l’opéra. Cette étude tente d’en cerner les différentes modalités d’écriture, dans une approche qui prend en compte la pluralité de ses composantes, sans masquer les interrogations auxquelles ces textes donnent lieu.

EAN : 9791037019653
464 pages
Prix : 42 EUR

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

 

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Carlo Ginzburg, Néanmoins. Machiavel, Pascal (trad. M. Rueff)
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1 October 2022 - 12:37am

Carlo Ginzburg, Néanmoins. Machiavel, Pascal (trad. M. Rueff), Lagrasse, Verdier, 2022.

Le poids d’un mot, étudié, soupesé, traqué comme une source, en dit plus sur le destin de la politique moderne que bien des généralités censées se dégager des évolutions.

Ainsi l’historien Carlo Ginzburg aborde-t-il ici la modernité politique – le découplage supposé du politique et du théologique –, en lisant de façon rapprochée, en philologue, Machiavel et Pascal.

L’ouvrage nous livre une série d’éclairages nouveaux sur une manière de penser la règle et l’exception, à l’épreuve des faits.

Au moment où sont développées des histoires mondiales, des histoires  décentrées, qui nous permettent de penser le monde globalisé, Ginzburg insiste sur l’attention nécessaire et féconde qu’il convient d’accorder aux  singularités, à travers l’examen précis des cas et l’étude philologique des textes.

À l’heure où l’on déplore que les intellectuels n’orientent plus la vie politique (en supposant confusément qu’ils le firent par le passé), à l’heure où semble s’imposer une vision « machiavélienne » selon laquelle les plus forts dictent le  droit au nom d’un réalisme implacable, la leçon de Carlo Ginzburg est précieuse.

Penser, ce n’est pas reformuler les réponses de l’opinion, c’est changer de questionnement.

EAN : 9782378560799
288 pages
Prix : 22 EUR

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

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M. Martin, G. Weiss, Le Roi-Soleil à la mer
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1 October 2022 - 12:34am

M. Martin, G. Weiss, Le Roi-Soleil à la mer. Art maritime et galériens dans la France de Louis XIV, Aubervilliers, éditions EHESS, 2022.

Ce livre inédit en français, richement illustré, le premier consacré à l’art maritime et à l’esclavage des galères dans la France du début de l’époque moderne, montre comment les propagandistes royaux ont utilisé les images et le travail des musulmans réduits en esclavage pour glorifier Louis XIV.

L’art maritime méditerranéen et le travail forcé dont il dépendait étaient au cœur de la politique et de la propagande du roi de France Louis XIV, qui régna de 1643 jusqu’à sa mort en 1715. Pourtant, la plupart des études sur l’art français de cette période se concentrent sur Paris et Versailles, négligeant la présence ou la représentation des galériens sur les côtes du royaume.

Grâce à une abondante sélection d’images surprenantes, dont beaucoup n’ont jamais été publiées, Le Roi-Soleil à la mer met l’accent sur le rôle des esclaves turcs – des rameurs capturés ou achetés en terre d’islam – dans la construction et la décoration des navires et autres objets d’art qui circulaient sur terre et sur mer pour glorifier la Couronne.

Ainsi, en examinant un large éventail de productions artistiques – dessins de navires, sculptures d’artillerie, médailles, peintures et gravures –, Meredith Martin et Gillian Weiss nous invitent à reconsidérer l’image dominante de l’art et du pouvoir dans la France du début des Temps modernes.

EAN : 9782713229503
406 page
Prix : 30€

Plus d'informations ici.

 

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M. Craciunescu, L'inverti, l'hérétique et le pauvre diable. La Renaissance revisitée à travers ses marges
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1 October 2022 - 12:31am

M. Craciunescu, L'inverti, l'hérétique et le pauvre diable. La Renaissance revisitée à travers ses marges, Paris, Hermann, coll. "Les collections de la République des Lettres", 2022

Depuis les années 1980, le XVIe siècle occupe une place privilégiée dans les romans historiques. La plupart de ces ouvrages mettent en scène des personnages référentiels peu connus de la Renaissance, qui se caractérisent par leur marginalité. La figure de l’article «  inverti  », du lettré hérétique et du pauvre diable occupent ainsi une place privilégiée au sein de ce corpus, ce qui n’est pas sans rappeler l’intérêt accru que les seiziémistes ont eux-mêmes porté à des individus marginaux pendant la même période.

EAN : 9791037021137
312 pages
Prix : 45€

Plus d'informations ici.

 

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Scholarships Available

XVIIe siècle - Aide au financement d'événements scientifiques
17 January 2022 - 6:26am

La Société d’Etude du XVIIe siècle accorde régulièrement un soutien à des événements scientifiques centrés sur le XVIIe siècle (toutes disciplines confondues).

Les candidats à cette aide devront fournir un argumentaire détaillé du colloque ou de la journée prévue, un programme prévisionnel et un budget de l'événement.

La somme allouée ne pourra pas excéder 500 € (800 € pour les événements organisés par de jeunes chercheurs non statutaires).

Les demandes sont à adresser au président de la Société, Jean-Robert Armogathe (armogathe@gmail.com) et à la secrétaire générale, Lise Michel (lise.michel@unil.ch). Elles seront examinées par le Conseil d'Administration.

Prochain délai : 1er février 2022.

Délai suivant : 15 juin 2022.

http://www.17esiecle.fr/soutien-a-des-evenements-scientifiques/

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Aide au financement de colloques et journées sur le XVIIe siècle
6 January 2021 - 12:24pm

Aide au financement de colloques et journées sur le XVIIe siècle

 

La Société d’Etude du XVIIsiècle accorde régulièrement un soutien à des événements scientifiques centrés sur le XVIIe siècle (toutes disciplines confondues).

Les candidats à cette aide devront fournir un argumentaire détaillé du colloque ou de la journée prévue et un programme prévisionnel.

La somme allouée ne pourra pas excéder 500 € (800 € pour les événements organisés par de jeunes chercheurs non statutaires).

Les demandes sont à adresser au président de la Société, Jean-Robert Armogathe (armogathe@gmail.com) et à la secrétaire générale, Lise Michel (lise.michel@unil.ch). Elles seront examinées par le Conseil d'Administration.

Prochain délai : 27 février 2021.

Délai suivant : 5 juin 2021.

 

The Thomas Jefferson Fund
15 December 2020 - 3:04am

The 2021 Call for Proposals is now open !

Created by the Embassy of France in the United States and the FACE foundation, the Thomas Jefferson Fund aims to encourage and support cooperation among the most promising young French and American researchers, and foster forward-looking collaborative research that addresses the most pressing global challenges.
The selected Franco-American projects will receive up to $ 20,000 over a period of 2 years.
Applications are accepted in the three following fields:
 
Humanities and Social Sciences (HSS)
Science, Technology, Engineering and Mathematics (STEM)
Science for Society (interdisciplinary STEM-HSS projects)
 
The most innovative projects involving significant transatlantic mobility, collaborative research activities, the organization of joint workshops or conferences, the publication of joint articles, and the participation of younger researchers (PhDs) will receive the highest priority.
The grant will cover travel expenses between France and the US, accommodation costs and a part of the organizational costs of joint conferences, and of publication costs.
Partner researchers are encouraged to obtain « in kind » and/or « in cash » co-funding from their institutions or from other sources of funding to cover all other types of expenses necessary to the successful implementation of the joint research project.
Proposals must be jointly submitted by one American researcher and one French researcher at the beginning of their career with mid- to long- term positions at a research or higher education institution in the United States or in France (post-doctorate level, assistant or associate professor, maître de conférences or chargé de recherche).

Deadline for the submission of the project proposals: February 24th 2021
Estimated announcement of the selected projects: June 2021
Estimated launch of the selected projects: Summer 2021

Interested parties are invited to apply here:
http://face-foundation.org/thomas-jefferson-fund/
For more information, please contact the Thomas Jefferson Fund team: thomasjeffersonfund@frenchculture.org

Society for the Study of Early Modern Women and Gender Awards Nomination
1 June 2020 - 12:43am

The Society for the Study of Early Modern Women and Gender is now accepting nominations for awards for scholarly work on women and gender in the early modern period (ca. 1450-1750) published/completed between January 1, 2019 and June 30, 2020. The deadline for all nominations is June 30th, 2020. The deadline includes receipt of all relevant information as well as all materials. Awards will be announced in the fall of 2020.

PLEASE NOTE the special instructions this year for all book categories, below.

ALSO: we know that many conferences were cancelled this spring because of COVID-19, which means that many graduate students may not have been able to present conference papers as planned.  We ask, therefore, that you please make a special effort to encourage graduate students to apply for the Conference Presentation Award for relevant conference papers they presented going back to January 1, 2019.

Awards Categories:

Book Award (scholarly monographs)

Essay or Article Award

Editions Awards (critical editions of primary sources)

For this category, we are seeking nominations for both teaching and scholarly editions. We have three categories for which we may award prizes in a given year. These include: the Josephine Roberts Award for a Scholarly Edition; an award for a teaching edition; and an award for a scholarly edition in translation. Please note: we do not always award prizes for all three of these categories. We ask that all editions nominations be made simply to the umbrella category of “Editions Awards.”

Graduate Student Conference Presentation Award

Collaborative Project Award (Edited Collections of Essays, etc.)

Digital Scholarship, New Media, & Art Award (Web-based projects, exhibitions, concerts, productions of plays, etc.  Note: Since such projects often do not have a single date of publication, nominations are accepted for projects operating in 2019 or the first half of 2020.)

Please see our website for full nomination details: http://ssemwg.org/awards/.  Also: please note that for book awards this year, we need three e-book copies of the text OR equivalent PDF copies in addition to the three hard copies (if available) for each work.  If hard copies are not available by June 30 due to restrictions stemming from the COVID-19 crisis, we will still consider submissions as long as we have the three electronic copies in hand.

Please send inquiries to the Awards Committee Chair, Michelle Dowd, at  mmdowd1@ua.edu

The Forum Essay Prize 2020 – Representations and Literatures of Homelessness
14 January 2020 - 3:44pm

Forum for Modern Language Studies (FMLS) invites submissions on the subject of:  

Representations and Literatures of Homelessness

The closing date for entries is Friday 1st May 2020

[Submissions should address the topic through relevant aspects of the literature, culture or language of any of the subject areas covered by the journal: Arabic, English, French, German, Italian, Portuguese, Spanish and Russian. Please note that material of a predominantly social science or sociological nature falls outside the scope of the journal.]

In inviting submissions to the broad topic of Representations and Literatures of Homelessness, particular consideration may be given to the following:

Nomads and traveller peoples through the ages;

Refugees and asylum seekers;

Homeless genres, genres in inter-zones;

Representations of no (wo)man’s land.

The competition is open to all researchers, whether established or early career. Previous competitions have been won by scholars in both categories. The winner will receive:  1. Publication of the winning essay in the next appropriate issue of Forum for Modern Language Studies  2. A prize of £500 

A panel of judges will read all entries, which will be assessed anonymously. At the judges’ discretion, a runner-up prize of £200 may be awarded. The Editors may commission for publication in Forum for Modern Language Studies any entries that are highly commended by the judges.

Entry requirements and Submission details for Forum Prize 2020:

The closing date for entries is Friday 1 May 2020.

Entries must be written in English, be between 6,000 and 10,000 words in length (including notes), should conform to MHRA style, and must be accompanied by an abstract (approx. 150 words) summarising the principal arguments and making clear the relevance of the article to the competition topic.

Articles should be submitted online at https://mc.manuscriptcentral.com/fmls, be flagged as Forum Prize entries, and follow the journal’s instructions to authors.